12 - S H I T.

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La vitre se cassa alors que je m'apprêtais à remettre mon casque. Je tourne vivement la tête vers la fenêtre d'où le bruit venait. Des bouts de verre s'éclatent au sol et s'éparpillent en des milliers de miettes. Je me redresse en douceur avant de regarder aux alentours de moi.

Je me remets sur mes deux pieds et retire rapidement le contact de ma bécane, plus aucun bruit ne résonne dans la rue.

Je les laisse tomber dans la poche de ma veste en cuir abimé. Je lève une partie du siège de mon unique compagnie, du moins la plus fidèle et fixe l'objet qui me tente tant. Je soupire un coup sec et l'attrape. Je le place dans mon dos et claque le siège ouvert. Je monte quelques marches et entre dans un endroit sombre.

C'est humide, et à la fois sec. Je pose un pied sur une marche alors qu'elle se met à grincer. L'ambiance m'est familiale. C'est un peu comme chez moi, abandonné et tranquille mais toujours dérangé par des règlements de comptes.

Je monte les étages d'un pied léger au risque de trop faire grincer les marches. Attirer l'attention d'autres personnes pourrait mal tourner. Il ne faudrait pas me faire prendre par l'agresseur.

J'écoute à la porte, des rires, plutôt féminins, certainement ne sachant ce qui se passe dans un autre de ces appartements. Putain à vrai dire je n'en ai rien à branler, faut juste que trouve cette personne si bruyante.

Je ne sais pas qui c'est, ce qu'il ou qu'elle fait. Peut-être que cette personne est dangereuse.

Je sens des murs trembler, je pose ma main derrière mon dos. J'attrape lentement la crosse et la serre dans ma paume.

Je regarde la porte et pose ma main sur la poignée. Putain, je sais même pas si c'est une bonne idée. Je pourrais vite finir en taule pour effraction.

Et merde.

Je frappe fort à la porte. Le bois tremble, c'est presque si je sentais des échardes s'enfoncer sur le bord de mon poing.

Je frappe une deuxième fois. Rien ne se passe. Je me cale sur le côté et attends. La porte s'ouvre soudainement, je sors doucement mon flingue de mon jean.

Un homme sort, bordel de merde sa veste. Il se tourne vers moi et me fixe. Chier.

- Qu'est-ce que tu fous là?

Sa voix est sèche, il se rapproche de moi et attrape ma gorge.

- Je répète qu'est-ce que tu fous là, p'tit pd !

J'attrape son poignet et le repousse.

- J'suis pas pd. Les gars te cherchaient juste et on m'a dit que tu étais là.

Si ça passe pas, je suis mort.

- Qu'est-ce qu'ils veulent.

Eh merde, bordel réfléchit un truc con. Simple, pas trop dangereux, rapide, une raison d'être là maintenant.

- On nous a volé du shit Joe. Je devais juste te prévenir.

- T'es en train de me dire que tu m'as putain de déranger pour cette merde ?!

Je ne sais pas quoi répondre, ce n'était pas du tout la bonne justification. Ça aurait pu être pire.

- Tant pis j'ai besoin de toi.

Il me prend par le col et me pousse dans ma première pièce de l'appartement.

- Tu fouilles tout, tu prends argent, drogue et bijoux. Je récupère tout. Tout ce qui a de la valeur on s'est compris ?

Je hoche la tête et enfile mes gants en cuire et me mets à fouiller tous les tiroirs. Il claque la porte et se dirige vers le salon.

Je pousse discrètement le tiroir et avance d'un pas léger vers le salon.

Bécane [BOYXBOY]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant