Chapitre 14

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                                                                DAVINA

   Nous sommes le 23 juin et aujourd'hui a beau être mon anniversaire, je ne me sens pas plus vieillie que la veille. Je m'étire paresseusement, allongée par-dessus mes couvertures. Quelques rayons de soleil filtrent à travers les rideaux de la fenêtre, éclairant la pièce de leur clarté. Ça sent bon le café dans tout l'appartement. Je me lève et me rends dans le salon. Le canapé-lit est défait. Étrange, je pensais qu'il travaillait aujourd'hui. Après tout, on est en jour de semaine. Me faisant la réflexion de trop réfléchir dès le matin, je renonce, l'esprit encore trop embrouillé par le sommeil.

   Instinctivement, je me glisse sous les couvertures encore défaites. La place est encore chaude. J'ignore pourquoi est-ce que je fais cela, mais c'est devenu une habitude. Je finis toujours par me glisser dans les couvertures de Soham.

- Toujours pas réveillé ? me demande ce dernier du coin cuisine. Je n'allais pas tarder à faire mon lit mais puisque tu y es.

   Tiens. Soham sait où je suis, c'est-à-dire dans le canapé-lit. Pourtant, il a le dos tourné et je n'ai pas fait de bruit. Il doit avoir l'ouïe fine. La télévision est allumée et je regarde passivement ce qu'il s'y passe, allongée, la tête posée contre son oreiller. Je l'entends s'affairer en cuisine. Ça sent les viennoiseries, il a dû se lever assez tôt pour les prendre. Le second café coule dans la tasse et bientôt, le grondement me permettant de le savoir cesse. Me levant, je me dirige vers lui pour prendre mon café.

   Lorsqu'il me voit arriver à sa hauteur, il pose son café sur l'îlot central. Récupérant quelque chose dans un tiroir, que je n'avais encore jamais eu le loisir d'ouvrir, il semble attendre avec ma tasse de café à la main. Je vais pour la lui subtiliser en posant mes doigts sur la hanse. Brusquement, il sourit mystérieusement et ne lâche pas ma tasse. La distance entre nos deux corps est faible. Je vois sa main libre se placer sous mes yeux et observe bouche bée, la bague sertie de diamants sur l'anneau et ornée d'un solitaire. Il la tient avec un grand sérieux entre son pouce et son index.

- Joyeux anniversaire ! me souhaite-t-il dans un souffle.

   C'est moi qui aie le souffle coupé. Cette bague est juste magnifique. Je reste figée, mon cerveau s'étant momentanément mis en off. Abasourdie, je ne réagis toujours pas alors qu'il pose mon café sur l'îlot central, près du sien. Doucement, il me saisit la main gauche et glisse la bague de fiançailles à mon annulaire. Je reste stoïque, ne pouvant prononcer le moindre mot tant ma surprise est grande.

- Mais, balbutié-je. Qu'est-ce que tu fais ?

- Ce sera plus crédible comme cela.

   Je dois faire une tête bizarre car il reprend.

- Pour ce soir.

- Ce soir ? demandé-je bêtement, l'esprit encore embrumé.

- Oui. Ce soir, on annonce nos fiançailles à ta soirée. J'ai pensé qu'il t'en fallait une alors j'ai fais des heures sup' et j'ai pris le reste sur mon épargne.

   Il hausse un sourcil interrogateur dans l'espoir que je le rassure et lui dise que je l'ai suivi dans son raisonnement. Je reviens à moi.

- Oh ! Oui. C'est vrai. Ce soir. Mais, tu n'aurais pas dû te ruiner pour ça, ce n'était pas la peine.

   Il parait rassuré que j'ai saisi et amusé de m'avoir cloué le bec. Soham peut bien fanfaronner, ma réaction est complètement compréhensible. Je ne m'y attendais absolument pas et puis, pourquoi se ruiner pour un mariage bidon ? Avec une fiancée bidon !

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