Nice Girl, Dangerous Boy III

36. Changes

Musique en medias➡️Highest in The room/Travis Scott

« changements »

Cara PDV

Cette douce odeur de fleur qui chatouille mes narines, la chaleur du soleil qui caresse ma peau et  les chants espagnols qui résonnent dans mes oreilles. C'est Cuba, et c'est beau. C'est tout ce qu'il me fallait.

Ma famille, mes amis, mes origines, mes racines.
J'en avais besoin, depuis quelques temps je me sens un peu seule. Un retour aux sources, c'était ça la solution.

Soudain la musique s'arrête et Cécilia nous appelle pour passer à table. Une grande table conviviale, digne d'une vraie publicité dépeignant une grande famille, heureuse et accomplie. Mais honnêtement, ces publicités ne sont là que pour nous vendre du rêve.

La famille parfaite ? Elle n'existe pas. Pour cela, il faudrait une histoire d'amour parfaite, un mariage parfait, une vie de couple parfaite. Et ça, c'est dur à obtenir.

On ne parle pas assez des aléas de la vie, des complications du mariage et des tristesses qu'elles peuvent causer. Alors oui, c'est une belle table, dépeignant de grands sourires, de belles histoires, de l'amour par-ci, par-là, mais elle ne dépeint en aucun cas MA famille. Qu'elle soit parfaite ou non.

Le cadre est pourtant idyllique. Et il m'arrivait parfois d'en parler avec lui. De notre vie future. Nous pensions vivre à Cuba s'il restait fugitif à vie, mais les choses ne se sont pas passées comme ça...

"Monsieur Cross êtes accusé de meurtre et d'avoir commandité l'évasion de Santino Dolores, meutrier et trafiquant de drogue-

-Cara ! Ça fait cinq minutes que t'appelles ! M'informe Cécilia avec une mine inquiète. Ça va ?

Je me tourne vers elle en prenant soin de m'armer d'une mine tout ce qu'il y'a de plus calme et détendue. Ça fait quelques années maintenant que je sais manier cette technique. Il le faut bien puisque je ne peux pas changer les événements passés. Il est là où il est, et je l'ai accepté, maintenant on avance.

-Désolée, j'étais en train de penser à la rentrée, ça ne sera pas facile cette année, mentais-je en lui souriant.

-M'en parle pas. Alessia entre en grande section maternelle, Taylor ne pourra plus aller la récupérer après le boulot, je dois alors trouver une baby-sitter qui...

Cécilia. Quelle femme forte et épanouie elle est devenue. On est passé d'une petite fille timide qui détestait ne serait-ce que l'évocation du prénom « Taylor » à une comptable mère d'une adorable petite fille. En parlant de ca petit bout de chou, elle a aujourd'hui cinq ans et est un vrai moulin à parole.

J'hoche la tête de temps en temps mais la vérité est que je ne l'écoute plus parler. Je n'ai pas la tête à être sociable aujourd'hui. Pour la simple et bonne raison qu'aujourd'hui, c'est son anniversaire. Et que je ne peux même pas lui rendre visite pour lui souhaiter. Ou tout simplement le voir.

"Pour le bien de notre enfant ainsi que le tien, je t'interdis de me rendre visite. Et même si tu désobéissais, je refuserai de te voir. "

J'ai tenu parole, parce que je sais qu'il en aurait fait de même. Et je comprends son choix. Apprendre jeune que son père est coincé en prison n'est pas très « sein » pour un enfant. Il développera une certaine haine envers le monde qui a foutu son père dans cet endroit ou même envers son propre père qui sait ?

Tout à coup, un cri strident me sort de ma léthargie. Le cri d'une petite fille que je connais très bien. Je la cherche du regard et la trouve enfin, en train de se faire tirer les cheveux par Alessia.