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Enzo est prêt de moi quand j'ouvre les yeux, mais je ne reconnais pas la chambre dans laquelle je suis.
Je suis à l'hôpital, il y a une perfusion planté dans mon bras, un bip qui m'indique que l'on surveille mon coeur, que s'est t-il passait?

-Enzo?
-Mon coeur! Tu es enfin réveillé, je me suis fait un sang d'encre!
-Je me suis évanouie? J'ai raté la réunion, mince!
-Tu as raté trois jours Carla.
-Trois jours?
-Mon coeur, les docteurs t'ont fait passer plusieurs examens, ils t'ont découvert une tumeur, à l'ovaire.
-Je vais mourir?
-Non, on va te soigner.

Pourquoi? Maintenant que je suis heureuse, pourquoi le destin décide t-il encore une fois de me faire vivre une épreuve.
-Que vont-ils me faire?
-Une ablation et une chimio.

Je ne suis pas une expert en médecine, mais ablation veut dire qu'ils vont me retirer mon ovaire? Mais si je ne me trompe pas, ils sont indispensables pour avoir un bébé.

-Je peux avoir un bébé avec un seul ovaire?
-Les chances sont minces d'après le docteur.
-Tu es en train de me dire que je n'aurais jamais d'enfants?
-Nous n'en savons rien! Et tu seras vivante.
-Mais je ne te donnerais pas de bébé, et un jour quand tu en voudras tu me quitteras pour une femme qui pourra t'en donner. Autant me tuer tout de suite.
-Ne dis pas de connerie. Jamais je ne te quitterais.
-Tu dis ça pour l'instant mais dans quelques années?

Je préfère arrêter là, la discussion, j'ai besoin de réfléchir à tout ça. Je m'allonge et me tourne dos à Enzo, je sens sa main, il me caresse le dos, lui non plus ne parle plus, il a sans doute compris que je n'avais pas envie d'en parler avec lui pour l'instant.

Des voix près de moi me réveille. Enzo parle avec une femme, il a une voix basse mais ferme, il est en colère.

-Monsieur, je suis obligée d'en parler avec votre femme.
-Je vous l'interdit, vous ne savez pas qui je suis?
-Tais toi donc Enzo! Je vous écoute docteur.
-Pour établir votre diagnostic, j'ai pratiqué une échographie, et nous suspectons une grossesse. si grossesse elle est très récente, d'où nos reserves. Je ne peux que vous conseiller d'y mettre un terme, vous ne pouvez pas faire de chimio en même temps.
-Je ne veux pas avorter. C'est ma seule chance d'avoir un bébé.
-Et si après il est trop tard?
-Tu auras notre bébé, je t'aurais laissé un bout de moi.
-NON! Je t'interdis de faire ça!
-Tu m'interdis? C'est mon corps, ma décision!
-Tu es ma femme!
-Et tu es mon mari, mais si tu m'oblige à faire je ne te pardonnerais jamais.

Il quitte ma chambre en claquant la porte, je pleure, je sais qu'il a peur de me perdre, mais je ne serais plus la femme qu'il a épousé si je n'essaie pas d'avoir ce bébé.

-Il sera trop tard?
-Je ne peux pas le savoir.
-J'aimerais être seule s'il vous plaît et rentrer chez moi.

Je suis autorisée à rentrer quelques heures plus tard, Enzo ne m'adresse pas la parole, il m'en veut, je le sais, je le comprends, si j'étais à sa place je serais moi aussi en colère.

-Veux-tu que je quitte la maison?
-JAMAIS! Tu es à moi, Carla et même si je ne suis pas d'accord avec ta décision, j'admire ton courage et je serais là pour toi, pour vous.
-Je t'aime Enzo, je ne te l'ai jamais dit, mais je t'aime.
-Il gare la voiture sur le bas côté, il tient le volant à deux mains, ferme les yeux très fort. Quand il finit par me regarder, ils sont pleins de larmes.
-Je t'aime aussi, plus que ma vie, et si il t'arrivait quelque chose, je ne pourrais pas y survivre.
-Tu auras notre bébé, et je compte me battre, chéri, je veux passer le reste de ma vie avec toi, et élever notre enfant.
-Très bien, alors on se battra tous les deux.

En rentrant nous prenons rendez vous avec l'oncologue le plus réputé du pays. Il est décidé que c'est lui qui ferait le déplacement jusqu'à New-York.
Je suis stressée, tout le monde est au petit soin pour moi, surtout Enzo, je me sens fatiguée, mais j'aimerais qu'il me touche, j'aimerais être sa femme dans tous les sens du terme.
Mais il a peur, de me blesser, de me fatiguer encore plus, ou il n'a plus envie de moi, tout simplement.
-Enzo? J'ai besoin de toi.
-Oui mon coeur, que puis je faire?
-Touche moi, montre moi que tu me désires encore.
-Je ne veux pas te faire mal.
-S'il te plait;

Nous faisons l'amour, avec beaucoup de douceur. J'ai l'impression d'être une poupée de verre mais au moins il me touche.
Deux jours plus tard, le spécialiste m'osculte, lit les analyses que l'hôpital nous a fournit.

-Monsieur et Madame Sanchez, je ne vais pas vous mentir, une grossesse et un cancer peut être fatale, mais dans votre cas, j'ai bon espoir. Il va vous falloir beaucoup de repos et une bonne alimentation, mais aussi de l'occupation, le morale a un grand rôle à jouer. Dès que le bébé sera venu au monde, il faudra retirer l'ovaire, sûrement pendant l'accouchement d'ailleurs.
-Je ferais tout ce que vous voudrez docteur.
-Et j'y veillerais personnellement.

Et voilà comment commence mes 9 mois, ou moins, de grossesse. Allongée dans mon lit à dormir. Un rituelle s'installe, je fais la grasse matinée, petit déjeune, repos, déjeuner avec Enzo, de 14h à 16h je travaille dans le bureau de mon mari, où mon propre bureau a été installé pour plus de surveillance. 16h goûter, puis repos jusqu'au dîner et soirée télé jusqu'à ce que je m'endorme. Enzo ne sors plus, il a mis en stand by toutes ses affaires, sauf le gang. Je lui dit qu'il peut aller aux soirées, mais il refuse catégoriquement.
Je n'insiste pas et profite de la présence de mon mari.

Le BossOù les histoires vivent. Découvrez maintenant