7

2.7K 186 4
                                    

Quand le coiffeur a vu l'état de mes cheveux il a été catastrophé, il y avait tellement longtemps que je ne les avait pas coupé, qu'il a dû me faire un carré long, il m'arrive donc maintenant aux épaules. Il me les a éclairci aussi, sa collègue m'a maquillé mais avec mes lunettes, on ne voyait pas son magnifique travail, je suis donc allé chercher des lentilles. Alex est passé plusieurs fois à côté de moi avant de me reconnaître.

Quand je rentre dans la salle de reception, je sens les regards sur moi, moi qui devait être discrète c'est raté!
Je vois le patron foncer droit sur moi, il a l'air fou de colère.

-Vous restez près de moi, je vous interdit de vous éloigner!
-Mais qu'est ce qui vous prends? Je suis en retard?
-Non, vous êtes... magnifique, ils vous regardent tous, j'ai envie de faire un meurtre et ce n'est pas le moment!

Il me trouve belle, je souris, pas lui. Il fusille du regard tous les hommes. Alex veut venir me voir mais je lui fais non de la tête, il serait le premier sur la liste.

-Où sont vos lunettes?
-J'ai mis des lentilles de contact.

Il passe sa soirée à me tenir le bras, un homme vient m'inviter à danser, prête à accepter je suis vite remise à ma place.

-Parle lui encore et tu m'attendras en enfer.

-Vous voulez danser Carla?
-Avec plaisir patron. Je n'en ai pas souvent l'occasion.
-Appelez moi Enzo.

Enzo, je n'avais jamais dit son prénom, même dans ma tête. Nous dansons tous les deux, une valse, les femmes me regardent avec envie et jalousie. Les hommes me regardent aussi. C'est une première pour moi, jamais les hommes ne me fixent comme maintenant.
Enzo me tient par les hanches quand la valse se transforme en slow, ses mains chaudes sur moi, me font frisonner.
Il ne prononce pas un mot, moi non plus. Je sais que je n'aurais plus l'occasion d'être dans ses bras, nous sommes dans une bulle, comme si nous n'étions que deux dans cette salle, comme si le monde avait disparu.

-Monsieur? Un appel pour vous. Urgent apparemment.
-Merde! On ne peut jamais avoir la paix. Je reviens au plus vite, ne dansez avec personne.

Il part, il me laisse au milieu de la piste, je retourne donc m'assoir, il y a plusieurs personnes à notre table. Les femmes parlent entre elles. Elles ne tournent pas la tête vers moi, pas une seule fois.

-Vous êtes très jolie Mademoiselle, Monsieur Sanchez à beaucoup de chance.
-Je ne suis que sa secrétaire.
-Donc vous êtes célibataire.
-...

Si je réponds oui, il va me draguer? Mais si je réponds non, il va croire que je suis avec Enzo? Je n'ai pas le temps de me poser de question plus longtemps qu'une épaisse fumée blanche envahit la pièce. Je me cache sous la table, je prends une serviette y verse de l'eau et la mets sur ma bouche.
Je ne suis pas sur d'être faite pour cette vie là, entre fussiade et gaz, il se passe toujours quelques choses. Je reste donc sous cette table, je vois plusieurs personnes tomber à terre. Je respire que très peu.
J'entends des hommes, masqués, demander où est le patron. Ils sont venus pour lui, évidemment.
Heureusement il n'est pas là. Je sais que ce serait la fin de la dette de ma mère, si il venait à disparaître mais l'idée m'est insupportable. Il n'est pas un homme bon, il a tué beaucoup de gens, mais quelque chose en lui m'attire.

Et voilà les coups de feu qui arrivent, les hommes d'Enzo sont là pour défendre leur patron. Des pieds s'arrêtent devant moi. Je décide de faire l'endormit comme les autres même si je n'en suis pas loin, la fumée commence à descendre, ma serviette est presque sèche.

-Tu crois que c'est elle, la pute avec qui il dansait tout à l'heure?
-Oui, elle a la robe rouge.

Je savais que je n'étais pas assez discrète, j'aurais du prendre la noire. Mes yeux commencent à se fermer, pour de vrai. Ils me tirent par les pieds, je ne résiste pas, je n'en ai pas la force, est ce qu'ils vont me tuer? Demander une rançon qu'ils n'auront pas?

-CARLA!

Enzo, il est là, il me cherche, mais va t-il me trouver avant que ces hommes ne m'emmènent?

Boum, boum. Les deux hommes sont à terre. Quelqu'un me prends à bras, je me sens partir, la personne court, je reconnais son odeur, Enzo, il m'a sauvé, j'entends des sirènes de police, d'ambulance.

-Tiens le coup Carla, un médecin va venir, tiens le coup pour moi, mon coeur.

Je vais mourir c'est sur, si il m'appelle mon coeur, c'est qu'il veut apaiser mes dernières minutes de vie.
Il m'allonge sur un lit, hurle de faire venir le docteur.

-Dépêchez vous!
-Poussez vous Monsieur, on va lui mettre un masque à oxygène, ça va aller.
-Il y a intérêt si ma femme meurt je fais un carnage!

Ma femme, il a vraiment peur, je sais qu'il dit ça pour aller plus vite, pour éviter les explications, qui ne regardent personne.
-Voilà tout va bien, elle a eu un bon réflexe en se couvrant la bouche.
-Oui elle est maligne ma femme.

Je sens que je vais m'évanouir, ou mourir, en tout cas, je ne serais plus consciente de ce qui va se passer autour de moi. Mais je suis rassurée, je suis en sécurité, Enzo est prêt de moi, je sais qu'il va me protéger du danger.
Ma vie a changé depuis quelques temps, j'aimerais voir jusqu'à où. Enzo sera t-il toujours auprès de moi?

-Enzo...
-Je suis là mon coeur, repose toi, je reste près de toi.

Et je pars, mon monde devient noir, avec la chaleur d'Enzo qui me tiens la main, comme pour m'accompagner.

Le BossOù les histoires vivent. Découvrez maintenant