Je revois ma vie, je sais pas que je suis en train de rêver, j'essaie de me réveiller mais rien n'y fait. Est ce que je suis morte? Non, je ne serais pas en train de rêver sinon. J'entends une voix je ne la reconnais pas. Ce n'est pas ma mère c'est un homme. Je ne connais pas d'hommes. Peut être un docteur, si je suis à l'hopital.
-Je suis là mon amour.
La voix est lointaine, je ne comprends pas ce qu'elle me dit, mais elle me semble familière, rasurante, sécurisante.
Je me ferme, je repars dans mes souvenirs, dans ce passé qui me terrifie, qui me hante, qui m'empêche d'avancer comme il se doit.Je vois ma mère ménaçante, méprisante. Elle me rabaisse, me disant comme je suis laide, que je ne trouverais jamais personne qui voudra de moi. Ma mère me demandant de l'argent pour aller jouer au casino, du plus loin que je me souvienne ma mère jouait, petite elle me laissait seule à la maison pour aller s'adonner à sa passion, à sa drogue. Je revois des hommes sortir de la chambre de ma génitrice, jamais le même.
Ces hommes qui me proposent des choses sales, contre de l'argent. Je n'ai plus de doute sur la raison de leurs présences. Il fallait de l'argent, par n'importe quel moyen il fallait des sous.
Dès que j'en ai eu l'âge je suis allée travailler, je donnais la totalité de ma paie à ma mère, ce qui m'empêcher de me faire plaisir, pas d'habits, pas de coiffeur. Je compense dans la nourriture ce qui me donne quelques bourrelets, moqueries supplémentaires de ma mère.Je me revois à l'école, mes camarades de classes m'ont pris comme bouc émissaire, on m'insulte, me tape. Je ne sais pas ce que je leur ai fait, mise à part être différente d'eux. Je ne suis pas née dans une famille traditionnelle. Je n'ai pas de père, ma mère joue et se prostitue. Tout ce sait dans le quartier, même le nom des hommes qui viennent profiter des petites attentions de ma mère.
Mes premiers jours de travail sont identiques à mes années scolaires. Les adultes ne sont pas plus intelligents que les enfants. Je suis seule, aucun collègues ne cherchent à me parler, à devenir mon ami. Je ne sais pas comment j'ai fait pour être encore vivant, à ne pas me suicider pour mettre un terme à cette vie merdique.
Et puis, il y a lui, cet homme, cette grande maison, ses femmes qui ne me parlent pas. Cette soirée, cette belle robe. Je vois de plus en plus clairement mon sauveur. Enzo. Notre mariage, ma maladie, ma grossesse. Mon bébé. Je veux voir mon bébé, je veux sortir de cet état, je veux savoir si mon enfant, et mon mari sont là à m'attendre. J'entends encore cette voix. Enzo. Il me demande de lui revenir, de me réveiller pour voir à quel point notre fille est belle, qu'elle a besoin de sa mère, qu'il faut qu'on lui donne un prénom. Qu'il ne peut pas vivre sans moi.
Je lutte, je veux revenir, j'ai le droit d'être heureuse enfin.
Je tente d'ouvrir les yeux, on me sers la main, je bouge les doigts pour dire que je suis là, que je veux revenir parmi les vivants, auprès des gens que j'aime.Je parviens enfin à ouvrir les yeux. Il est là, face à moi, les larmes aux yeux, il a l'air heureux et inquiet aussi.
Enzo.
J'essaie de parler mais aucun son ne sors j'ai mal à la gorge. Quelque chose m'empêche de déglutir, je panique.-Calme toi, respire, tu as un tuyau dans la gorge, le docteur va venir le retirer.
Une équipe médicale arrive, il me prenne ma tension, m'éblouisse avec une lumière, je veux juste parler.
On me retire le tyau, je tousse, j'ai soif.-Enzo...
-Je suis là, tout va bien.
-Bébé...
-Elle est magnifique, elle n'attends plus que toi.
-Elle...
-Oui, tu m'as donné une merveilleuse petite princesse. Je suis un papa heureux grâce à toi.
-Voir...
-Bientôt je te le promets.Je referme les yeux, je suis si fatiguée, je veux juste dormir.
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Le Boss
RomancePour payer les dates de jeux de ma mère je me retrouve à travailler pour le chef de la mafia... Comme cela va t-il se finir ?