Chapitre 10

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- Mon père était un Mange-mort. Lâcha la jeune fille en séchant ses larmes. Il avait forcé ma mère à se marier avec elle. Elle fut obligée de rejoindre les rangs du Seigneur des ténèbres.

Elle n'éprouvait absolument rien d'autre que de la crainte vis-à-vis de mon père, qui passait son temps à boire et à la battre.

A ma naissance, elle fit tout pour me cacher et me protéger. Cela n'a fait qu'empirer les choses. Il utilisa dorénavant les sortilèges impardonnables à longueur de temps sur ma mère.

Elle a eu le malheur de parler de sa situation à sa famille, sans préciser qu'ils faisaient tous les deux partie de l'armée des Ténèbres, évidemment. Seulement, elle les retrouva morts, tous. Sans exception.

Elle comprit donc que sa seule échappatoire était la mort. Mais elle se battait, pour moi.

A mes onze ans, elle désobéit à mon père et m'envoya à Poudlard. J'étais encore trop jeune pour prendre conscience des horreurs qui se produisaient dans ma propre maison.

J'appris que durant mon année loin d'eux, ma mère avait frôlé la mort plusieurs fois sous les sortilèges du monstre qui me servait de père. C'est alors que, moi aussi, je passais sous ses coups. Durant deux mois, il laissa ma mère pour décharger sa colère sur moi. Elle me soignait et me nourrissait en secret, pendant qu'il était en réunion avec Tu-Sais-Qui.

Elle me permit de fuir le jour de la rentrée. Je me souviens encore de vos regards lorsque je m'étais installée dans le train. De toi, qui regardait mes bleus et mes égratignures, et que mon silence t'avait énervé au plus haut point.

Je ne suis pas revenue les années d'après. Enfin, ça tu as dû le remarquer.

Cette abomination nous gardait avec ma mère, dans notre maison. Nous veillions l'une sur l'autre, se soutenant dans la douleur.

Le jour de mes seize ans, j'avais entendu les hurlements de ma mère, encore. C'était la fois de trop. Je me levai pendant la nuit, et entra dans le salon où mon père s'était assoupi, ivre-mort.

Je lui pris sa baguette, et lui fit subir toutes les choses qu'il nous avait infligées à ma mère et moi. Pourtant, je ne ressentais rien. Aucune peine, aucun remord. Je n'étais même pas énervée, et aucunement satisfaite. Lorsque je suis sentie lassée, j'ai hésité à lui lancer le sort fatal. J'ai vu son regard, implorant, on aurait dit un animal. Mais je trouvais cette fin trop rapide et sans douleur. Alors je l'ai regardé mourir. Lentement.

Ma mère, qui avait observé toute la scène pleurait en silence. Je n'ai jamais su si c'était de la joie ou de la peine, si elle avait peur de moi, si elle était reconnaissante.

Elle me dit simplement qu'elle se portait garante de la mort de mon père, pour qu'Azkaban ne soit pas la seule chose qui composerait mon avenir. Je n'ai même pas protesté. Je l'ai laissée se faire accuser, jugée, et enfermée. Par ma faute. Elle payait ma cruauté, et celle de son mari. Et maintenant, elle est morte. Là où j'aurais dû être. Elle est morte pour moi. Pour mes erreurs. Sa délivrance lui a couté la vie.

Je suis une meurtrière. Je l'ai tuée. Elle aussi.

| The melody of secrets | TOME 1 | Fanfic HPOù les histoires vivent. Découvrez maintenant