Je restais là, sans rien dire. Les étoiles avaient perdues de leur brillance, comme si un voile de tristesse s’était posé sur chacune d’elles. Un peu comme l’annonce de Chris s’était posé sur mon esprit, embrouillant mes sens. Ce garçon faisait naitre en moi des émotions contraires, et j’avais horreur de ça.
Tout d’abord, il était entré dans ma vie. Peut-être négligemment, bien avant que je ne m’en sois rendue compte.
-C’était toi, hein ? Ce n’est pas la première fois que tu viens ici, dis-je, sans réellement avoir besoin d’une réponse.
Dans tous les cas, il ne m’en donna aucune : il se contenta de sourire. Ce petit sourire en coin qu’il adorait arborer, comme un affront envers celui ou celle à qui il était adressé.
-Tu dois me trouver stupide.
-Ca t’importerait, dis-moi ? demanda-t-il.
Il me tendait une perche pour me racheter une dignité. Mais finalement, je n’en avais pas besoin. J’avais déjà dû tout lui dire étant petite. J’étais tellement obnubilée par moi-même que j’avais oublié le petit garçon qui, restant dans l’ombre de son frère, m’avait tenue compagnie lorsque j’étais seule.
-Et bien, figure toi que, oui, un peu.
Cette fois ci, il me regarda franchement.
- Excuse-moi de te dire que j’en suis étonné, me lança-t-il.
-Tu peux me traiter de garce, de pétasse, tout ce que tu veux, mais pas d’insensible. J’ai besoin d’une présence constante, pour ne pas rechuter. Mais je ne sais pas pourquoi je te dis tout ça. Tu le sais de toute façon. J’ai dû te le dire, ou bien tu le savais déjà quand tu m’as rencontrée. Tu dois bien rire, maintenant.
-Je ne ris pas, Chrys. Je peux t’appeler Chris ?
-Tu as dû le faire, avant. Tu peux continuer.
Mon moi-intérieur souriait. Je n’étais pas vraiment seule. Je ne l’avais jamais vraiment été. Connie, Abbey, Eva, Ben aussi, et Chris lorsque j’étais enfant, avaient été là lorsque mes parents ne l’étaient pas. S’il y avait bien un trait de ma personnalité qui ressortait, c’était mon ingratitude.
-Tu veux savoir un truc ? me demanda-t-il. Quand on était gamin, tu m’impressionnais. Je me disais «wouha, cette fille a une baraque immense, une bonne, de nombreux amis, un placard rempli de sucreries, et pourtant, elle me garde avec elle ». Tu ne peux pas savoir à quel point j’étais surpris. Puis tu es allée à l’hôpital. Tes parents ne voulaient pas que je te vois, eux-mêmes ne te rendaient pas visite souvent. Ils disaient que tu avais pété un câble, qu’ils ne comprenaient pas ton attitude. Ils étaient accablée, et moi je me suis dit : « elle va m’oublier, c’est sûr ». Et moi aussi, j’ai voulu t’oublier, mais je ne pouvais pas. Alors, quand tes parents m’ont demandé de venir chez toi, j’ai dit oui, parce que je pensais que tout allait être comme avant. Tu vois, ce sourire que tu as là en ce moment, tu l’avais aussi le jour où je t’ai rencontré et que j’ai franchi le pas de cette porte pour la première fois. J’ai pensé que tu allais me reconnaitre, me sauter dans les bras, je ne sais pas. Mais tu n’es plus la même, et finalement, c’est normal. Je suis désolé si j’ai pu te paraitre envahissant, mais je voulais que tu me reconnaisses.
-Et moi, je suis désolée, pour...tout ça (j’esquivai un mouvement ample du bras). Je suis une garce complète, et je m’y suis habituée. Mon cerveau a fait un black out total, j’ai eu des troubles de mémoires, et j’ai sélectionné au hasard. Tu n’en as pas fait parti. J’espère qu’on pourra...si tu le veux encore...recoller les morceaux.
-Oh, mais je suis pour. Tu vois, la place à côté de toi n’est plus vide, je suis revenu, dit-il en riant et en m’emmêlant les cheveux de sa main.
Je me détachai de lui, consciente que Connie nous observait. Je souris cependant. J’avais quelque peu gagné mon pari contre elle. Je ne tomberai pas amoureuse de Chris, car je serai juste son amie. Comme je l’avais été avant. Même si la couche fragile qui m’enveloppait finirait par se briser, et que mon cycle recommencerait, encore et encore, comme une grande Roue qui tourne puis se stoppe au sommet, pour redescendre. Je finirais par faire du mal autour de moi, encore, et encore. Et que Chris sera le premier à en subir les frais.Malheureusement.
Je l’embrassai sur la joue après m’être levée. Devant son regard étonné, je me justifiai :
-C’était purement amical. Ne vas pas te faire des idées.
Je me dirigeai vers la baie, restée ouverte.
-Au fait, Chris...
Il se retourna de nouveau.
-Tu n’as qu’à appeler ta mère. Il reste encore deux chambres vides, et Rosia ne serait pas contre de la compagnie pendant que je ne suis pas là. Je suis certaine que le médecin pourra se déplacer.
Je fermai la baie vitrée sans attendre de réponse. Je ne voulais pas un refus, ni un merci. Ce que je faisais était purement égoïste.
Je montai à l’étage pour rejoindre ma chambre. Lorsqu’elle m’aperçut, Connie se décala précipitamment et laissa tomber le volet, pour m’applaudir ironiquement, en tapant lentement des mains.
-Bravo ma grande. Ca fait tellement d’année que tu es célibataire que tu ne sais même plus embrasser.
-La ferme, grosse vache. Retourne dans mon lit, tu vas voir de quel bois je me chauffe.
De fait, je lui balançai un coussin, auquel elle riposta en se jetant sur moi.
Nous finîmes notre bataille totalement décoiffées et essoufflées.
-Sérieux, Chris, il est parfait.
-Déjà, sache que je le haïssais il y a trois jours. Mais maintenant, je peux te dire qu’il est parfait.
Elle m’adressa un grand sourire vainqueur.
-Oui, parfait. Comme ami.
Face à son visage découragé, je ne pus m’empêcher de sourire.
-Bonne nuit, CoCo, dis-je en l’embrassant sur le front.
-Tu n’es pas possible. Je te déteste, Chrys, tu me mets hors de moi, dit-elle en se glissant sous les draps avec moi.
-Tu sais ce que je vais demander pour mon anniversaire ? Un concert privé de Jay Clark. Je paris que vous aller bien vous entendre, tous les deux.
J’éteignis la lumière. Sous les couvertures, je sentis qu’elle cherchait ma main.
-Je t’adore, Chrys, l’entendis-je dire. Et je ne suis pas la seule.
Sans un mot dire, je levai les yeux dans l’obscurité. C’est de cela donc j’avais peur. Qu’on m’aime.
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Voilà la fin du chapitre ^^J’espère qu’il vous a plu ^^
Je suis désolée pour l’attente mais à cause :
-Des cours
-De la perte de mon iPod
-De la flemmeJe n’ai pas pu rédiger un chapitre depuis longtemps...
Dites moi ce que vous en pensez !
J’ai notamment besoin de votre avis pour cette question :
Ne pensez vous pas que la relation entre Chris et Chrys devient trop ambigüe (à cause du fait que ce soit un ami d’enfance et qu’elle ne s’en rappelle pas) et qu’elle soit trop rapide ?
Merci à ceux qui répondront ^^
Kiss, lil frogz <3
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Win or Fall
RomansaChryssie est ce qu'on appelle une perturbatrice. Autant par son physique sexy que par son attitude provocatrice. Elle prône sur son lycée sans être un tyran, tout en s'affirmant. Mais sa place va soudain être bancale suite à l'arrivée d'un nouvel él...