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Je sais pourquoi elle est là, elle veut de l'argent, elle veut aller jouer au casino, peut être même acheter de la drogue. Ma mère est une accro. Ma mère aime les hommes, elle couche avec tous les hommes qui peuvent lui donner de quoi jouer au casino. Elle a essayée de me donner à ces hommes pour de l'argent, elle voulait faire de moi une pute, comme elle.
Je la regarde assise seule sur le banc de l'entrée, elle n'a pas changée, elle est beaucoup maquillée, trop, comme pour cacher ses rides, son âge. Elle est habillée d'une robe très courte, trop. Son haut ne laisse rien à l'imagination, il est très décolleté, trop. Tout chez cette femme est trop. Elle me fait pitié, cette femme qui m'a mise au monde aura passé sa vie à courir après l'argent, au détriment de sa propre fille. Quand j'étais petite, elle me reprochait d'être venue au monde, me rendant coupable de tous ses problèmes, c'était ma mère, la seule personne qui s'occupait de moi, je l'aimais malgré le manque de nourriture, le manque d'amour. Alors j'ai tout fait pour lui faire plaisir, je lui donnais tout l'argent que je gagnais. Elle a fini par me vendre, mais en croyant m'envoyer en enfer, elle m'a fait rencontrer l'amour, sous les traits du diable certainement, mais il est mon sauveur, mon prince charmant.

-Bonjour Constance, comment vas tu?
-Carla? Tu as changée, tu es presque belle, il a fait de toi une pute pour finir?

J'espère qu'il ne regarde pas les caméras, il va devenir fou et pas sur qu'elle sorte vivante d'ici.

-Que fais tu ici?
-Je voulais te voir, savoir comment tu allais?
-Je vais bien, très bien même.
-À l'heure où tu te lèves je veux bien te croire.
-J'ai des choses à faire donc si tu n'as plus rien à me dire, je vais te laisser.
-Non, attends , tu n'aurais pas un peu d'argent pour moi?

Je le savais bien sûr, mais ça fait quand même mal, elle ne changera jamais, mais moi oui, je ne suis plus seule maintenant, Enzo est là, près de moi, pour me protéger.

-Je ne peux rien pour toi, je suis désolée, je paie tes dettes avec l'argent que je gagne.
-Tu n'as même pas quelques dollars.
-Non, et je voudrais que tu ne reviennes plus ici.
-Il ne te gardera pas toute la vie, tu auras besoin de moi quand ce jour viendra.
-C'est là que tu te trompe. Au revoir Constance.

Je pars de l'entrée, je laisse là, seule, ma mère. Je sais que je ne la reverrais plus, elle est morte pour moi. Je pleure. Je dois faire le deuil de cette femme qui ne m'a jamais aimé. Je ne sais pas si j'aurais un enfant un jour, mais à cet instant, je me promets de l'aimer plus que ma propre vie.

Enzo m'attends près de la porte de mon bureau, il me tends les bras où je m'effondre de douleur, je pleure toutes les larmes de mon corps.

-Je suis fier de toi mon coeur, tu as fais ce qu'il fallait.
-Alors pourquoi ça fait aussi mal?
-Parce que tu es une belle personne, et c'est ce qui me plaît chez toi.
-Merci. Merci pour tout ce que tu fais pour moi.
-C'est moi qui te remercie de vouloir de moi.

Finalement je décide de ne pas travailler aujourd'hui, demain je me marie, je veux être en forme. Ma robe est livrée dans l'après midi, ainsi que les alliances et le costume d'Enzo, n'ayant pas d'amis, nous allons nous marier sans témoins, c'est deux hommes à Enzo qui signeront les registres. Le prête est prevenu, je ne suis pas croyante, mais c'est important pour mon futur mari.
Tout est prêt, Rosa la cuisinière qui a été, à mon grand étonnement, d'un grand soutien me fait la leçon, elle dit que je ne dois pas dormir avec mon fiancé, que ça porte malheur, mais je n'arrive plus à dormir ailleurs que dans ses bras.

-Vous aurez toute la vie pour dormir avec lui, c'est la tradition!
-Très bien, je vais le faire, mais si je ne dors pas cette nuit et que je m'endors pendant la cérémonie, ça sera de votre faute.

-Mademoiselle?
-Oui...
-Je suis Ricardo, je voulais vous proposer de fêter votre dernière nuit de femme célibataire avec moi et quelques copains.
-Et bien, vous n'avez peur de rien vous! Nous devrions allez voir le patron, et lui demander son avis et je suis sur qu'il me prêtera son arme, pour que je vous donne ma réponse.
-Non, ça va aller.
-Ne recommencez jamais ça, je ne suis pas une pute!
-Pardon, patronne.

Patronne, la femme du patron, voilà ce que je vais devenir, il faut que je m'impose, je peux être gentille et montrer mon autorité, pour qu'ils me respectent.
Annoncer à Enzo que je ne dormirais pas avec lui fut une des pires épreuves de ma vie, il était dans une colère noire, je ne l'avais jamais vu comme ça.

-Ça n'est qu'une nuit chéri, je suis à l'étage au dessus, c'est la tradition tu sais.
-Je me fous de ta putain de tradition.
-Tu es mignon quand tu es en colère.
-Mignon?
-Mignon, bon je te laisse, je vais prendre un bain, je te vois au diner.

Je suis allongée dans cette grande baignoire, elle est tellement immense que je ne touche pas le bout, quand je serais mariée je voudrais me prélasser avec mon mari dans ce bain.

Il n'a pas vraiment décolleré quand nous nous rejoingnions pour manger, mais je fais comme si de rien, je lui souris, je lui parle. Il me réponds des "hum" et des "oui" ou "non".

-Je vais me coucher, je veux être en forme demain, tu veux bien m'embrasser pour la dernière fois avant que je ne sois une femme mariée.
-Bien sûr que je vais t'embrasser, puisque tu ne seras pas avec moi.

Il me prends dans ses bras et m'embrasse passionnement, j'aimerais qu'il m'embrasse toute notre vie comme ça.

Le BossOù les histoires vivent. Découvrez maintenant