Chapitre 23

1.2K 219 2
                                    

                                                               DAVINA

Je reste assise des heures à attendre que les secondes passent, les yeux hagards. De temps à autre, je pianote sur mon smartphone histoire de faire quelque chose et me plonge dans la contemplation de mon fil d'actualité Facebook et autres réseaux sociaux. Avec tout ce qu'il s'est passé, j'ai totalement négligé de prendre connaissance de mes résultats aux examens. Ils doivent être affichés sur l'ENT, à l'heure qu'il est. Me connectant sans réelle envie à mon compte étudiant de l'université, je consulte mon dossier scolaire. Les résultats sont là.

Je ne prends pas le temps de regarder mes notes dans les différentes matières. Pour l'heure, seule ma moyenne globale m'importe. Agréablement surprise, je me rends compte que j'ai réussi à valider mon année. Pourtant, je n'en ressens aucune joie. Toutes mes pensées sont tournées vers Soham, qui est toujours inconscient dans son lit d'hôpital. Verrouillant à nouveau mon écran de téléphone, je me laisse rêvasser, en regardant ce qu'il se passe autour de moi. Au bout d'un moment, mon portable vibre. J'ai reçu un message sur Facebook Messenger, de Tarmalingom Samira.

« Il faut qu'on parle. ».

Je ne connais pas cette fille. Du moins, ce nom ne me dis rien aux premiers abords. Sans faire attention, je lui réponds finalement.

-  On se connaît ? lui demandé-je par message.

Mon portable vibre à nouveau. Elle m'appelle via l'application. Qui est cette fille ? Pourquoi est-elle si insistante ? Curieuse, je décroche.

- Allô ?!

- Comment va-t-il ? me demande-t-elle sans préambule.

- Vous êtes qui ? demandé-je un brin exaspérée. 

- Sa soeur. Comment il va ?!

- Oh.

Prise de court, je me radoucie malgré son ton revêche. Sa réaction est peut-être compréhensible vu les circonstances.

- Il est stable. Ils le gardent en observation au cas où il y aurait des complications.

Inutile de l'alarmer pour le moment. Elle n'a pas besoin de savoir toutes les complications qui sont survenues.

- Ok. Maman et moi, on prend le premier train pour Paris, m'informe-t-elle.

- Très bien. Vous n'aurez qu'à rester à l'appartement le temps que serez à Paris.

- Nous serons là demain. Il n'y avait pas de train de disponible aujourd'hui.

Son ton n'a rien d'amical. Je me demande pourquoi elle à l'air aussi méprisable au téléphone.

- Je viendrai vous chercher à la gare si vous cela vous va, proposé-je tout de même.

- Ce n'est pas la peine, donnez-moi juste l'adresse.

Le ton est froid, voire même glacial. Elle ne veut pas que je vienne. J'éloigne le combiné de mon oreille pour lui envoyer l'adresse par message. Un soupir las m'échappe. Ça promet.

- Je l'ai envoyé.

- Merci. À demain.

Elle raccroche. Génial, je vais rencontrer sa mère et sa soeur sans être psychologiquement prête. Sa soeur à l'air de me détester pour X raisons. Tout va bien dans le meilleur des mondes. Pourquoi ai-je l'impression que je vais m'en faire baver dans les jours à suivre ? Je rumine de sombres pensées en prenant mon mal en patience. Le temps me semble abominablement long, assise dans la salle d'attente. Je suis perdue dans mes pensées lorsque mes yeux se posent sur l'horloge murale. Oh ! Je n'ai pas vu l'heure.

Maintenant, je peux demander à le voir. Sans attendre une seconde de plus, je me lève de ma chaise pour me rendre au guichet de l'accueil. La dame que j'ai vu la première fois que je suis venue est de retour. Elle lève les yeux de son magazine, pour les poser sur moi.

- Je peux vous aider ?

- Je voudrais voir un patient. Monsieur Jonas Soham, il est en soins intensifs.

- Un instant.

Je la vois pianoter quelque chose sur le clavier de l'ordinateur.

- Et vous êtes ?

- Sa fiancée.

- Très-bien. Troisième étage, chambre numéro 327.

Sans un regard de plus, elle retourne à son magazine. Je lève les yeux au ciel devant si peu de considération et m'engouffre dans le couloir menant à l'ascenseur. J'ai peur tout à coup. Je ne sais pas à quoi m'attendre. Est-ce qu'il sera branché de toutes parts ? Est-ce qu'il est bien amoché ? Je secoue la tête pour me sortir toutes ces idées de la tête et appuie sur le bouton du troisième étage. L'ascenseur s'élève lentement d'un étage à l'autre. C'est peut-être stupide, mais j'ai ce besoin viscéral de constater moi-même qu'il va bien.

Cela me rappelle des souvenirs et m'arrache par la même un faible sourire triste. L'appareil émet un bruit caractéristique et s'arrête à l'étage voulu. Sortant de ce dernier, je me met en quête de sa chambre, en longeant le dédale de couloirs. Méticuleusement, j'observe chaque numéro qui défile devant moi. J'ai les mains moites tout à coup, l'angoisse m'assaille. Je marche sans m'arrêter, déterminée à retrouver cette satané chambre. 322. 324. 325. 326. 327 ! Ça y est, j'y suis. Je m'arrête sur le pas de la porte sans véritable raison.

J'hésite à entrer. Dans quel état est-il ? Je me sens prête à céder aux larmes qui ne demandent qu'à sortir. Précautionneusement, j'ouvre la porte et entre tout à l'intérieur sans prendre la peine de la refermer.

—————————————————————————

ACETTE HISTOIRE VOUS PLAÎT ? LIKEZ, COMMENTEZ, PARTAGEZ. ÇA NE VOUS COÛTE RIEN, NE PRENDS QU'UNE SECONDE ET ME DONNE LE COURAGE D'ÉCRIRE TOUTES CES HISTOIRES

Un Délicieux Contrat tome 1 - EN EBOOK SUR AMAZON Où les histoires vivent. Découvrez maintenant