Son regard s'était assombrit, je détourne le regard et pars recompter les gouttes. Il fait toujours aussi sombre, tout est sombre devant moi.
J'attrape mon stylo entre mes doigts et le fixe. Son regard pèse sur moi et ses doigts émettent des craquements désagréables. Mon cœur s'était accéléré mais je ne disais rien.
Je refuse que les gens me voient faible, que les gens voient la peur au fond de moi.Je ferme quelques secondes mes paupières, je voyais déjà l'année dont je rêvais partir en miette. Encore une fois Nath...
Du moins, c'est pas ici que je trouverais l'amour. Pourtant je ne suis pas le seul à être gay... et ça de loin. Mais je ne comprends pas qu'elle est leur problème avec moi, je suis fin, Blond, pâle et presque gentil ?
Je ferais le parfait meilleur ami gay. Mais non.Je relève la tête vers le garçon face à moi.
- Dégage ton sac. Me dit-il sèchement,
- J'ai dit que la place était prise.
- Ah et par qui ? T'as des amis maintenant ou alors tu te tapes des délires avec ton pote imaginaire.
Il rit, une moquerie en plus à la liste, après tout j'en ai rien à faire. J'ai pris cette mauvaise habitude de tout ignorer. C'est toujours mieux que d'aller pleurer enfermé dans une cabine de toilette et parvenir à s'y faire tabasser par d'autre garçon.
C'était arrivé à un garçon, il était super cool mais il a eu la chance de pouvoir tout dire sans problèmes à ses parents et changer rapidement de Lycée et m'abandonner par la suite et ça, sans aucunes nouvelles. Je m'étais toujours demandé à quoi servait l'amitié, maintenant je pense savoir.
Un énorme poids s'écrase sur moi me sortant de mes pensées. J'attrape mon sac du bout des doigts avant qu'il s'écrase littéralement sur ma gueule.
Le gars tire la chaise et fait semblant de retirer de la poussière dessus alors qu'il n'y avait que mon sac.
Je le suis du regard, il pose son joli cul sur sa chaise et se rapprocha de ses potes, con. La porte claque et la prof entre, la dernière sonnerie résonne dans le Lycée.
La prof nous regarde tous. D'un rire qu'elle essayait de cacher on la sentait rire de sa nouvelle classe.La classe la plus turbulente des premières.
J'essaie d'oublier quelques minutes les événements passés et j'écoutais la prof, en dormant les yeux ouvert.
Elle parle sans intérêt puisque j'ai déjà oublié ce qu'elle avait dit avant une petite seconde. J'écoute pour ce qui est dangereux, genre les devoirs en groupe.
Je sors mon téléphone de ma poche et pars quelque temps sur les réseaux. Je scrool sans intérêt la page.
Je reçois un message. Je le survole dès yeux hésitant à appuyer dessus. Je mords ma lèvre de l'intérieur et lève les yeux vers la prof pour surveiller ses mouvements.
J'invite mon deuxième pouce à lire le message qui m'étais adressé. Un très long pavé. Un très long pavé d'enculé. Je regarde mon voisin de gauche qui se tapait une barre.
Je verrouille mon téléphone et serre les poings. Le sang me monte au cerveau.
La journée allait être longue.
À peine la sonnerie de fin de cours commencée, je me lève tentant de sortir afin d'échapper aux dernières présentations des élèves dont la mienne.
Je sors rapidement et enfile mon bonnet gris sur mes cheveux. Je souffle d'épuisement et sors du lycée un joint entre les doigts prêts à être fumé.
Je m'éloigne de la foule de lycéen et par dans une ruelle sombre, la nuit est clairement tombé et le ciel laisse apparaître quelques étoiles. Je jette mon sac au sol.
Je sors mon feu et allume mon joint. Je souffle toute la fumée et me laisse planer. Je marche doucement en restant dans cette ruelle et regardant les mur autour de moi. Un lampadaire est la seule lumière de la rue.
J'ai envie de bouger partout mais reste un moment dans mon coin à l'abri des regards me laissant moi et ma solitude.
Je regarde mes pieds et attrape un bracelet qui traîne. Je m'adosse au lampadaire et le détail dans ma paume. Ce bracelet est clairement un bracelet d'homme.
Mes cheveux me retombe sur le visage une fois mon bonnet enlevé. Je me glisse contre le lampadaire et m'assois par terre, une jambe replié et l'autre passant en dessus. Je dépose le bracelet sur ma cuisse, je me demande bien qui a pu le perdre à cet endroit.
Une ombre noir paraît dans la rue. Mes yeux rouges se lève doucement vers, je ne distingue pas qui il est et je sens que mon cœur en prendre un coup.
L'homme fait comme moi, sors un joint mais cherche son briquet. J'hésite à partir un moment avant qu'il s'approche de moi. Je le vois se décoller du mur, il me fixe longuement.
J'essaie d'éviter son regard. Mais rien, pas de pas, un bruit de briquet raisonne dans la ruelle.
- Tu devrais pas traîner ici de nuit.
Je ne dis rien et observe son joint se consumer, la peur m'a pris la gorge, je suis comme paralysé. Au point d'en avoir peur de partir en courant, qu'il me tire une balle le crâne et que je meurs.
Mais son regard pèse sur moi, je le sens même si je ne le vois pas. J'essaie de l'oublier et de me ressentir seul.
Mais sa présence me gêne, et son regard encore plus. Mon joint se termine je cherche mon pochon mais le trouve pas.
- Putain.. Fais chier..
Je balance le bout de joint qu'il me reste et souffle ce qu'il me restait.
J'entends un rire, encore plus badant que sa présence.- T'es en manque ?
L'homme se foutait clairement de ma gueule, en même temps, voir un gamin de dix-sept ans se retrouver en manque de beuh et surtout le voir consumer sa vie comme un McDo. C'est pas non plus atypique mais super drôle. Juste ton cas qui est drôle Nath, juste toi.
- T'as peur de me répondre ?
- Non. Oui.
Me sang se glace à ma réponse. Il rit encore et se redresse, il jette le joint qu'il a fumé à une vitesse fulgurante et me tourne le dos. La présence part.
Je ferme les yeux, penche ma tête en arrière et oublie, oublie que je suis toujours seul et que j'ai perdu tout ce j'avais. La beuh me fait un bien fou pour ça... J'en ai plus.
Et ça m'est putain de bénéfique.
VOUS LISEZ
Bécane [BOYXBOY]
RomansaLes sentiments qui divaguent. Le paysage défilant à une vitesse incalculable et cette odeur m'imergeant dans le paradis et à la fois l'enfer. Roule un joint, pense; lèvre, inspire, expire. Ferme les yeux. Je m'imerge. Reouvre les yeux et regarde le...