L'élue

Forêt De Mes Deux !

Je n'aurais jamais dû dire ça. Non seulement cette forêt me terrifie mais en plus elle me rend malade. J'avais mis les légères nausées que j'avais eu en approchant de la forêt sur le compte de la peur que j'éprouvais à l'idée de rentrer dans cet endroit de malheur. Mais maintenant que nous étions sur le sentier qui serpentait dans les bois je compris mon erreur : ce n'est pas la peur qui m'avait fait sentir nauséeuse mais mon Inha qui s’agitait. Cet forêt n'était plus un lieu de paix comme elle aurait dû l'être ; elle avait changé dit-on et cela se ressentait. Mes sens, déjà aiguisé avant, de par ma descendance elfique, avaient était grandement amélioré depuis que j'avais découvert mon Inha. Et là je sentais que cette forêt était devenu mauvaise, elle me rendait aussi malade que les orcs… Et en plus, mon Inha était agité à cause du manque totale de deux des trois éléments que je possédais. Effectivement, si mon Inha des Terres était ravi à l'idée que je sois dans cette forêt ce n'était absolument pas le cas du Inha des Vents et de celui de l'Eau. Il n'y avait pas un seul courant d'air dans cette maudite canopée et pas un seul cours d'eau. Ce qui avait pour résultat que je pleurais en continu et que j'avais du mal à respirer. Sans compté que j'étais nauséeuse depuis que je ne voyais plus le ciel au-dessus de ma tête. Je prenais sur moi pour ne rien dire aux autres. J'étais arrivé à ne vomir que deux fois depuis le début de notre parcours à travers les bois. Je maudissais intérieurement mon Inha qui causait ma faiblesse. Alors que j'étais normalement bien plus rapide que tout les nains, qui avaient de toutes petites jambes, j'étais à la traîne. Le chemin qu'on suivait serpenter dans les bois et il ne fallait surtout pas que l'on se perde. Même sans le conseil de Gandalf, je n'aurais quitté pour rien au monde ce putain de chemin. Nous nous arrêtâmes pour la nuit. Quand je rejoignis les nains qui commençaient à préparer le campement (sur le chemin bien sûr), j'étais éreinté et je me pris les pieds dans une racine. Ce qui prouve à quel point j'étais mal en point...je n'aurais jamais buter sur une racine, ou quoi que se soit d'autres si j'avais été dans mon état normal. D'ailleurs je trouvais que je n'étais pas assez dans mon état normal à mon goût depuis le début de cette aventure ! Mais ce ne fus pas ça qui me marqua sur le moment. Dans la chute, je me rattrapa à la première chose que me tomber sous la main. Et il se révéla que c'était la main de Thorin. A l'instant même où ma main attrapa celle de Thorin, ma chute sembla ralentir. Mes yeux arrêtèrent de couler, ma respiration fut plus facile. Mais surtout j'avais l'impression de ressentir tout plus intensément. Ma vision s'affina et je pouvais distinguer chacune des particules en suspension dans l'air, mon odorat s'affina et je perçu l'odeur musqué de Thorin près de moi, mon toucher s'affina et je senti le grain de la peau de Thorin, mon ouïe s'affina et j'entendis…rien à part le bruit de notre groupe. Il n'y avait aucun animal ! Puis je lâcha la main de Thorin et tout redevint comme avant. Je m'écrasa la tête la première par terre. Je n'eus pas le temps de regarder la réaction de Thorin que je fus secouée de spasmes. Je vomis plusieurs fois avant de me relever. Kili était à mes côtés et me soutenait par la taille. Je n'eus pas le courage de lui dire que si je me relevais il ne servirais à rien.
-Ça va ? Demanda-t-il, inquiet.
-Oui j'ai juste trébuché… Cette foutue canopée me rend malade comme un chien ! Gémie-je
Kili me lâcha et je partis. La nuit fut agitée… J'essayais de museler mon Inha pour que ces fichus larmes arrêtent de couler, et pour que j'arrive à respirer autrement que par des halètements ridicules. Je ne dormis presque pas, mes yeux refusant de se fermer à cause du flot de larmes qui en couler. Je devais boire régulièrement pour ne pas me déshydrater et pourtant cela n'arrangeait rien et ne servait qu'à réduire nos réserves. N'arrivant décidément pas à dormir je repensais à ce soir avec Thorin. Je m'étais demander si je n'avais pas rêver mais j'étais maintenant sûre que ce que j'avais ressentis. La question maintenant était pourquoi? Et un peu comment aussi. Je n'avais aucune idée pourquoi, en touchant Thorin, mes symptômes s'étaient arrêtés et que j'avais eu ses sensations. Mais ce qui me tracassait encore plus que mes pouvoirs était cette forêt. Elle me semblait maléfique et quand j'avais pris vraiment peur quand, une fois mon ouïe devenu encore plus fine, je n'avais perçu aucun animal. Il y a toujours des animaux ! Un insecte, un oiseau, un petit mammifère. Mais ici, il n'y en avait aucun. J'avais essayé de me persuader qu'il n'y en avait aucun que j'avais entendu, mais ça ne marchai pas. J'avais peur de cette putain de forêt. J’espérais jusqu'alors que ce n'était que mon imagination qui m'avait fait des tours et que cette forêt était pacifique. J'avais eu tord et je m'en rendais maintenant compte. L'image que je m'étais fait de cette forêt était principalement tirée des histoires que me raconter Voyin. Mais ce que je voyais aujourd'hui me conforter dans mon idée. Tant et si bien que je me demandais si Voyin n'était pas venu à Mirkwood avant que l'on se rencontre. Je me demandais même si il n'était pas un elfe. J'avais beau avoir vécu avec lui plusieurs années, je n'avais jamais été sûre qu'il disait la vérité sur ses origines selon lui entièrement humaine. En gros, c'était un humain, qui parlait le langage des elfes et connaissait la magie nanienne.