Chapitre 11

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DAVINA   

   Yann est parti depuis un moment déjà, précédé par Soham. Je demeure ostensiblement seule dans le calme qui règne désormais dans l'appartement. Ne sachant plus quoi penser exactement, je me mets à ranger mécaniquement les quelques objets qui traînent ici et là. Une heure passe. Il n'est toujours pas rentré. Il devait vraiment m'en vouloir pour la gifle, mais en l'entendant me parler sur ce ton, mon sang n'a fait qu'un tour. Je ne l'ai pas fait sans raison. Je nous avais revu quelques années en arrière, à cette époque que j'exècre aujourd'hui.

   18 heures 38. Mieux vaut que j'aille me doucher, cela ne sert à rien de tourner en rond en l'attendant. Soham finira bien par rentrer une fois calmé. Du moins, je l'espère. Prenant mon temps, j'apprécie la rudesse du jet d'eau, craché par le pommeau de douche. Ils m'ont réellement mis les nerfs en pelote et je n'aspire plus qu'à me détendre au maximum. Une fois douchée, je lance un cycle de lessive pour m'occuper. Assurée que le cycle est lancé, je me rends dans la cuisine et prépare un repas rapide.

   Je serai rassasiée des pâtes carbonaras à la longue, mais pour l'heure cela fera l'affaire. Fatiguée du silence ambiant, j'allume le poste de télévision et reviens sans plus tarder à mes pâtes et mes lardons. C'est réellement stupide au plus au point, mais j'ai besoin de la télévision en bruit de fond, pour meubler le silence qui commence à m'étouffer. Les minutes défilent à un rythme effréné et il n'est toujours pas revenu. Je suis lasse de l'attendre et prodigieusement agacée. Perdant patience, je dresse tout de même la table. 20 heures 22. Et puis merde, qu'il se débrouille !!

    Je me sers et savoure mon plat en regardant la télévision. Qu'est-ce que c'est bon putain. Un régal pour les papilles ! Une fois repue, je commence à remplir le lave-vaisselle. La porte grince subitement et je relève aussitôt la tête vers l'entrée. Je le regarde à peine et reprends d'emblée ce que je fais. Discrètement, je le regarde du coin de l'œil. Il referme la porte et enclenche le verrou. Soham ne dit rien, mais semble surpris de voir que j'ai dressé la table pour deux.

- J'ai fais le dîner. Tu n'auras qu'à réchauffer le tout et ranger ce qu'il reste.

   Il ne dit rien, encore.

- Lance le lave-vaisselle lorsque tu auras terminé.

   Sans un regard, je le dépasse et me dirige vers ma chambre. Soudain, il m'attrape par le bras pour me retenir, se retrouvant à quelques centimètres de mon visage. Son contact me fait l'effet d'une désagréable décharge dans tout le corps.

- Pourquoi tu m'as giflé au juste ?

   Ma voix se fait calme, mesurée, mais ferme lorsque je lui réponds.

- Je te l'ai dit, il n'est pas question que tu me parles de cette façon. Tu n'as pas à me marcher sur les pieds, je veux et j'exige ton respect.

   Il me regarde comme intrigué, voire même captivé et agréablement surpris par ce qu'il constate.

- Tu as changé, lâche-t-il plus pour lui-même que pour moi.

   Je souffle un semblant de rire dédaigneux et plante mon regard droit dans le vert intense et au combien abyssal de ses yeux.

- Non, Jonas ! Je n'ai pas changé. J'ai toujours été cette femme, mais tu n'en avais juste rien à foutre de me connaître.

   J'essaye de m'extraire de sa prise pour m'en aller, mais il resserre sa poigne et m'en empêche.

- Il n'y a pas que ça. Dis-moi la vérité ! Je l'ai vu dans tes yeux lorsque tu m'as giflé.

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