Stone On Fire | The Journey of Nuliette

Fin Février 2015

Revenir sur la tournée était toujours quelque chose d'excitant pour Juliette. Voir de nouveaux paysages, retrouver le rythme de vie hectique et bouillonnant, courir partout, revoir des visages familiers, tout cela rendait Juliette heureuse mais encore plus, le fait d'être avec ses amis était ce qui la rendait encore plus heureuse.

Affalée sur un canapé avec un livre entre les mains, elle servait d'oreiller à Louis qui s'était lamentablement endormi sur son ventre, coincé entre ses jambes repliées. Elle les avait depuis enroulées autour de son torse pour être plus confortablement installée alors que le brun avait coincé son buste entre ses bras. Niall était en pleines répétitions pour vérifier que ses guitares étaient bien branchées et que le son était correctement réglé. Juliette était arrivée il y a seulement trois jours et déjà elle avait repris ses vieilles habitudes. La scène n'ayant pas changé, elle avait passé la première partie dans la petite zone backstage pour observer Ashton et elle avait été se réfugier avec les ingénieurs son dans la partie réservée. Les Australiens n'étaient là que pour encore quelques jours et elle faisait en sorte de rattraper le temps perdu autant que possible. Michael n'avait pas tardé à lui sauter dessus et la traînait partout, perchée sur son épaule. Calum lui parlait des textes qu'il écrivait et Luke lui demandait conseil sur conseil que ce soit sur la tenue qu'il devait porter ou la manière de se coiffer. Les quatre commençaient aussi à lui demander de traduire des phrases en Français parce qu'ils allaient bientôt partir en tournée et s'arrêter en France. Ils avaient aussi demandé à la brunette dans quelle ville, sur le tracer entre Madrid et Turin, ils pouvaient s'arrêter pour la journée. Ils avaient donc commencé à apprendre quelques phrases à lancer sur scène ou bien simplement pour se débrouiller un minimum en France.

Et dans tout cela, il y avait ces britanniques qui lui avaient sauvé la vie dans tous les sens du terme, qui réclamaient du temps et qui eux aussi voulaient rattraper le temps perdu. C'est pour cela qu'elle lisait en tenant son livre à une main et en gratouillant le crâne de Louis qui ronflait doucement sur son ventre, comme s'il était un chat.

Néanmoins, elle sursauta violemment quand la porte de la loge s'ouvrit brusquement et que Zayn apparut avec son carnet de dessin et sa trousse de feutres.

- Shhhh, souffla Juliette en pointant Louis du bout du doigt.

- J'savais pas qu'il serait là. Je repasserais, t'en fais pas, chuchota-t-il.

- Non viens, installe-toi mais il faut qu'on soit discrets, c'est tout, sourit-elle en tapotant le canapé derrière sa tête.

Pour des raisons pratiques, Zayn choisit de s'installer au sol, à côté de la tête de sa meilleure amie. Il ouvrit son carnet sur une page et défit le zip de sa trousse, laissant quelques feutres glisser au sol dans un petit tintamarre de plastique qui s'entrechoque. Il grimaça rapidement en rattrapant les feutres qui n'avaient pas encore glissé et rangea le tout dans sa trousse en tissu rouge, maugréant doucement sur le boucan qu'il faisait. Il sortit son critérium, appuya plusieurs fois pour faire sortir sa mine et commença à dessiner sans faire de bruit, sous les yeux de Juliette qui sortait parfois de son livre pour observer les mouvements de sa main.

- C'est joli ce que tu fais, chuchota-t-elle.

- Je suis content que ça te plaise, sourit-il.

- Tu vas en faire quoi après ?

- Je pensais faire de la peinture, ici et ici et aussi là, montra-t-il sur son dessin. Tu prendrais quelle couleur ?

- Je ne sais pas, c'est à toi de choisir.

- Il est de quelle couleur ton tutu en ce moment ?

- Entre le beige et le bronze ? Si ça fait sens, grimaça-t-elle.

- Ouais, je vois. J'irais acheter de la peinture métallisée, je pense. Tu voudras venir avec moi ?

- Sure, pourquoi pas ?

Zayn sourit de toutes ses dents et se remit dans son œuvre, alternant entre ses différents crayons et laissant le bruit de la mine frottant contre le papier remplir la pièce d'une ambiance studieuse et agréable.

Dans le cœur de Zayn, la tempête se calmait petit à petit, laissant place à un sentiment serein de paix intérieure. Il savait très bien que cela n'allait pas durer et que d'ici quelques heures, il serait de nouveau en proie à son mal être et sa souffrance dont il ne connaissait pas l'origine. Mais pour l'instant, ça allait. Peut-être bien que c'était tout ce dont il avait besoin, finalement. Un crayon, du papier et Juliette à côté de lui.