Comme d'habitude...

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7h. Pas de réveil, car comme d'habitude, je suis bioprogrammée à me lever à 7h. Bizarre, je sais. Et si je ne me lève pas...Bastard se fait un plaisir de me rappeler que j'ai cours. Bastard est mon bouledogue américain. Oui, le cliché pur, plein de bave et de peau ridée. 

-Oui Bastard, arrête de chialer, je me lève. Bouge de là, tu m'écrase. 

Je me redressai avec un soupir et me débarrassai de ma couverture. Je m'étirai et, une fois habillée, je descendis à la cuisine. Vide, comme à l'accoutumé. Pas de parents pour demander si j'ai bien dormi, pas de petit frère pour me balancer des fériales à la figure, pas de petite sœur pour me tirer les cheveux en souriant. Le néant. Je pris le bidon de lait et m'en versai un verre. Puis j'ajoutai un poignée de céréales et mangeai le tout. 

Bastard chouinait à mes pieds. Je le nourris, puis me dirigeai vers l'entrée pour prendre mon sac. Un note trainais sur la commode. M'attendant à un mot de mes parents, je bondis dessus. Non, c'était l'écriture hésitante de Rosia, la bonne. 

"Ma petite puce, je rends visite à mon fils Edouardo aujourd'hui. Ton diner est à réchauffer, il t'attend dans le frigo. Je viendrais demain. 

Bisous,

Rosia."  

Rosia était gentille, mais malgré toutes ses bonnes intentions, elle ne remplaçait pas ma mère. Je sortis en soupirant -le deuxième d'une longue série- , puis enfourchai ma moto pour me diriger vers le lycée.

Une fois là-bas, je l'attachai avec les autres et traversai la cour. Aussitôt, une foule d'élèves s'abattit sur moi. 

-Oh là, on se calme, dis-je en m'écartant un peu. 

-Oooh Chrys, il va y avoir plein de nouveaux, on va bien s'amuser, dit Connie, une petite brunette que j'adorais malgré sa façon de toujours tout exagérer.

-Ils sont où? 

Finalement, je les repérai tout de suite. Un petit groupe de personnes collées entre eux comme une grappe de raisin siégeait en plein milieu de la cour. Ils inspectaient anxieusement les lieux. Je me dirigeais vers eux, suivie de près par ma clique. L'effet de foule due les impressionner, car ils reculèrent.

-Salut, dis-je d'un ton mielleux. Vous êtes nouveau, n'est-ce pas? Je suis Chryssie, mais vous pouvez m'appeler Chrys. Hum, en fait, vous pourriez m'appeler Chrys à une petite condition...

-Quelle condition? 

C'était une petite qui devait rentrer en seconde. Elle était plutôt bien faite, avec de grands yeux gris et des cheveux teints en noir et violet. Elle était habillée presque comme moi : collant troués, jupe écossaise et t-shirt clamant un slogan anarchiste.Je lui souris spontanément. Elle n'allait pas se laisser faire. 

-Hum...(je me retournais vers les autres). La forêt, ça vous dit? 

-Oooh, oui ! S'exclama Connie.

-Avec les sacs de tissus et les menottes, ajouta Nora.

-Très bien. (Je me retournais de nouveau vers les nouveaux élèves). Alors, rendez-vous demain soir, vers 20h, au Bois Rouge. 

-D'accord...,répondit un petit roux.

-Comment ça, d'accord?! S'insurgea une blonde. C'est du bizutage! On va vous dénoncer!

Je la plaquai contre le mur et me pencha vers son cou pour lui murmurer à l'oreille :

-Tu sais, chérie, beaucoup ont voulu nous dénoncer...soit ils ne sont plus dans cette école, soit ils sont suivis par le psy du lycée et continuent à se faire brimer. Tout le monde participe à mes règles. L'important n'est pas de réussir ou pas, si vous le faite, je vous laisse tranquille. Tu n'aura qu'à demander à cette blondasse de Lily, vous allez bien vous entendre. Elle n'a pas fini le parcours que j'avais imposé, mais au moins, elle l'a fait, et je la laisse tranquille. Alors, réfléchis bien.

Je me reculai et jetai un regard au rouquin. 

-Mon gars, je t'attends au Bois Rouge avec impatience. Et toi aussi, Chucky (je désignais celle qui s'était exprimée en première).

-On m'appelle Moon.

-Bien. Salut, Moon. A bientôt.

Je m'en allai, suivie de ma troupe. L'année commençait bien. J'étais fière de moi.

Win or FallOù les histoires vivent. Découvrez maintenant