9

2.7K 225 51
                                    

C'est comme si nous expulsions 9 ans de frustration dans un seul baiser. Ses mains s'accrochent à mes cheveux et une des miennes est posée sur sa nuque. L'autre le tien fermement par la col de sa veste.

-Je ne peux pas... Chuchote Andy.

-Bien sûr que si, je répond en l'entraînant à l'intérieur.

Je ferme la porte d'un coup de pied et le plaque dessus pour reprendre notre échange. Je me fiche bien de ce Will à la con.

Ma langue retrouve sa jumelle et je le sens soupirer doucement. Il aime ça, il a beau dire qu'il aime son anglais il ne peut nier l'effet que j'ai sur lui. Je me frotte contre lui en glissant une main dans son dos.

C'est comme si mon corps avait été en veille pendant des années et qu'il reprenait vie à cet instant. J'ai pris du plaisir depuis Andy mais jamais comme avec lui. C'est juste pas possible. Il est le seul à pouvoir me faire autant d'effet. Le seul que j'ai aimé et que j'aime encore après tout ce temps.

Il n'y a que le bruit de nos folles respirations qui brise le silence. L'embrasser c'est génial mais j'ai envie, besoin, de beaucoup plus. Je ne dois pas être le seul puisqu'il saisit mon jean par la ceinture pour me coller plus étroitement contre son corps. Il semble avoir subi quelques transformations en 9 ans. J'ai hâte de les découvrir...

Mue d'une irrésistible pulsion, je me jette à ses pieds pour ouvrir les boutons de son pantalon et le libérer. Bon sang il est plus que prêt !

Je ne lui ai pas fait ce genre de truc souvent durant notre courte relation mais aujourd'hui j'en ressens le besoin. Je veux lui montrer que je ne suis pas absolument plus gêné à l'idée de lui faire ce petit plaisir. Je l'effleure à peine qu'il soupire bruyamment.

-Jimmy je ne crois pas que... Oh putain... Siffle-t-il.

Je le prend entièrement comme il m'a apprit à le faire. Je n'ai pas perdu la main malgré le manque de pratique. Ses petits gémissements me le prouvent ainsi que ses mains qui tirent mes cheveux. C'est dingue à quel point j'adore quand il fait ça.

Je poursuis ma torture jusqu'à ce qu'il soit au bord du précipice, me relève et le retourne sans ménagement. Il m'a dit un jour n'avoir jamais aimé les ébats un peu trop brutaux mais qu'avec moi il adorait ça. Je sais ce qu'il aime et ce dont il a besoin. Ça m'étonnerait que cette saleté de british lui fasse le même effet.

Je baisse mon jean juste assez pour faire sortir mon sexe fièrement dressé. Je me frotte contre lui en soupirant rien qu'à l'idée du plaisir qui va suivre. Je le prépare doucement pour la suite. Il cherche frénétiquement dans les poches de sa veste puis me tend un emballage doré.

-T'avais prévu ça depuis le début, je susurre dans son cou en le préparant à me recevoir.

Andy a toujours, je dis bien toujours, un préservatif dans ses poches.

-Non, mais certaines habitudes ont la vie dure...

-Tu m'en vois ravi, je grogne en entrant en lui d'une seule poussée.

Il laisse tomber sa tête contre la porte et je ne bouge pas me laissant envahir tout entier par les sensations que je n'avais pas ressenties depuis bien trop longtemps. Je pose les lèvres sur sa nuque et passe une de mes mains sur le devant de son corps devenu plus musclé avec les années.

Je caresse, surpris, du bout des doigts quelques abdos que je ne connaissais pas et commence à bouger au moment où ma main le saisit. N'ayant aucune hâte que cette étreinte se termine je repousse toujours plus le moment de rejoindre l'extase.

-Putain t'arrêtes pas comme ça ! Râle-t-il.

-Plus c'est long, plus c'est bon. C'est toi qui me l'a dit.

-Je sais mais bordel j'en peux plus ! gémit Andy.

-Et ton mec il te fait gémir comme ça ? Je demande.

-Je... Je... Ah... Putain non. Non ! Crie-t-il en atteignant l'orgasme.

-Y'a que moi. Parce qu'il ne te connais pas comme moi, il ne sait pas ce que tu aimes en réalité, grogné-je en lui donnant un grand coup de bassin.

Quelques secondes plus tard je me fige et explose. Nom de Dieu ! 9 ans que je rêvais de ça... Rien n'a changé, c'est toujours aussi intense entre nous. Il ne peut pas dire le contraire.

Je reste appuyé sur lui le temps de reprendre mon souffle. J'ai l'impression d'avoir couru sur 10 kilomètres. C'est ça l'effet Andy...  Je me débarrasse de la capote et remet en place mes bijoux de famille avant de m'asseoir sur le sol de la cabane.

Je ne peux m'empêcher de l'observer tandis qu'il remonte son pantalon les joues rougies. Il est tellement parfait ce type... Il vient se poser à côté de moi et son épaule vient toucher la mienne.

-A quoi ca rime tout ça Jimmy ?

Je ne répond pas car son téléphone s'est mis à sonner. Il l'extirpe de sa poche, grimace et ignore l'appel.

-Sincèrement tu ne peux pas nier l'évidence ! Je déclare en le regardant droit dans les yeux.

Il nous aura fallut une journée pour remettre ça. Il se mord la lèvre et son portable sonne de plus belle. Cette fois je vois le prénom du mec qui partage son lit et je serre le poing en lui disant qu'il peut répondre. Il se met à parler en anglais.

-Yeah ?... No... I'm with some of my old friends... You can survive without me a few hours !... I don't need to be at your side all the time ! ... You're chocking me !... I'll be back soon ok ?... Yes... Me too.

Contrairement à Robb et lui, je ne suis pas bilingue même si j'ai compris l'essentiel. Je suis sûr que c'était une petite dispute vu le ton qu'il a employé. Je me relève et le tire par la main. Il atterrit presque dans mes bras mais je me recule.

Je sors de la cabine Andy à ma suite. Nous remontons le chemin sans un mot. Devant chez moi je meurs d'envie de lui hurler de rester ici, avec moi, mais ne le fais pas. Il a dit "me too", je sais ce que ça veut dire et je sais pertinemment que l'autre a dû lui dire "je t'aime". Ça me trou le cul qu'il ai répondu à sa déclaration juste après ce qu'on a fait.

-Je te souhaite bon courage pour la suite. Tu es bien entouré, ça va aller. Tu t'en sortiras.

-Tu te casses comme ça alors ? Je répond d'un ton acerbe.

-Ce qu'il vient de se passer n'aurait pas dû avoir lieu. J'ai quelqu'un dans ma vie !

-Ouais mais t'avais pas franchement l'air d'y penser pendant que je te faisais prendre ton pied ! Je réplique cinglant.

-Je me suis laissé aller... C'est comme si rien n'avait changé, comme si on n'avait pas été séparé pendant toutes ces années mais...

-Mais quoi ? On peut tout recommencer maintenant ! Crié-je désespéré à l'idée qu'il s'en aille.

-J'ai beau t'aimer encore comme au premier jour, je ne peux pas tirer un trait sur le mal que tu m'as fait. Sur la déception causée par ta réaction et ton départ.

-Je suis désolé, je te jure je ferais n'importe quoi pour toi ! Donne moi juste l'opportunité de le faire ! Je le supplie en saisissant sa main.

-Je ne peux pas, c'est trop tard. J'aime Will et c'est avec lui que je veux construire ma vie.

Save meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant