Nice Girl, Dangerous Boy III

30. Our fight

Musique en medias➡️Cheap shot/Ella Mai

« Notre combat »

Carter PDV

-Eh oh, on se reveille, chuchote une voix féminine au creux de mon oreille.

J'ouvre doucement les paupières, encore trop fatigué par la veille. Le ciel est encore sombre. L'air frai me prouve qu'il fait nuit. Je me tourne vers Cara mais elle est encore endormie. Alors qui vient de me réveiller ?

-C'est moi ! S'exclame une voix que je reconnais immédiatement.

Bordel de merde. Pas elle. Je pensais m'en être débarrasser. Elle devait être morte.

Je tourne ma tête vers la gauche et tombe sur une blonde que j'aurais voulu voir mourir. Elle est toujours vêtue de noir. Les yeux gris très clairs, presque blancs, un sourire narquois aux lèvres, un regard insolent. Pas de doute, c'est Carry la salope.

-Et oui ! C'est le retour de Carry ! Je t'ai manqué ? Demande-t-elle en faisant une danse de la joie.

-Non. Répondais-Je simplement et sèchement.

Pourquoi est-elle ici ? Je croyais avoir résolu mes problèmes. Cara ne m'en veut plus, on est même mariés. Kelsey n'est plus là, elle est même en Russie alors pourquoi bordel de merde est-elle dans ma tête ? Putain, j'en ai marre.

-Casse-toi ! Ordonnais-Je sèchement alors qu'elle partait enfin.

C'est pas trop tôt. Mais c'est trop facile, pourquoi...

-Carter ? M'interpelle une voix dans mon dos. T'es réveillé ?

Je n'ose pas répondre. Je lui explique quoi moi ? Que je suis schizophrène ? Que je suis un putain de paranoïaque ? Que je suis un grand malade mental ?

-Je t'ai entendu parler, ajoute-t-elle avec une voix douce mais surtout inquiète.

Je l'entends se redresser et même s'asseoir. Elle pose sa main sur mon épaule. Elle la caresse mais je l'attrape d'un coup, la stoppant dans son élans.

-Fais pas ça, lui demandais-je alors qu'elle fronçait désormais les sourcils.

Je dois pas lui parler comme ça. Elle n'y est pour rien. C'est mon épouse, pour le meilleur et pour le pire, je peux me confier à elle.

-Si tu veux en parler, je suis là. Sinon...je te laisserai le temps qu'il faudra.

Et sur ces mots elle se retourne et se rallonge, afin de me tourner le dos. Allez Carter. Elle ne t'a jamais jugé. Fais-le, et tu te sentiras mieux. C'est pas si compliqué. T'as peur de quoi ? Qu'elle prenne peur ? Qu'elle se moque ? Qu'elle soit triste ? Elle est forte, alors vas-y.

-Une voix dans ma tête. Dis-je simplement.

Elle se retourne alors et me regarde avec sérieux. Sans me juger, sans me regarder avec incompréhension. Non rien de tout ça. Elle attend simplement que je finisse ma tirade.

-Quand j'ai mauvaise conscience ou que je ne sais pas quoi faire, j'entends cette voix dans ma tête qui se fout de ma gueule, et je...je la vois. Elle te ressemble et merde. Je sais pas quoi dire pour que tu ne prennes pas peur, expliquais-je tant bien que mal.

Un silence d'environ une minute plane sans qu'elle ne prononce un mot.

-Depuis quand ? Demande-t-elle d'abord.

-La premiere fois c'était en prison.

-C'est ça qui t'empêchait et t'empêche encore de dormir ?Quand est-ce qu'elle disparaît ? Demande-t-elle ensuite.

-Oui, mais quand t'es là elle s'en va.

-Pourquoi ne pas me l'avoir dit plus tôt ? Demande-t-elle enfin.

Je me lève ensuite et passe ma main nerveusement sur ma nuque.

-Parce que je voulais pas que tu me prennes pour un taré. Cara j'ai un passé, j'ai été tueur, j'ai été prisonnier, je suis en cavale c'est peut-être pour ça que j'entends cette voix.

-Mais tu es avant tout mon époux ! Et tu aurais du me le dire.

-Tu m'aurais pris pour un fou ! Rétorque-je en la regardant droit dans les yeux.

-Mais pas du tout...chuchote-t-elle avec une voix timide et douce. Tu n'es pas obligé de tout porter sur tes épaules, tu n'es pas obligé de nous sauver, ni de tout accomplir tout seul. Tu as enduré assez de souffrance...alors laisse-moi t'aider. Parce que si jamais je venais à partir qui-

- Arrête. Tu ne mourras pas, la coupais-je en me rendant compte de ses paroles.

C'est inconcevable. Elle, mourir ? Non. Pas avant moi. Pas avant qu'on ait fondé une famille, qu'on ait créé quelque chose de durable, pas avant qu'on ait vécu notre vie.

-Carter...chuchote-t-elle en se rapprochant de moi. Tu ne peux pas penser ainsi. Garde en tête que chacun de nous peu mourir un jour, c'est notre destin. Personne n'est éternel. Alors je t'en prie, ne sois pas dans le déni, accepte qu'un jour je devrais partir. Cancer ou pas, je ne suis pas immortelle, et toi non plus. Et peut-être qu'un jour, tu devras t'occuper seul de nos enfants. J'ai vu comment la mort de ma mère avait ruiné la vie de mon père, il a mis du temps avant d'accepter les faits, mais il a fini par prendre son rôle de père très à coeur. Je veux que tu en fasses de même, m'explique-t-elle en posant sa main sur la joue.

-Avoir des enfants c'est bien, mais une femme c'est mieux. Comment pourrais-je leur expliquer que leur mère...que la femme de ma vie n'est plus de ce monde ? Tu te rends compte que je ne vis que par toi ? Alors un avenir sans toi c'est impensable ! M'exclamais-je en sentant mon coeur se serrer.

Je déteste cette sensation, c'est horrible. Perdre Cara. J'ai mis tellement de temps à l'avoir, c'est pas pour la perdre.

Une larme dévale sur sa joue. Bah bravo connard, elle pleure maintenant. Tout ce que je ne voulais pas.

-Je suis désolé Cara, mais ne me demande pas de l'accepter, j'y arriverai pas.

Elle ne parle pas pendant un certain temps avant de se mettre à donner des coups contre mon torse.

-T'es un imbécile...UN IMBÉCILE ! Je te déteste ! Comment peux-tu tenir un tel discours ? J-j'ai...peur de te perdre et toi tu me sors ça comme ça !? Hurle-t-elle avant de s'effondrer dans mes bras.

Un silence s'en suit. Je ne sais pas quoi lui dire, alors je la sers dans mes bras, en tentant de la calmer.

-On fait quoi maintenant ? Demande-t-elle avec une voix douce, calme et enfantine tout en séchant une larme.

-On va se battre, t'es pas toute seule dans cette histoire, lui répondais-je en continuant mes caresses.

-Pareil pour toi.

Elle fait allusion à Carry. Elle a raison, c'est un travail d'équipe. Elle a besoin de moi, et j'ai besoin d'elle.

-Plus de dispute aussi, ajoute-t-elle avec une voix toujours aussi adorable. Et je veux m'endormir dans tes bras.

Je souris malgré moi mais accepte, ai-je vraiment le choix ?

Les minutes passent et elle s'endort enfin, nous sommes allongés l'un près de l'autre, et c'est le moment que je choisis pour m'emparer de mon téléphone.

Espérons que ça fonctionne. Je compose le numéro puis patiente. Allé...enfin la personne à l'autre bout du fil décroche :

-Kelsey Palnov à l'appareil.