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Robb toujours très perspicace comprend qu'ils sont de trop et engage une conversation en anglais avec le Will. Ils s'éloignent tous en discutant et quand ils tournent dans le rayon d'à côté je plaque Andy contre l'étagère.

-Pourquoi t'as plus répondu après ? Me demande-t-il.

-Je t'ai traité de connard et j'ai cassé mon téléphone.

-Dommage... Murmure-t-il.

-Pourquoi ?

-Parce que je te disais que je n'ai absolument rien fait de sexuel avec lui.

Ah !

Il passe le bout de sa langue sur ses lèvres et oubliant où nous sommes je viens à la rencontre de cette langue que j'aime tant. L'échange est passionné, plein d'attentes et de promesses. N'importe qui pourrait débarquer mais je m'en moque comme de mon premier slip.

Quand il se détache de moi il est à bout de souffle.

-Pourquoi tu me fais tourner la tête comme ça Jimmy ? J'ai le mec le plus gentil de la terre et pourtant...

-Parce que tu m'aimes encore.

Je recule et vais retrouver mes amis. Le british nous dévisage comme s'il se doutait d'un truc. Faut dire qu'Andy ne sait pas mentir et son regard le trahi. L'autre lui baragouine un truc en anglais. Robb pince les lèvres et Andy secoue la tête.

-Y'a quoi Alex ?

-Ton concurant propose une petite soirée... Avec nous. Pour qu'Andy puisse profiter de ses vieux amis avant leur départ à Londres la semaine prochaine, m'informe mon pote.

-Tu repars à Londres ? Je gueule.

-Oui j'avais prévu de rester ici mais il y a quelques semaines Will m'a proposé d'aller vivre avec lui là-bas alors...

-Tu sais que tu ne peux pas faire ça hein ? Je lui dis en me rapprochant dangereusement.

-Andy est un adulte qui est libre de ses propres choix, réplique son petit ami.

-Toi le rosbif je t'ai pas demandé ton avis. Alors range ton accent à la con et ferme ta bouche !

Mes potes me demandent de me calmer. Je suis calme, très calme. Sinon la tête de Will se serait déjà fracassée dans les pots de confiture juste derrière lui.

-Si tu crois une seule seconde que je vais te laisser partir avec le british tu rêves. On en reparlera !

Sans plus de cérémonie je fais demi tour et quitte le magasin. Je vais aller m'acheter un nouveau téléphone et harceler Andy pour qu'il ne parte pas et reste ici avec moi. Mieux ! Qu'il vienne vivre dans mon appartement parce que j'ai pas envie de rester dans cette ville. J'aime y revenir de temps en temps mais pas y rester éternellement.

Je m'allége d'une somme exorbitante pour un téléphone même pas aussi performant que celui que j'ai éclaté. Mes potes me retrouvent assis sur le trottoir devant le supermarché. Ils tentent de me faire parler et j'en ai tellement marre que je balance tout à propos de mon histoire avec lui. Sans omettre le moindre détails.

-En même temps tu l'as bien cherché, dit Liam.

-Merci pour ton soutien et ta compassion trou du cul.

-Si tu nous en avais parlé dès le début on aurait pu t'aider à y voir plus clair, intervient Alex. Surtout moi, je suis bien placé pour savoir à quel point ça peut être perturbant.

-Ouais maintenant je trouve ça con la façon dont j'ai géré mais trop tard pour revenir en arrière...

-Oui mais pas trop tard pour l'empêcher de partir ! S'exclame Harry.

-T'as le numéro D'Andy ? Me demande Robb. Je hoche la tête. Bien tu me le fileras, on s'occupe du reste.

Franchement ça ne présage rien de bon mais soit, s'ils veulent m'aider qu'ils le fassent.

En rentrant je monte directement à l'étage pour mettre ma carte SIM dans mon nouveau téléphone. Et je vois effectivement qu'Andy avait répondu.

À Andy : nouveau téléphone !

De Andy : super ! Je suis dans la merde avec Will à cause de toi.

À Andy : Tu m'en vois absolument (pas) navré (du tout)!

On continu le tri des affaires de mes parents. On avance bien tous ensemble, il ne restera que l'étage, quand on entend un moteur rugir devant la maison. Je me marre parce que je sais que Lucy l'a fait exprès pour faire enrager son mari.

Elle arrive son rejeton dans un bras et des sacs dans l'autre. Je l'aide à s'en débarrasser et le gamin hurle un "Papa" en s'extirpant de l'étreinte de sa mère. Ce petit gars va apporter un peu de bonne humeur ici. Ça fera du bien.

-On a des invités ce soir ! Déclare Liam.

-Qui ?

-Tu verras...

-Putain les mecs me dites pas que vous avez invité Andy et l'autre débile ? Je gémis déjà en PLS rien qu'à l'idée de partager un dîner avec le couple de l'année.

-Surveille ton langage devant Jamie ! Me sermonne Robb. Il répète tout ou du moins il essaye.

J'ai les amis les plus fous et les plus cons de la planète ! Comment ils ont pu avoir une idée aussi stupide ? S'ils croient que ça va m'aider à récupérer l'homme de ma vie ils se trompent. Ça va juste être un fiasco total !

Je ne vais jamais réussir à tenir le coup toute une soirée avec l'autre dans la même pièce que moi sans pouvoir le tuer ni Andy sans pouvoir le toucher. C'est sûr ils veulent ma mort ces crétins !

Heureusement que Jamie est là et met de l'ambiance. Je crois que je vais me focaliser sur lui ce soir. Ça m'évitera de penser à des choses peu avouables.

-Joue l'indifférence, me conseille Liam. Andy va devenir fou s'il croit qu'au final tu acceptes parce que ça se voit qu'il te kiffe. Enfin ça marche comme ça avec les filles. Il est gay donc ça devrait le faire.

-C'est pas parce qu'il est gay qu'il a les mêmes réactions que les meufs abruti !

-Ouais bah j'sais pas moi je voulais juste dire un truc, se plaint-il.

-Des fois quand tu parles, tais toi c'est mieux !

L'heure approche et je me sens de plus en plus mal à l'aise. J'ai encore la migraine et je monte fouiller dans les affaires de la blonde pour remettre la main sur les comprimés qu'elle a prit l'autre jour.

Ils sont dans un petit sac sous le lit. Je retourne le sachet et wow... Même mon père prenait ces trucs ! Faut croire qu'ils étaient tous les deux bien plus détruits que ce qu'ils montraient. À cause de moi, de ma négligence, de mon imbécillité, j'ai ruiné le bonheur d'une famille entière.

J'attrape deux aspirines et met la boîte d'anti dépresseur dans ma poche. Je file à la salle de bain des idées noires plein la tête. Mes pensées les plus sombres remontent doucement à la surface, s'insinuant partout dans ma tête et dans mon corps. J'essaye de les combattre mais c'est difficile...

J'avale les médocs pour ma migraine et prend deux comprimés dans la boîte cachée au fond de ma poche. J'en ai besoin si je ne veux pas sombrer... Eux seuls m'aideront vraiment.

La sonnette retentie et je me dit que le spectacle commence !

Save meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant