Chapitre 4 BIS

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SOHAM

   Lorsque le mot « J'accepte » franchit la barrières de ses douces lèvres pulpeuses, que j'ai eu maintes fois l'occasion de caresser, une vague de soulagement me transperce le corps et toute la pression accumulée dans mes épaules se relâche. J'ai réussi. Elle a dit oui. Bordel ! Je le touche enfin du doigt...s'en est...grisant. Si je l'ai, je pourrais continuer à payer mes factures, quitter cet appartement dans lequel je moisis depuis trop longtemps et continuer à rembourser mon prêt étudiant.

   Je l'ai contracté comme un idiot à 22 ans, je pensais mener à bien un brevet technique mais au lieu de cela, personne dans ma classe n'a remporté ce foutu diplôme et je n'avais aucune envie de rempiler pour deux années de plus. Alors, j'ai abandonné. Davina n'a jamais compris ma décision. J'aurais aimé avoir son courage et sa persévérance mais la vérité c'est qu'elle et moi sommes radicalement différents. Elle est d'une telle opiniâtreté. Là où l'échec la pousse à cogner plus fort, il peut me pousser à me remettre en question et à me demander si je ne vise pas trop haut.

   Avant que Monsieur Barret ne vienne me débusquer dans mon trou, je ne pensais jamais pouvoir réaliser mon rêve. Je n'y croyais plus et il m'a fait miroiter le Nirvâna. Je ne pensais  qu'à m'en sortir et à vivre ma vie tranquillement, comme un mec foutrement normal. Cet homme à fait renaître une flamme en moi et je ne sais pas vraiment pourquoi, mais je m'y suis accroché comme un désespéré.

- Vous êtes sûr de ne rien vouloir ?

   Revenant à moi, je pose mes yeux émeraude sur mon avocat, cadeau de la maison d'édition. Il ne travaille pas pour eux, mais il connaît personnellement monsieur Barret.

- Assurez-vous qu'ils respectent l'arrangement.

- Vous pourriez obtenir plus d'argent vous le savez ? se sent-il obligé de me dire, surpris par mon manque d'ambition.

   Je reste silencieux et réfléchis une seconde.

- Je ne veux rien de plus que ce qu'ils m'ont promis.

   Mon avocat soupire, secoue la tête puis reprend.

- Bien, bien. Je ferai ce qu'il faut.

   Maître Malet finit par me serrer la main pour conclure notre accord. Nous sommes déjà dans le grand hall guindé, de la maison d'édition, qui fourmille d'hommes et de femmes pressé d'exécuter leurs tâches.  Lorsque je retrouve enfin l'air libre, je suis assiégé par le bruit incessant des voitures, des conversations et me sens toujours aussi décalé dans cette ville où tout le monde semble pressé pour je ne sais quelle raison.

   Marchant pour mieux réfléchir, je finis par m'arrêter dans une petite boulangerie et me prend un thé glacé à emporter. Je n'en reviens toujours pas. J'ai été le roi des connards dans cette salle, rien de ce je lui ai dit n'est vrai. À une exception près, tout ce que je peux faire pour elle alors que je me sers éhontément d'elle, c'est de rendre ce mariage le plus supportable possible. Je n'en reviens pas non plus de me faire passer la corde au cou de cette façon, même pour de faux.

   Étonnement, je ne me sens pas aussi mort de trouille que je ne l'aurai cru. Peut-être parce que je connais ma fiancée. Fiancée, ce mot me paraît étrange à employer. Je n'avais jamais envisagé de me marier avant. Heureusement que ma dernière histoire de cul remonte à un peu plus de 7 mois d'ailleurs, ça sera plus crédible pour rendre ce mariage réel aux yeux des autres. D'après le scénario, cela fait 6 mois que nous sommes en couple Davina et moi et nous nous apprêtons à emménager ensemble.

   Bordel ! Comment est-ce que ça va se passer ? Brusquement, je percute quelqu'un et la rattrape de justesse.

- Oh ! Pardon mademoiselle, je ne regardais pas où j'allais.

   La jeune femme m'adresse un petit sourire compatissant et je poursuis ma route. Jusque là ça se passe bien, non ? Davina a accepté. J'ai usé des bons mots pour l'en convaincre, elle ne changera pas d'avis, pas vrai ? Je soupire. Je radote. Sortant mon portable, je cherche son numéro dans mes contacts. Son éditeur me l'a filé plus tôt lors de notre dernière rencontre. Je m'arrête de marcher et le fixe indécis. Que faire ? J'appelle ou...?

   Finalement, je lui envoie un texto et range mon smartphone dans la poche de mon jeans. Lorsque j'arrive à mon immeuble, je grimpe au deuxième étage et ouvre la porte de mon appartement. Il est petit, les plaques de cuisson sont pourris selon moi, la pièce principale fait office de salon-cuisine-salle-à-manger et la seule autre pièce renferme une douche et des toilettes. Ce n'est pas un taudis, mais ce n'est pas non plus le luxe. C'est juste 22 mètres carrés de garçonnière. Pas la moindre trace de touche féminine chez moi, depuis toujours ? Non en fait, depuis 7 ans.

   La tête pleine de pensées bordéliques, je me laisse tomber sur mon canapé-lit et allume la télévision. Je dois la convaincre de ne pas changer d'avis.

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