Aragnophobe S'abstenir !

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Nous nous remîmes en route le lendemain matin. Ma nuit avait été catastrophique, je m'étais réveillé plusieurs fois à la suite d'un cauchemar. Nous reprîmes notre marche dans les bois. Je continuai de pleurer, et quelques fois des larmes de sang se mêlés aux autres, comme lors de mon appel. J'avais de plus en plus de mal à respirer et comme les autres, je commençais à halluciner. Ma vision se troubler puis redevenais claire. Je me voyais marcher, comme si j'étais à l'extérieur de mon corps et je devais faire beaucoup d'efforts pour ne pas quitter le sentier. Malgré tout je semblais moins affecté par les pouvoirs de cette forêt que mes compagnons : ils semblaient complètement perdus. Nous marchâmes pendant de longues heures avant d'arriver à la rivière. Gandalf nous avez prévenus qu'il ne fallait surtout pas la traversée autrement que par le pont. Malheureusement le dit pont était en ruine ; il en manquait plus de la moitié. J'allais demander aux nains comment on faisait maintenant quand je perçu un léger scintillement à l'endroit où se trouvais le pont. Je plissai les yeux. Je voyais le pont apparaître comme neuf et l'instant d'après il était de nouveau en ruine. Pendant que les nains débattaient de la façon de traverser la rivière, je m'approchai du pont. J'eus un pressentiment, ou plutôt une idée. Je reculai de quelques pas et allai attraper la main de Thorin. Celui-ci ouvrit de grands yeux mais je me sentais déjà beaucoup mieux. Je respirai normalement et ma vision n'était plus trouble. Sans lâcher Thorin, je me dirigeai vers le pont. Il était en parfaite état et semblait très solide. Thorin dégagea sa main de mon étreinte en me regardant bizarrement. Il s'éloigna pour traverser à l'aide de branches au-dessus de l'eau. Bilbo était déjà de l'autre côtés. Je me retournai vers le pont mais l'image que j'avais eu un instant auparavant avait disparu. Mais mû par un instinct inexplicable, je montai sur le pont en ruine. Je m'avançai jusqu'à être au bord du vide. Et je posa un pied devant moi. Ma chaussure reposa sur...rien. Je ne voyais rien, seulement le cours d'eau quelques mètres au-dessus mais pourtant je sentais la pierre sous mon pied. Je souris comme une idiote. C'est bien ce que je pensais:un sortilège ! Sûre de moi, je posa mon deuxième pied dans le vide et continuai à marcher sur le pont. J'attendis des cris sur ma droite, m'indiquant que les nains voyaient la même chose que moi. Souriante, je m'avançai dans le vide avant de retourner sur la terre ferme. Je m'avançai alors vers mes compagnons qui me regardaient fixement.

-Quelle magie avez-vous exercé ? M’interrogea le plus vieux des nains.

-Je n'ai usé d'aucune magie et vous auriez pu faire de même. Il y avait un sortilège sur le pont qui nous empêcher de le voir. Indiquai-je

-Mais alors comment l'avez-vous vu ? Me demanda Oin.

Je croisai le regard de Thorin, et compris qu'il était arrivé aux mêmes conclusions que moi.

-Sûrement parce que je suis une elfe,mentis-je, et que seuls les elfes peuvent voir à travers cette illusion.

Personne n'omis d'objections. Puis un bruit sourd me parvins de ma droite. L'instant d'après j'avais mon arc en main, et une flèche encochée. Thorin avait eu le même réflexe que moi et nous regardions tout deux le cerf blanc devant nous. J'aurais pu abattre d'une flèche mais si cet cerf était là, je supposais qu'il y avait une raison. Je baissa mon arc, et au moment où j'allais m'incliner devant le magnifique animal, une flèche me siffla à l'oreille. Je regarda sans comprendre la flèche se diriger vers la créature et la faire fuir.Je me tournai vers la personne qui avais tiré cette flèche. Je n'ouvris pas la bouche, Bilbo se chargea pour moi d'informer le roi nain de la bêtise dont il avait fait preuve. Je m'éloigna de Thorin en laissant derrière moi uniquement des gouttelettes de sangs.

Deux autres journées passèrent dans ces foutus bois sans incidents particuliers. Nous étions tous plus ou moins à moitié fou à cause de cette forêt mais personne n'était blessé. Nous n'étions quand même pas arriver à réveiller Bombur du sommeil dans lequel il était plongé depuis sa chute dans l'eau croupis. Et nous avions très malheureusement perdu le chemin. Effectivement, après avoir traverser la rivière, nous étions partis sur le mauvais sentier et nous étions complètement perdu. Et maintenant nous marchions au hasard espérant, comme de pauvres idiots que nous sommes, arriver à retrouver le chemin. Nous n'avions même pas une idée de la direction dans laquelle nous devions nous diriger. Bilbo dû avoir la même pensée que moi puisque qu'il proposa de monter en haut d'un arbre pour voir où aller. Les autres nains ne l'entendirent même pas, à cause des hallucinations produites par la forêt. J'allai le suivre quand je fus prise d'un haut-le-cœur si intense que je tomba à genoux et vomis tripes et boyaux. J'entendis les araignées bien avant qu'elles arrivent sur moi. Je me relevai et attrapai mon épée. J'avais peur de ne pas avoir assez de flèches pour autant d'ennemis. J'en tué trois avant de commencer à fatiguer. Je tombai de nouveau à genoux. Je voyais ces animaux immondes se ruer vers moi mais j'étais incapable de me battre. Je me penchais encore pour rendre le peu de chose que j'avais dans mon estomac. Je pensai même à un moment que j'allais mourir là, seule et loin de chez moi. J'essayai de me relever, sans beaucoup de succès. Ma conscience sombra lentement, j'allais tomber face contre terre quand je compris que j'avais maintenant d'autres armes, beaucoup plus puissante. Je tendis ma main vers l'humus sous moi. Une racine s'enroula autour d'une des pattes de la plus grosse araignée. Mais la racine, beaucoup trop fine, se coupa. Réunissant toute mes forces, je me concentrai pour faire apparaître une nouvelle branche, cette fois-ci un peu plus grosse. Comme la précédente, elle s'enroula autour d'une des pattes de l'araignée. Elle ne céda pas mais je sentis qu'elle ne tiendrais pas très longtemps. Je me relevai et fis demi-tour en vitesse, courant comme jamais. J'entendis le bruit d'une bataille près de moi. Essayant de ne pas ralentir, je tombai enfin sur la clairière où mes compagnons se battaient. Je ne cherchai même pas à savoir pourquoi à présent mais je me dirigeai droit vers Thorin, je tranchai tant bien que mal la tête d'une servante de Morgoth avant d'atteindre le roi nain. Sans lui demander son avis, j'attrapai sa main et la sera à lui faire blanchir les phalanges. Comme la fois précédente, je me sentis immédiatement mieux. Tout en tenant Thorin par la main, je repris ma bataille contre les araignées. Mais je ne me servais plus de mon épée, de mes dagues ou de mon arc. Ma main libre contre terre, j'entravais mes ennemies pour laisser le temps aux autres de la tuer. Thorin, quant à lui, eut l’obligeance de ne pas me lâcher-sans quoi je serais sûrement tomber comme une marionnette dont on aurait coupée les fils-. Il continuait de se battre en tuant les araignées qui s'approchaient trop de moi. Nous arrivâmes à tuer presque toute les créatures maudites. Mais au moment où j'allais me relever et lâcher la main de Thorin, celui ci me retint et je vis une flèche pointer sur le bout de mon nez.

L'élue Où les histoires vivent. Découvrez maintenant