13. Révélations

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Je me lève tôt et reposée et j'apprécie mon café près de la fenêtre ouverte, celle-ci laissant un frais courant d'air caresser mon visage. Le calme plat, l'odeur des viennoiseries provenant de la boulangerie, les oiseaux qui chantent... j'aime décidément trop le matin.

Je m'habille légèrement et prends un gilet chaud. En cette fin mars, il fait plutôt bon.

Lorsque j'arrive dans le café où nous avons rendez-vous, je constate que Jordi est déjà la, entrain de lire un journal, tapotant ses doigts sur la table d'un air nerveux.

- Tu es là depuis combien de temps? Je lui demande.

- Je ne sais pas, un quart d'heure, peut être un peu plus.
Dit il en levant les yeux vers moi.
Bon, j'avoue, je suis là depuis un moment... disons une petite heure?

- Ça va bien se passer Jordi, t'en fais pas.
Je le rassure en m'asseyant.

Quelques minutes plus tard une femme rousse entre dans le café et je la reconnais immédiatement, Mademoiselle Brenac.
Je me lève pour lui faire part de notre présence et celle-ci se joint à nous.
Après les présentations faites et notre commande passée nous entamons le sujet tant convoité.

- Alors voilà, comme vous le savez j'étais présente dans le parc le 12 août 1995.
J'avais quatorze ans à l'époque et nous trainions dans le parc à écouter de la musique dans mon nouveau baladeur cassette.
Entre deux chansons, on faisait un tour de balançoire, on regardait les garçons du collèges jouer au foot. Comme des ados de quatorze ans quoi.

- Et ensuite? Demande Jordi d'un ton nerveux.

Je pose ma main sur son bras d'une façon chaleureuse, pour le rassurer et lui faire comprendre qu'il doit la laisser terminer son récit.

- Tout au long de l'après midi j'ai constaté la présence d'un homme seul qui arpentait le parc.
Il avait un comportement bizarre mais ne nous a pas pour autant importunées ni même lancé un seul regard.
Le soir venu, quand à la télévision l'annonce spéciale faisant part du drame du jour s'afficha, j'ai parlé de l'homme à ma mère et celle-ci me convaincus que ce n'était qu'une coïncidence, ne pouvant de toute façon pas accuser un homme à son simple physique.
Je n'oubliais pas cette histoire et malgré les années rien ne pût m'empêcher d'avoir le regret que ma mère ait refusé de m'emmener au poste de police. En grandissant j'ai su que le dossier avait été classé cold case et le fait d'avoir presque oublié le visage de l'homme en question, cela m'a freiné.
Il y a quelques semaines lorsque j'ai découvert votre blog j'ai pu voir les détails de la disparition et après avoir longuement réfléchi, je vous ai contactés. En lisant le contenu de ce que vous avez écrit je me suis rappelée de quelque chose d'anodin en apparences.
Le couple d'amoureux, la femme était elle mâte de peau?

- Oui, c'est ça, une jolie femme brune. Mais pourquoi? Lui répond Jordi.

- Si c'est bien elle, il lui a parlé un moment, alors que son compagnon était allé chercher des glaces au petit stand ambulant du parc, quelques mètres plus loin. Ils venaient de se disputer je crois.

- Ce qui signifie donc...
Demande Jordi.

- Ce qui signifie donc que notre jolie amoureuse a discuté avec cet homme bizarre et est donc peut être capable de nous le décrire. Je lui réponds en souriant.

Après avoir écrit une déposition non officielle que nous garderons pour nous, nous remercions Mademoiselle Brenac pour ces précieuses informations et lui promettons de la tenir au courant.

L'effet MiroirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant