Vide empli...

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Je me couchai, avec l’impression d’être délaissée, encore une fois. Il était retourné dans sa chambre. Bastard était monté sur mon lit. J’étais en position fœtale, simplement recouverte de mon drap. Les yeux fermés si forts qu’il se créait des ridules sur mes paupières. J’avais à la fois une boule au ventre, et un creux. Je me sentais à la fois vidée et emplie d’un trop plein d’émotions. Comme si j’étais saturée.

Moi qui à l’extérieur était si...non pas joyeuse, mais enjouée, et sûre de moi sur tous les points, je voyais à quel point ma vie me semblait vide de sens. Si je continuais à aller au lycée, si j’avais mon SAT, si j’avais...trop de si. Je pourrais aller jusqu’à si mes parents m’aimaient. Si mes parents m’aimaient vraiment. Si au lieu de partir au bout du monde, ils venaient juste à la maison. Si tout était comme avant. Avant Jay Clark et son frère, avant mon 12ème anniversaire, avant leur tremplin, avant... avant, tout simplement. Lorsque je n’étais encore qu’un accident de parcours. Lorsque je n’étais qu’une môme de quelques heures donc ils ne voulaient pas vraiment, mais qu’ils ont gardée, pour se prouver de leur humanité. Lorsque malgré tout je les faisais rire aux éclats. Lorsque qu’ils soufflaient les bougies avec moi. Lorsque mes grands-parents n’étaient pas encore morts, avant qu’ils ne cèdent leur fortune colossale. Lorsque mes parents étaient encore en mini rébellion envers le compté d’Orange et ses blondes friquées. 

Mais non, maintenant, j’en étais là. J’avais tout, mais ce n’était rien. J’en faisais profiter qui je pouvais. J’étais là, à écraser les autres qui me comprenaient mal, qui s’inclinaient et me léchaient les pieds lorsque je daignais leur adresser la parole. Et moi qui vais encore plus loin pour voir jusqu’où ils peuvent aller.

Bien sûr, je n’allais pas changer pour si peu. A 15 ans, j’avais essayé d’attirer l’attention de mes parents. J’étais collée tous les samedis ou presque, je n’y allais pas, mais mes parents s’en foutaient. Je m’étais faite inviter par des terminales qui finissaient leur année. J’étais rentrée à moitié bourrée, Rosia avait appelée, ils ne s’étaient même pas déplacée. Juste diminué mon argent de poche. De 150 je passais à 100 par mois. Puis j’étais passée par la dépression. Grève de faim, changement de style, d’envie et d’occupation. Les lames de rasoir sont toujours dans mon tiroir du bas, enfouies sous mes chaussettes. Je ne vois même pas pourquoi je les dissimule, même si je les mettais sur mon bureau, personne ne les verrait. Ni mes parents. Ni Rosia. Même Eva. Elle ne dira rien à personne. Elle m’engueulera, voudra me les confisquer, mais je suis si convaincante en diva larmoyantes qu’elle me laissera tranquille -avec ce regard réprobateur qu’elle a toujours lorsque je fais une connerie-.

Alors maintenant, j’en suis là. Vide, inutile. Partageant sa maison avec un inconnu, un chien baveux et une femme de ménage plus familière que ma mère.

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Et voilà les cocos, la suite =) Désolé, c'est court, mais je voulais vraiment insister sur les émotions de Chrys =) Qu'en pensez vous?

En au fait, merci pour les 1K vues =) Et pour tous ces votes ! Merci merci merci ! N'hésitez pas à voter et à commenter ! =p

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