Bécane [BOYXBOY]

17 - S U N S E T C A L I F O R N I A

Je vois Joe, il ne bouge pas.

- Sors d'ici j'en ai ma claque..

Je l'entends souffler mais il reste. Je me tourne et attrape mon torchon afin de continuer ce que je faisais.

Je mords doucement ma joue le sentant toujours derrière mon dos.

- Andrew, faut vraiment qu'on parle.

Je grogne et l'écoute d'une oreille.

- Explique-moi tout avec mon frère, j'ai besoin de toi maintenant, tu t'es impliqué là-dedans maintenant parle.

- Tu sais combien de temps ça va faire que je me coltine ce paysage de merde tous les jours ?

Il fronce les sourcils.

- De quoi tu parles ?

- Dis-moi combien de temps ça fait que tu m'as trouvé en train de dealer pour de l'argent.

Je le regarde silencieusement, évidemment qu'il n'en a pas la moindre idée.

- On s'en fout de ça, j'ai besoin de toi.

- Tu ne sais rien de moi, qui te dit que je suis quelqu'un de confiance ?

- Moi je le sais, maintenant répond à mes questions.

Je souffle pousse deux trois objets du plan de travail et m'y assois. J'ouvre la bouche pour parler mais un bruit attire mon regard vers la porte.

- Tu as dit à quelqu'un de venir ici Joe ?

Il secoue la tête, je le lève et ouvre doucement la porte coulissante en bois.

Je regarde l'individu devant moi.

- Qu'est-ce que..

- Joe est là..?

Je me tourne mais le sens déjà presque derrière moi. Comme s'il s'était précipité pour voir son frère.

- Qu'est-ce que tu fais ici, tu vas bien ?

J'entends l'inquiétude dans sa voix. Il prend son frère par le bras et le tire à l'intérieur, je referme la porte et fixe Joe, je lui lance un regard rempli d'incompréhension. Je les vois eux, Joe est presque attendri par sa présence.

J'ai l'impression que j'ai un homme différent de ce que j'ai pu connaître jusqu'ici. Il glisse sa main dans ses cheveux après l'avoir engueulé pour être sorti, c'est comme s'il le berçait.

C'est comme ça alors qu'on donne de l'amour à sa famille, moi qui pensais que seule une présence les rendaient heureux.

Il prend Nathan dans ses bras et le sers comme si sa vie en dépendait, comme si plus rien autour ne comptait et qu'il donnerait tout pour le protéger, qu'on passerait d'abord. Qu'il risquerait nos vies pour son frère.

Je me sens faible, manquant, mal, je me sens rougir, rougir de honte, comme si Hadès m'avait rattrapé. Comme s'il avait ramené tous mes mauvais souvenirs, mes gaffes, mes mauvais sacrifices, tout ce que j'ai raté, tout ce que j'ai abandonné. Bordel, il me rappelle mon putain de manque cruel d'amour.

Je suis seul avec moi-même, mort avec moi-même. Je ne reçois plus une once d'amour et ça me détruit.

- Je.. Je vous laisse..

Je sors de mon atelier.

- Andrew on n'a pas fini de parler.

Un autre membre sortait lui aussi du bâtiment, j'en profite alors pour rentrer et monter à mon étage, j'entre et claque la porte.