Le Combat de Nyala : Tome 1 - L'avenir des Êtres

Chapitre 2 : Le trésor

Les pirates s'étaient rapidement habitués à l'atmosphère de l'île, sympathisants avec les habitants et étant très respectueux envers ces villageois qui les avaient mieux accueillis que dans n'importe quel autre endroit depuis qu'ils étaient pirates. Toujours à cause de leur statut, ils étaient pointés du doigt, ils étaient fuis, ils étaient tapés mais également poursuivis et mis derrière les barreaux. Cela n'était pas une condition très facile à supporter tous les jours. C'est pour cela qu'ils pouvaient enfin s'épanouir sur cette île où les habitants n'éprouvaient aucune peur à leur égard.

Ils mangèrent dans la bonne humeur et participèrent en apportant les vivres qu'ils leur restaient dans la cale. Les pirates étaient au nombre d'une vingtaine, ce qui ne semblait guère beaucoup pour un aussi gros rafiot que le leur.

Ils avaient parcouru toutes les eaux et connaissaient presque toutes les îles. Ils ne s'arrêtaient pas souvent à terre, préférant le caractère changeant de l'océan. Ces pirates avaient une grande adoration pour cette mer, elle était leur mascotte et leur protection. Ils se sentaient beaucoup plus en sécurité sur les eaux que sur la terre. Pour eux, le sol est truffé de pièges et l'océan rassurant.

Pourtant en accostant sur cette plage, ils n'avaient eu aucun mal à s'accoutumer. Cette île leur semblait être le prolongement de leur bateau et de leur mer. Ils s'y sentaient autant en sécurité. C'était la deuxième fois que cela leur arrivait. La première fois avait été sur leur actuelle île de dépôt.

Durant le repas, les pirates furent assaillis de questions, ce qui les changeait des combats de l'océan. Ils répondirent de leur mieux et les villageois remarquèrent qu'ils étaient très instruits. Ces arrivants connaissaient énormément de choses grâce à leurs nombreux voyages. Ils furent interrogés sur la capitale qui était une île source aux questions.

  - Comment sont habillées les femmes là-bas ? questionna la couturière.

  - Les vêtements ne ressemblent en rien à ceux d'ici. Certaines femmes, les exploitées au profit de la société, commença un pirate âgé avant de cracher dans l'herbe, dégoûté, portent des pantalons et non des robes ou des jupes. Leurs vêtements sont d'ailleurs noirs de crasse. Les nobles aiment également mettre d'énormes chapeaux, faisant le concours de celle qui aura le plus grand, le plus beau et donc le plus d'argent. Elles portent également de grosses fourrures pesant une tonne.

  - C'est une honte ! Comment le roi peut tolérer une telle misère au sein même de sa ville ? Rugit le forgeron.

  - Le roi exerce lui-même cette misère, hypnotisé par le pouvoir et l'argent à l'instar de son défunt père, expliqua le même sage dénommé Grayne. Il prend aux pauvres, les rendant encore plus miséreux et garde pour lui les quelques sous amassés. Il confisque même les maisons, les terres et les animaux, mettant sur l'herbe tous ces habitants qui n'ont plus de quoi vivre. Le roi donne pour raison à cette récolte, les travaux de sa ville, qui la rendront plus belle et plus attirante. Il souhaite avoir la beauté mais ne sait pas qu'il faut déjà commencer par le bonheur de ses habitants. Ceux-ci décèdent de maladies, de disette, ne vivant guère plus de trente ans mais ayant connus plus d'horreur dans leur vie que tous les nobles réunis.

  - Les nobles ont donc le cœur aussi noir que leur souverain ? Demanda la tisseuse.

  - Oui pour la plupart, révéla Bill, le capitaine en second. Ils ont soif de richesse et de bien-être, ne pensant qu'à eux-mêmes et ne faisant rien pour aider ces malheureux qui n'ont jamais connu le bonheur. Ils les considèrent comme des moins que rien, de la vermine. Pourtant, il y a un noble qui, sans l'accord du roi et dans le plus grand des secrets, loge et nourrit ces gens à la rue et sans rien. Son identité est inconnue du roi et des autres nobles, il agit dans la plus grande discrétion pour cette affaire. Le jour, il se promène devant ces dénués de compassion et fait semblant d'aller dans leur façon de penser. Il est pourtant tout autre intérieurement. C'est un grand homme solitaire, ne voulant prendre pour femme une de ces dames qui se veulent être belles.