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On ne peut plus rien dire, une petite discussion et Monsieur le chauffeur part en colère, tant pis, je vais finir mon repas seule, la cuisinière me regarde d'un œil mauvais.
Je ne vois pas pourquoi, je ne lui ai rien fait, on ne sait même jamais parlé, je ne parle à personne à part mon patron. Ils n'ont peut être pas le droit de me parler?
Je monte dans ma chambre, ferme la porte à clés, prends mon livre, mes bonbons favoris, et m'installe confortablement. J'aime ces moments, je suis dans ma bulle, je vais dans un monde qui n'existe pas, je ne suis pas dans cette vie qui ne m'apportera jamais rien.
Je m'endors le livre à la main. Au milieu de la nuit un gros boum me fait sursauter. Je cherche mes lunettes, sans elle je n'y vois rien. Mais rien, je ne les trouve pas, je suis perdue, affolée. Je me lève et part me cacher dans le placard de ma chambre. je mets plusieurs vêtements sur moi pour ne pas être vu. Je laisse passer plusieurs minutes, on ouvre la porte de ma chambre, et elle se referme presque aussitôt. Je respire à nouveau, mais que se passe t-il? Je pensais que cette maison était une forteresse, mais on dirait bien que nous sommes attaqués.
Je ne bouge pas, au pire je vais passer la nuit ici, j'ai peur, peut être que tout le monde est mort?
Je suis peut être  la seule survivante d'une fusillade chez le patron de la mafia? Plusieurs scénarios tournent dans ma tête.
En boule dans mon armoire, je n'avais pas entendu la porte s'ouvrir.
-Carla, vous êtes là?
-Dans le placard!
-Vous êtes pénible, mais maligne.
-Merci, Alex, enfin je crois.
-Tout est fini, il n'y a pas de blessé chez nous, restez ici, allez dormir, tout se passera bien maintenant.
-D'accord, merci. Heu, je n'ai pas de lunettes, vous pourriez m'aider?

Il me dirige jusqu'au lit et me donne mes lunettes. Sans un mot de plus, faut pas pousser, il quitte ma chambre. Je ne suis pas rassuré d'être là seule. Je laisse la lumière allumée, ça me calme un peu.
Je finis par m'endormir, je suis reveillée quelques heures plus tard par les rayons du soleil. Je n'ai pas beaucoup dormi et ne suis pas en très grande forme.

Quand je descends, rien ne laisse imaginer qu'une fusillade avait eu lieu ici la nuit même. Je passe le petit déjeuner, je n'ai pas faim, je me rends directement à mon bureau, je ne croise personne, ça en est flippant. Je travaille toute la matinée. Je ne fais pas de pause, j'ai besoin d'avoir l'esprit occupé.

-Bonjour.
Je lève la tête est tombe sur Alex.
-Bonjour Alex, est ce que tout le monde va bien?
-Oui et vous ça va? Je ne vous ai pas vu ce matin.
-Je n'avais pas faim.
-Donc ça ne va pas!
-Vous n'êtes pas censé être muet?
-Elle va mieux!
-Laissez moi travailler.
-Venez manger, il est l'heure.
-Je ne suis pas sur de pouvoir avaler quelque chose.

Dans la cuisine deux assiettes sont installés sur la table, la cuisinière n'est pas là, c'est donc à deux que nous mangeons en silence bien sûr sauf qu'aujourd'hui j'apprécie ce moment, je n'ai pas envie de parler.

Je retourne à mon poste, je n'ai toujours pas vu mon patron, je ne sais pas si il est là ou pas. Peu importe, j'ai d'autres choses à faire.

-Carla!
-Oui, Monsieur.
-Apportez moi un verre s'il vous plait.
-J'arrive Monsieur.

Je prépare son verre de whiskey et vais frapper à sa porte.

-Entrez.
-Bonjour Monsieur, voilà votre verre.
-Merci.

Je veux pour repartir mais le patron me fait stopper.

-Attendez! Vous êtes malade?
-Non, pourquoi?
-Pas de reflexions, pas de sarcasmes, il y a quelque chose.
-Je n'ai pas beaucoup et pas bien dormi, ça ira mieux demain.

Monsieur Sanchez veut me répondre, mais sans se faire annoncer un groupe d'une vingtaine de policiers armés rentrent dans le bureau.
Je crie, bien sûr, avant d'aller me réfugier derrière mon patron, qui me regarde en haussant un sourcil.

-Bonjour Messieurs, mis à part vous remercier d'avoir réussi à faire taire ma secrétaire que puis-je pour vous?

Je lui donne une claque sur le bras, non mais il est pas bien de dire des choses comme ça aux flics. L'un d'eux a le culot de se marrer en plus!

-Nous aurions des questions pour vous en rapport avec un évènement de cette nuit. Mademoiselle veuillez suivre mes collègues.

Je pourrais trouver là une chance de tout déballer, mais pour faire quoi ensuite? Retourner chez ma mère? Dans ce quartier minable où je sais que je n'aurais jamais d'avenir?
Ils me suivent dans mon bureau, je m'assieds à ma chaise et attends, le sourire aux lèvres qu'un de ces hommes me pose des questions.

-Où dormez vous Mademoiselle?
-Même si je trouve cette question indiscrète, je dors au deuxième étage de cette maison.
-Avez-vous entendu un bruit inhabituel hier soir ou cette nuit?
-Non, et pourtant impossible de dormir hier soir, je me suis endormi très tard. J'avais pris un bain, pris un bouquin pour me détendre...
-Très bien j'ai compris! Nous devons fouiller votre bureau.
-D'accord, mais ne déplacez rien, j'ai mis assez de temps à tout organiser.

Il rentre dans mon ordinateur, dans mes tiroirs, dans les placards ou je range les documents et rapports. Je n'ai pas peur, je sais qu'il n'y a rien de compromettant pour mon patron.

-Il y a longtemps que vous travaillez pour Monsieur Sanchez?
-Deux mois environ.
-Et si je vous demande si vous avez vu des choses bizarres?
-À part Monsieur Sanchez vous voulez dire? Non, vous avez tout devant les yeux, inspecteur.
-Très bien, on y va.

Enfin ils sont partis, je ne suis pas sûr que j'aurais tenu plus longtemps sans trembler. C'est que c'est flippant, même si je ne suis pas au courant de toutes les affaires du patron, je sais qu'il est le patron de la mafia.
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Le BossOù les histoires vivent. Découvrez maintenant