Bécane [BOYXBOY]

14 - T O R R È S

C'est le visage noirci ainsi que mon t-shirt blanc qui a suivi cette même couleur qu'une présence vient me déranger. Je ne fais pas plus attention et me contente de changer une pièce de ma bécane.

Son ombre reste immobile. Je souffle désespérément et attrape un torchon blanc cassé déviant bientôt sur le noir. Je me redresse.

- Tu vas te décider à regarder qui est là ou je brûle ton blouson avant de te foutre à la rue ?

- Tu vas rien faire du tout.

Il entre dans mon espace de travail et s'adosse contre mon unique bien. Je le regarde droit dans les yeux.

- Dégage de là, je ne suis pas ton pote.

- Joe veut te voir.

Je le regarde et ne bouge plus, bordel on n'était pas censé se faire discret ?

- Qu'est-ce qu'il peut bien te trouver ?

Il se redresse et se tient face à moi. Il reprend la parole.

- Un merdeux comme toi, qui sais rien faire de ses mains mise à part faire jouir ta moto..

Je le prends par le colle et le plaque au mur.

- Eh, le motard t'es où ?!

Je baisse mon poing et lâche mon visiteur. Je marmonne un "dégage" des plus secs et me recule.

- Toujours au même endroit Élie.

Je la regarde entrer sous l'étendue de bois qui sert de toit à mon bien mécanique.

Elliot me regarde intensément avant de regarder Élie comme une antilope.

- Tu regardes quoi ?

J'attrape son visage dans ma main et serre sa mâchoire.

- Ses magnifiques seins.

Mon poing s'écrase contre son visage et je le jette sous la pluie, dans la boue.

- Repose encore une fois les yeux sur elle, je te broie dans les hélices du Titanic. Tu vas te noyer comme Jack pendant que je jouerai de la musique comme les musiciens.

Je lui assène un coup de pied dans les côtés et lui crache dessus.

- Dis-lui que j'arrive.

Je me tourne et tire la porte coulissante en bois me retrouvant seul avec Élie.

- Il foutait quoi ici ?

- Rien. Le boss veut me voir.

Elle me regarde d'un sourire enjoué.

- Tu lui avouais tes penchants gay ?

- Ta gueule putain ! En plus avec un con pareil même pas en rêve !

Je lui lance mon torchon rempli de graisse sur sa gueule d'ange efféminée.

- Putain t'es dégueulasse Torrès ! Je n'en veux pas de ta merde.

Je ris.

- Ça t'apprendra à dire que je révèle mes penchants gay à un enculé. Je te rappelle que tu t'appelles Élie, et qu'Élie c'est le diminutif d'Elijah, t'as donc un prénom de mec avec des seins.

- Et toi tu t'appelles Andrew.

Elle perd vite son sourire en se rendant compte que pas grand-chose était possible.

- Et alors Moró ?

- Ne commence pas à parler grec Torrès.

- Je trouve le mot bébé plus beau en grec Moró. Arrête de m'appeler par mon nom de famille et on sera quitte.