Mes yeux s'ouvrent lentement. Je tente de me redresser mais je suis clouée sur place par une migraine terrible. Je pose ma main sur mon front comme pour apaiser la douleur, bien consciente que cela n'aura pas beaucoup d'effet. Je profite de ce moment pour balayer la pièce dans laquelle je me trouve du regard.
Je tente en vain de me remémorer les derniers événements qui m'ont menée à ce qui semble être une chambre. Malheureusement, le dernier souvenir que j'ai avant mon trou noir, c'est d'être descendue du bus et de m'être dirigée vers une maison.
La chambre dans laquelle je suis est très masculine. Sa décoration est faite dans des tons gris sombre et blanc. Le lit est situé au centre de la pièce et à gauche de celui-ci se trouve une grande porte-fenêtre, qui donne certainement sur une terrasse. En face du lit trône une grande télévision écran plat et sur la droite, trois portes.
Curieuse, je tente de nouveau de me lever et y parviens non sans mal en me stabilisant comme je peux. J'ouvre la première porte, la plus à droite du mur. C'est une grande salle de bain moderne avec une douche et une baignoire centrale. La deuxième porte étant un dressing, j'en déduis donc que la dernière doit être la porte de sortie.
Dans un réflexe non contrôlé, je respire profondément l'air dans la chambre pour essayer de discerner les odeurs. L'homme. Ça sent l'homme. Mon cœur bat la chamade lorsque l'odeur musquée et masculine me parvient, et des brefs souvenirs me reviennent en mémoire. Je me rappelle d'être entrée dans la maison, et de m'être retrouvée face à six hommes. Une sensation de peur, d'incompréhension et de panique me reviennent mais je ne sais plus pourquoi. Puis des yeux me reviennent à l'esprit, des prunelles vertes magnifiques. J'ai une profonde et intense envie de voir le propriétaire de ces yeux.
Je prends donc mon courage à deux mains et enclenche la poignée de la dernière et troisième porte. Je me retrouve sur un palier qui donne accès à plusieurs autres pièces. Elles sont toutes fermées, mais plus loin sur la gauche, j'aperçois un escalier. Je m'approche à pas de loup et essaye de discerner ce qui se trouve au rez-de-chaussée. Des voix masculines me parviennent, des cris comme si les personnes qui se trouvaient en bas étaient en train de jouer sur une console. Une voix se distingue des autres et au son de celle-ci, mon corps se met en pilote automatique et je descends les escaliers.
Je suis obnubilée par cette voix, je ne peux que l'écouter. J'ai juste envie de m'en rapprocher et de pouvoir l'entendre de plus près.
Lorsque je reprends mes esprits, je suis postée derrière le canapé où se trouve l'homme à l'origine de la voix envoûtante. Ma main est en suspension dans les airs et tandis qu'il me tourne le dos, mes doigts effleurent la peau délicate de son cou.
A mon toucher, l'homme frissonne et penche légèrement la tête, comme pour obtenir plus qu'un frôlement de doigts. Je me rends alors compte de ce que je fais, je recule dans un sursaut. Soudain, la mémoire me revient entièrement.
Mais cette fois, je reste calme. Je regarde chacune des personnes en face de moi qui ont toutes arrêté leur activité pour me scruter. Puis je souffle et viens m'asseoir à côté d'Ethan. Je m'installe ni trop proche ni trop près. Je suis totalement consciente de l'attirance indéniable qu'il y a entre nous mais je refuse d'accepter son aspect si irréel. Du coin de l'œil, je vois un léger sourire s'esquisser sur les lèvres de mon voisin. Il semble se retenir de poser sa main sur moi, et je l'en gratifie d'un hochement de tête. Je veux bien accepter la tension qui nous unit mais il ne faut pas aller trop vite.
Le silence a pris possession de la pièce, le jeu est sur pause et tous attendent que je prenne la parole. Je me lance :
- Ok, euh..., je bégaye. Je suis désolée pour l'épisode de tout à l'heure, j'ai un peu paniqué. J'avoue être totalement perdue, pourquoi êtes-vous bizarres ? Pourquoi vous avez parlé de louve ? Vous êtes qui ? Et moi ? Qu'est-ce que j'ai à voir dans tout cela ? Je suis la seule à ressentir cette foutue attirance incontrôlable ? Pourquoi je suis attirée d'ailleurs ? finis-je à bout de souffle.
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Prunelles écarlates (TOME 1)
WerewolfLa neige tombe depuis des jours et la couleur blanche a pris possession de la totalité du paysage. Beaucoup détestent cette saison mais pour ma part, c'est tout le contraire : j'aime le froid et l'atmosphère du temps neigeux. Cette atmosphère embrum...