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Après l'avoir traité de connard, ce qu'il est clairement pour avoir dit un truc pareil, j'étais en colère et j'ai jeté mon téléphone contre le mur. Il s'est fracassé avec un bruit chelou.

Je me suis levé encore plus en rogne de voir que l'écran était cassé. Alors je l'ai piétiné un bon coup mais ça ne m'a pas calmé. Maintenant il est totalement HS donc ça m'a encore plus énervé.

J'ai foutu un coup de poing dans mon armoire mais j'y ai mis tellement de force que je suis passé à travers la planche. Résultat je me suis fait mal et je suis de plus en plus enragé.

J'ai voulu retourner au lit mais j'ai entendu des gémissements provenant d'une chambre voisine. J'aurais plutôt parier sur les Valmont mais comme ils étaient en train de se disputer, sûrement à cause de cette histoire avec Liam puisque Robb ne savait pas tout c'est-à-dire qu'il avait déjà voulu embrasser Lucy et donc il avait pété un câble quand Taylor l'avait fait, j'en ai déduit que c'était les deux gays. Frustration extrême...

Je suis descendu à la cuisine pour siffler les bières restantes. La porte donnant sur le jardin était ouverte et j'entendais encore Liam au téléphone susurrer des mots d'amour à Mya. Chose qui m'a encore plus mit la haine parce que moi je n'ai personne à qui dire de telles choses et qu'en plus je ne pourrais pas le faire dans tous les cas puisque je viens de flinguer un i-phone à 1000 boules.

Alors j'ai pris ma veste et je suis parti en ville. Je me suis retrouvé dans le seul bar encore ouvert. Sauf que sur place je me suis rendu compte que c'était un repère de gays. Donc ça m'a agacé. Le sort s'acharne...

Un type qui ressemblait à une grande tige est venu me voir pour me demander si je voulais lui secouer le cocotier. J'ai dit que j'étais pas une tapette alors il m'a insulé de sale homophobe. Je lui ai rétorqué que si j'étais homophobe je n'aurais pas baiser un mec pas plus tard que cet après-midi. Ça l'a complètement embrouillé le pauvre alors il est parti.

Ensuite, un gars que j'avais connu au lycée est venu discuter avec moi. Il était surpris de me trouver dans cet endroit. Je lui ai répété que je n'étais pas homosexuel mais puisqu'il avait entendu mon échange avec l'autre bâton il m'a dit que j'étais bisexuel.

Moi ça m'a irrité toute cette histoire sur la sexualité, je m'en tape je veux Andy c'est tout ce que je sais, donc j'ai fini mon verre, le dixième au moins, bien plus en pétard que quand je suis parti de chez moi. Bref soirée de merde !

Je me réveille alors que la matinée semble  bien avancée. Enfin quand je regarde l'heure sur ma montre, puisque mon portable ne s'est miraculeusement pas réparé cette nuit, et il n'y a pas que la matinée qui est avancée puisqu'il est déjà 15h. Je suis de nouveau excédé...

Quand je descend après une bonne douche j'ai un mal de crâne incroyable que je n'ai pas pu soulager parce que la blonde a confisqué tous les médocs. Du coup je suis d'une humeur massacrante.

Je vais bien, tout va bien bien ! Je suis gai tout me plaît !

Mes potes avaient déjà entrepris de mettre en carton les trucs que je dois embarquer pour mon appart. Je les remercie d'une voix lasse. Je serais bien remonté me coucher mais fallait pas que j'abuse non plus.

Je demande à Lucy un truc pour faire passer mon mal de tête et elle me tend un pauvre cachet d'aspirine.

-T'es sérieuse ?

-Bah ça fait passer les maux de tête !

-J'ai pas 4 ans. Un seul ça ne suffira pas.

-Cherche pas c'est ça ou rien, dit-elle d'un ton catégorique.

Je soupire profondément soûlé mais avale tout de même le comprimé. Forcément ça ne fait pas effet alors je râle. Je passe ma journée à faire la gueule.

-Bon ! Commence Harry en tapant des mains, pour changer les idées de notre ami Jimmy je propose une petite soirée en ville. Ça vous dit ?

Personne ne répond attendant sans doute une réaction de ma part. Je ne quitte pas mon canapé et léve le pouce bien que je n'ai aucune envie de bouger d'un poil.

-Ok super ! S'exclame Liam.

-Tu te tiens à carreau toi ! Le préviens Lucy.

-Oui chef ! Se moque-t-il.

-Essaye de pas embrasser les femmes des autres, dit sèchement Robb.

-Premièrement je ne l'ai pas embrassé puisque je n'ai pas eu le temps et deuxièmement c'était même pas encore ta femme à l'époque donc...

-Il a pas tord, j'interviens.

-T'as que cette phrase à la bouche toi ? Demande Alex.

Je hausse les épaules, je suis déjà épuisé avant même que ne commence cette soirée.

Lucy et Robb se font toujours la gueule et ses yeux envoient des éclairs quand il voit comment elle est habillée. Il va craquer le Valmont c'est clair.

Nous sortons dans un bar pas gay même si l'ambiance l'est par contre. En allant avec Alex commander les boissons au comptoir je bouscule un type qui renverse son verre. Je ne prend même pas la peine de m'excuser. J'en ai rien à cirer et en plus j'aime pas sa gueule...

Nous rentrons tous un peu éméchés et le lendemain matin quand je me lève je vois la blonde un petit sac à la main prête à partir.

-Tu t'en vas ?

Si elle part ça ne va pas aller. Elle est la seule ici à connaître toute la vérité et je sais que sans elle pour me surveiller je risque de faire une connerie si je me sens vraiment mal. 

-Ça fait déjà trois jours que Jamie est chez les parents de Robb. Hier à la webcam il pleurait et il me manque. Je veux retrouver mon fils.

-Je comprend mais... J'ai besoin de toi ici, je répond d'une voix faible. Pourquoi t'irais pas le chercher et ensuite vous revenez ici ?

-Je sais pas...

-S'il te plaît.

Robb arrive et même si ça semble encore tendu entre eux il est d'accord avec moi. Lucy accepte et prend les clés de voiture de son mari qui panique déjà à l'idée qu'elle conduise son bolide. S'il savait qu'elle a déjà conduit ce truc des centaines de fois sans qu'il le sache...

Plus tard dans la matinée je me retrouve traîné de force au supermarché pour une mission ravitaillement. Il faut le nécessaire pour accueillir le mini Robb.

Je manque de lâcher le truc que je tiens à la main quand je vois Andy venir dans ma direction avec son Will. C'est le mec d'hier soir au bar !

Ils viennent à notre rencontre et Andy fait les présentations à la bande. L'autre me tend une main que j'accepte à contre coeur. J'aurais bien envie de la broyer mais je me retiens. En plus il essaye de parler français et son accent est horripilant.

Andy s'approche de moi et entreprend de me serrer la main à son tour. Le contact de nos paumes chaudes m'envoie une onde de chaleur dans tout le corps. Nous nous regardons sans parvenir à nous détacher.

J'ai une furieuse envie de le plaquer contre l'étagère et de l'embrasser à lui faire perdre la tête.

Save meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant