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-Il est 16h Carla, il faut que tu ailles manger un truc.
-C'est vraiment nécessaire? Je ressemble à une baleine.
-Tu es magnifique et oui c'est necessaire. Allez je viens avec toi.

Carla est enceinte de 7 mois, elle va bien, sa maladie n'a pas évolué d'après ce que l'on peut voir, nous avons vu notre bébé sur l'échographie,  Carla n'a pas voulu savoir le sexe, moi je le sais, c'est une petite fille. Je serais l'homme le plus heureux du monde si l'avenir de ma femme n'était pas aussi incertain.

Pendant que Carla fait sa sieste, je retourne travailler, il faut que je montre à mes hommes et à tous, que je suis toujours le parrain, l'homme cruel et sans pitié qu'ils connaissent, il en va de la survie de ma famille.
Assis face à mon bureau, le chef de Brooklyn m'attends, je n'avais pas rendez vous avec lui, cela doit être important.
-Bonjour parrain, comment va votre femme?
-Elle se repose, mais ça va, merci. Que puis je faire pour toi?
-Je sais que vous êtes sur le point de faire exploser le gang qui s'attaque à nous. Mais voilà, ma sœur y est retenu prisonnière et je voudrais vous demander de la libérer avant.
Ma sœur est une rebelle dans l'âme, à 16 ans quand elle a su que je faisais parti de la mafia...
-Je vois, je n'ai pas établi de plan encore, mais je te promets de faire mon maximum, la famille est importante.

Alex rentre dans mon bureau, nos rapports sont moins tendus depuis que je suis marié, et que ma femme attends mon bébé.
Il s'assoit face à moi, il va me demander quelque chose, mais il n'ose pas. Je ne lui mâche pas le travail, il aura les couilles, ou pas, de me demander.

-Patron, j'aurais voulu vous parler d'un truc.
-Je t'écoute.
-Voilà, je voudrais partir quelques jours en vacances dans ma famille, il y a longtemps que je ne les pas vu et ma mère commence à me réclamer. Je reviendrais avant la naissance du bébé bien sur.
-Pourquoi?
-Carla est mon amie et je veux être présent pour la naissance du futur parrain.

Un déclic se fait en moi, il est hors de question que ma fille fasse partit de la mafia, mais si après nous avons un fils? Suis-je prêt à voir mon fils vivre la même vie que moi?
Je suis parti loin quand Carla ouvre la porte violemment, je vois son visage en larmes en premier.

-Il y a un problème avec le bébé.

Et elle s'effondre, et là je vois, le sang. Son bas ventre, ses jambes, sont recouverts de sang.

-Alex la voiture!

Il est déjà parti avant que je ne finisse ma phrase, je prends Carla dans mes bras, j'hurle son nom pour qu'elle se réveille.
Nous arrivons en 15 minutes à l'hopital, ma femme étant  prise en charge tout de suite, je relate les problèmes de santé de Carla, et les regarde partir avec elle, loin de moi. Je suis impuissant, je ne peux rien faire pour elle. Je dois faire confiance à des inconnus pour sauver les deux femmes de ma vie.
Le temps est long, Alex va nous chercher des cafés, je vais voir les infirmières toutes les dix minutes, mais toujours pas de nouvelles.
Mon téléphone sonne, des associés d'affaires, je n'ai ni l'envie, ni le courage de répondre.

-Monsieur Sanchez?
-C'est moi, comment vont-elles?
-Votre fille est en couveuse, il lui faudra quelques semaines en réa-néonatale mais j'ai bon espoir. Nous sommes actuellement en train d'opérer votre femme de sa tumeur, je ne vous cache pas qu'elle a perdue beaucoup de sang, je ne peux pas me prononcer sur la suite, son oncologue sera plus à même de vous en dire plus.

Mon monde s'écroule, ma femme est entrain de se battre contre la mort, je sais qu'elle est forte, c'est une guerrière, mais j'ai peur, je n'y arriverais pas sans elle.

-Vous pouvez aller voir votre fille, si vous le voulez.
-Bien sur, je vous suis.

Ma fille est là, dans une boîte en verre, perdue dans une couche beaucoup trop grande pour elle. Elle est reliée à plusieurs machine, j'ai mal. Je pleure. Pour la première fois de ma vie, je pleure de peur.

-Ne vous inquiétez pas Monsieur, cette petite est forte, malgré son petit poids. Nous ne sommes pas inquiet.
-Merci, Mademoiselle, je peux la toucher?
-Evidemment, passez votre main là.

Je touche la toute petite main de ma fille, je ne veux lui choisir de prénom, je le ferais avec ma femme. Elle est magnifique, beaucoup de cheveux noirs, comme moi, elle a la peau douce. Je suis tombé en amour pour mon bébé en quelques secondes. Grâce à Carla, je suis heureux, vraiment depuis longtemps.
Je ne sais pas depuis combien de temps je suis là, quand une infirmière vient me dire que l'opération de ma femme est terminé.

-Que quelqu'un reste avec ma fille, je ne veux pas qu'elle soit seule, je paierais en plus.

Le chirurgien m'attends dans son bureau, j'appréhende son  verdict.

-Monsieur Sanchez, assieds vous.
-Comment va ma femme?
-Nous lui avons retirez sa tumeur, elle a perdue beaucoup de sang, nous l'avons transfusé, elle est pour l'instant dans le coma, son corps a besoin de se remettre, il faut attendre qu'elle se réveille, quand elle sera prête.
-Combien de temps?
-Je ne peux pas vous dire, tout dépends d'elle.

Je sors sonné de là. Une femme qui me fait du gringue me conduis jusqu'à sa chambre.
Elle est blanche, dans un lit au draps blanc, comme notre fille elle est branchée à tes machines. Je paie les morts que j'ai fait, j'ai privé des familles entières de leur fils, époux, frères. C'est de ma faute, mais c'est Carla qui est là, entre la vie et la mort.
La chambre n'est pas très confortable, difficile de tourner autour du lit.

-Mademoiselle vous n'avez que ça comme chambre?
-Nous avons une chambre VIP, mais elle est très cher.
-Je la veux, je vais aller la payer tout de suite, vous pouvez transférer ma femme dans celle-ci, tout de suite.

Le BossOù les histoires vivent. Découvrez maintenant