Un Délicieux Contrat tome 1 - EN EBOOK SUR AMAZON

Chapitre 43

                                                                      DAVINA

Trois semaines se sont écoulées et nous sommes déjà au jour de notre départ pour la Réunion, ce soir. J'ai pu m'organiser pour le séjour que nous allons passer, afin de pouvoir rater les cours de la semaine, sans trop craindre de manquer totalement ces derniers. Une amie a gentiment proposé de les récupérer pour moi. Mes travaux dirigés étant tous regroupés le même jour, je ne peux me permettre de rater ce dernier jour de cours, avant mon voyage. Soham, lui, a prit ses pré-dispositions et est en congés depuis samedi soir.

C'est donc seule que je me lève ce matin, alors que mon colocataire joue les marmottes en ronflant doucement dans notre lit. M'extirpant des couvertures, je me lève et file sous la douche pour me préparer pour cette journée. Les cours commencent à 8 heures précises et je ne tiens pas à arriver en retard. Moins j'aurai de cours à rattraper, mieux se sera. De toute façon, les vacances universitaires commencent officiellement le samedi 24, c'est-à-dire samedi. Ainsi, nous reprendrons les cours le 3 novembre.

Une semaine de vacance ne nous ferait pas de mal vu ce qui m'attend samedi. Rien de moins qu'un fabuleux mariage en grande pompe, avec nos familles respectives pour témoins. J'espère que mes parents ne se rendront pas compte de la supercherie. Etonnement, la journée passe assez rapidement et je rentre enfin à la maison avec bonheur. Nos valises étant déjà bouclées depuis la veille, je n'ai aucune raison particulière de m'angoisser. Pourtant, je me sens oppressée par un mauvais pressentiment.

Lorsque je regagne l'appartement, Soham est dans la canapé à m'attendre, les yeux river sur l'écran de la télévision, alternant entre ce dernier et celui de son smartphone. Déposant mes affaires dans le fauteuil près de l'entrée, je me glisse dans les bras de mon fiancé pour y trouver le réconfort que je recherche. La journée m'a paru interminable.

- Tu sais qu'on doit bientôt y aller ?

- Oui, je le sais. Laisse-moi profiter de toi encore cinq minutes.

Pour toute réponse, j'ai droit à un doux baiser sur la tempe, qui m'arrache un sourire ravi.

- Le taxi arrive à 17 heures. Il est déjà 16 heures passé, va te préparer chaton.

Soupirant, je me lève finalement du canapé et pars me doucher rapidement, pour revenir auprès de lui une quinzaine de minutes plus tard.

- Déjà ?

J'arque un sourcil, blasée par ses paroles.

- Ce n'est pas parce que je suis une femme que je prends forcément deux heures pour me préparer. Je ne suis pas un stéréotype !

- Tu prends une heure pour te préparer, rectifie-t-il avec un sourire en coin moqueur aux lèvres.

- Pas toujours, lui réponds-je à mon tour après un moment d'hésitation.

Il n'a pas tort. Oui, habituellement je prends une heure dans la salle d'eau pour être jolie au possible, mais ça c'est lorsque j'en ai envie. Là, c'est différent. Je suis pressée par le temps et mon maquillage n'est pas à refaire alors tout va bien. À 16 heures 50, nous prenons la décision de descendre et d'attendre devant l'immeuble. Heureusement, le taxi ne tarde pas à arriver et nous montons à bord, direction l'Aéroport d'Orly, terminal Ouest. Une vingtaine de minutes seulement nous séparent de l'aéroport.

- Tu crois qu'on a oublié quelque chose ? lui demandé-je un brin anxieuse.

Sans parvenir à se retenir, Soham lève les yeux au ciel, exaspéré par ma question.

- Non, je ne crois pas. On a tout, j'en suis persuadé. Ce n'est pas comme si une certaine personne avait retourné tout l'appartement au moins dix fois hier soir, pour vérifier que tout y était, me glisse-t-il sur un ton moqueur.

Piquée au vif, je croise les bras sur ma poitrine en faisant inconsciemment remonter mon décolleté, dans mon petit top blanc à fine bretelle.

- Je suis prévoyante, c'est tout. Je ne vois aucun mal à l'être.

- Oui, me répond-il en se retenant de rire.

- Tu veux bien arrêter ! lui réprimandé-je en le frappant doucement. Il n'y a rien de drôle.

Soham me regarde en penchant la tête sur le côté en m'écoutant rouspéter. Il se mord les lèvres pour se retenir de rire, l'air de me dire : « Oh, je t'en pris. Sois sérieuse. ». Entourant son bras des miens, je pose ma tête contre son épaule, d'humeur boudeuse.

- Arrête de te moquer de moi.

- Très bien, je ne dirai plus rien.

Suite à quoi, un silence s'installe, mais est très vite rompu.

- Tu as eu des nouvelles de ton smoking ?

- Oui, répond-il exaspéré. Il est arrivé à bon port. Tout est fin prêt pour le grand jour.

Je le frappe à nouveau. Il m'agace prodigieusement.

- Tu es pénible ! le fis-je remarquer. Je te rappelle que c'est la première fois qu'on se marie. Je veux que ça soit bien fait ! En plus, toute notre famille sera présente...

- Je sais chérie, soupire-t-il.

- Tu sais, ça me mets mal à l'aise de leur mentir comme cela, lui confié-je doucement.

- Je le sais et moi aussi, s'interrompt-il avant de reprendre, mais vu qu'on est vraiment ensemble maintenant, ce n'est pas vraiment un mensonge, non ?

- Sans doute.

- Tu as eu des nouvelles de Yann ?

- Non, toujours pas.

- Donc tu ne l'as pas invité ?

- Si. Je lui ai laissé un message sur son répondeur...

- Je vois.

- J'espère qu'il viendra.

Lorsque je lève les yeux vers Soham, qui est bien silencieux, je le vois regarder distraitement dehors. Il est complètement perdu dans ses pensées. Pour ma part, je suis stressée pour mon retour auprès des miens. C'est dans ma famille que nous serons accueillis. Tous les préparatifs du mariage seront plus aisés à mettre en oeuvre là-bas. Sa famille habite bien trop loin par rapport au lieu de la réception. Ils sont originaires du nord de l'île alors que ma famille vient du sud. Ce sera plus pratique ainsi.

Bien sûr, nous irons dans le nord voir sa famille avant le mariage. Nous sommes déjà invités des deux côtés dans tous les cas. Nos familles sont impatientes de rencontrer notre moitié respective.Pourvu qu'ils ne découvrent rien. C'est ma plus grande angoisse. Je ne saurai pas y faire face. Ils poseront inévitablement des tonnes de question, mais j'espère que nous nous en sortirons. Je crois que je n'ai jamais autant été stressée de ma vie qu'en ce moment, avec tout ce qui va se jouer dans les jours à venir.

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