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Il m'attire dans ses bras et je me laisse aller. Il me soutient et m'enlace en me serrant très fort.

-Plus jamais ça ok ?

-Ok, je répond entre deux sanglots.

Nous traversons la barrière et il m'entraîne à sa voiture. Il pose ses mains tremblantes sur le volant en soufflant bruyamment.

-J'en reviens pas ! Au final t'auras réussi à me la faire traverser cette barrière !

Je pouffe et il attrape ma main en la pressant tendrement. Il n'est pas parti. Il est là avec moi et il a dit qu'il m'aimait. J'espère que je ne délire pas complètement...

-En fait je suis déjà mort ? Je demande en regardant Andy. Ou alors je suis en pleine hallucination ?

-Non je suis là. Je t'aime et je vais rester avec toi. Je vais t'aider à t'en sortir ok ?

-Yes honey, je répond en imitant l'autre anglais.

Ah, une partie de ma connerie est toujours là !

-Ah putain non ! Tout mais pas ça ! Je déteste ce surnom ridicule.

-Je sais...

C'est bizarre il y a encore cinq minutes j'étais au bout de ma vie prêt à faire le grand saut et maintenant je souris comme un bienheureux. Grâce à lui, parce qu'il est resté pour moi.

Alors que je pense qu'il va me ramener chez moi il conduit jusqu'à chez lui. Il sort de la voiture et entreprant de sortir une grosse valise du coffre. Je sors et le suit lentement.

-Comment tu as su ? Je demande.

-J'étais sur le parking de l'aéroport. Je n'arrivais pas à sortir de la voiture. Je me disais que si je prenais cet avion je ferais la plus grosse bêtise de toute ma vie alors je suis sorti pour dire à Will que je ne partirais pas avec lui.

-Il l'a prit comment ?

-Il ne comprenait pas alors j'ai dit que ses valises et lui allaient à Londres et que la mienne et moi on restait ici, répond Andy en faisant du café.

-Violent !

-C'est pas tout ! Il s'est mit à pleurer alors je lui ai tendu un mouchoir et je me suis tiré, ajoute-t-il en haussant les épaules.

-Pauvre Will...

-J'étais déjà décidé à venir te voir quand Robb m'a appelé j'étais mort d'inquiétude. J'ai eu peur d'arriver trop tard.

Il me tend une tasse fumante et vient se poser à côté de moi. Je le regarde ayant toujours du mal à croire qu'il soit toujours ici.

-Tu vas te reposer et demain on ira chez toi. Tu m'expliqueras tout. Si tu le veux et à ton rythme d'accord ?

Je hoche la tête et il m'entraîne dans sa chambre où il change les draps avant de m'inviter à m'allonger avec lui. Il me serre dans ses bras en me murmurant des paroles réconfortantes et me caresse tendrement. Il n'y a rien de sexuel mais ça me fait énormement de bien.

Nous nous réveillons dans la même position. J'ai du mal à avaler le petit déjeuner qu'il a préparé mais me fait violence pour lui faire plaisir.

-Allons retrouver tes amis.

Quand je pousse la porte de chez moi le silence règne. Je trouve Lucy et Robb enlacés sur le canapé. Ils se lèvent d'un bond et mon amie est la première à me sauter dessus.

-J'ai eu la trouille de ma vie ! Me reproche-t-elle.

Je sens quelques larmes s'échapper et garde Lucy dans mes bras encore un instant. Quand elle se détache de moi je vois qu'elle aussi s'est laissé aller.

-Tu mériterais une bonne gifle !

-Crois moi ça fait mal une gifle de Blondie, je sais de quoi je parle ! Grogne son mari.

Tous les deux remercient Andy et la blonde part à l'étage en entendant que son fils est réveillé. Quand elle redescend je suis attendri par la petite bouille d'ange encore un peu endormi.

-Mymy... S'exclame Jamie en me tendant les bras.

Je le prend alors et le serre dans mes bras. Il pose sa tête contre mon épaule et je me sens stupide d'avoir voulu en finir. Je ressens l'amour de mes amis et de ce petit mec. Leur infliger une telle perte aurait été égoïste de ma part.

On ne pense qu'à nous et à notre souffrance mais pas à ce que notre départ laissera aux personnes qui nous entourent. Eux aussi souffriront de notre mort. Alors même en ayant toujours sur la conscience la disparition de Carly avec l'aide d'Andy et de ma nouvelle famille j'arriverais à vivre avec. Je vais essayer.

Le couple et leur bébé partent dans la cuisine et je remarque posé sur la table le cahier de ma soeur. Je fais un signe de tête à Andy et le conduit jusqu'à sa chambre. Je déballe tout. Il écoute sans commenter. Je lui explique ma tentative de suicide à l'âge de 14 ans. Je lui fais lire le petit carnet rose.

Je vois la douleur  sur son visage mais aucun jugement. Je me lève pour repartir vers ma chambre pour me changer. Son silence me fait peur. Est-ce que maintenant qu'il sait il ne veut plus de moi ?

-Est-ce que... Tu as changé d'avis ?

-A quel sujet ? Demande-t-il en fronçant les sourcils.

-Toi et moi.

-Absolument pas. Tu aimais et aimes toujours ta petite soeur plus que tout. Elle aussi t'aimait énormément. Honnêtement ça me fait de la peine que tu ais dû vivre ça. Mais tu ne peux pas te sentir responsable.

-Tout le monde dit ça, je soupire.

-Parce que c'est le cas ! Je ne rejette pas la responsabilité sur tes parents loin de là mais ils connaissaient les risques en vous laissant seuls à la mer. Les seuls à accuser ce sont ces débiles qui ont fait se retourner le bateau pas toi !

-Je ne sais pas... murmuré-je les yeux baissés.

-Regarde moi ! Tu n'es pas coupable ! Je te le répèterais jusqu'à ce que ça te rentre dans le crâne ok ?

-Tu veux toujours de moi après ça ?

-Encore plus ! Répond Andy en se plantant devant moi. Les mots d'une petite fille de 10 ans n'ont fait que renforcer ma pensée. Tu es une bonne personne, tu as plein d'amour à donner et à recevoir. Et je suis là pour toi.

Il m'attrape et m'embrasse pour appuyer ses propos. Je m'abandonne à la passion. Nos respirations se font plus bruyantes à mesure que nous nous déshabillons. Il me fait tomber sur le lit et prend soin de mon corps comme il l'a fait il y a 9 ans.

Ses caresses, sa bouche, sa langue, tout ce qu'il fait me rend fou de plaisir et de joie. Quand il relève la tête je lui tend un préservatif attrapé vite fait dans ma table de chevet.

-Pour toi...

Il semble surpris. C'est vrai que je ne l'ai pas laissé souvent faire ce genre de truc. D'ailleurs après 9 ans j'ai un peu peur que ça coince mais il y va progressivement en me préparant longtemps et enfin il entre en moi.

Je grimace un peu mais j'oublie vite toute douleur quand il me prend en main en susurrant des mots tendres. Cette étreinte est parfaite. Pleine de promesse et d'amour. C'est Andy tout simplement.

Le voir les yeux fermés et un air concentré sur le visage me rend dingue. Tandis que ses mouvements se font plus rapides je pousse un cri libérateur et enfin j'explose. Il ne tarde pas à me rejoindre en me murmurant un "je t'aime".

Je scrute son visage et plonge mes yeux dans les siens cherchant un signe qui me dirait qu'il ment mais je ne vois rien.

-Je t'aime aussi...

Save meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant