CHAPITRE QUATORZE

1.2K 129 39
                                    

Nous grimpions des escaliers pour nous rendre dans une chambre avec une porte de couleur marine. Je me rendis compte que j'allais pénétrer dans son cocon. Le cœur battant je le suivis et scrutais la pièce des yeux.

Je venais d'entrer dans une salle très simple avec un lit, un bureau remplit de nombreux dossiers, une bibliothèque et une armoire...

Une housse de guitare attira mon attention, à la taille il devait s'agir d'une guitare acoustique. C'était un instrument que je voulais apprendre tout comme le piano, peut-être me donnerait-il des cours ?

Enzo s'installa sur son lit et tapota la place à côté, m'invitant à le rejoindre. Il semblait tendu et aussi nerveux que moi. Je m'installais à côté de lui en baissant les yeux sur mes genoux. Maintenant que fallait-il faire ?

Nos épaules se touchaient, j'enlevais mon manteau, car je mourais de chaud. Mon cœur ne cessait de marteler ma poitrine, il me faisait souffrir.

— Alors ? Tu es venue pour me donner mes leçons ?

À son ton, il ne semblait pas le croire. J'aurais pensé la même chose à sa place, je comprenais son point de vue.

— Oui, Ethan m'a chargée de le faire. Il est venu me trouver à la fin des cours et m'a donné tes feuilles, expliquais-je en essayant de prendre un ton détaché alors que je tremblais presque.

Miraculeusement alors que je m'attendais à me heurter à un mur, Enzo haussa les épaules avec un sourire timide.

— Il ne changera donc jamais. Il ne partait pas en vacances cette année.

Je me sentis décomposée. Comment Ethan avait-il osé ? J'étais tombée dans son piège comme une mouche ! Je me mis à bouder.

— Je vois, fis-je, honteuse.

Enzo se mit à sourire et j'eus l'occasion de le regarder de plus près.

— Tout le monde tombe dans ses pièges, tu n'es pas la première, ajouta-t-il avec malice.

— Il va me le payer à la rentrée, grognais-je en imaginant des plans tordus dans ma tête.

— Il faudra attendre deux semaines.

— Pourquoi n'es-tu pas venu en cours aujourd'hui ?

— Je devais aller travailler dans une petite épicerie. Leur employé est en arrêt et ils me l'ont proposé.

— Tu travailles beaucoup, constatais-je alors que moi, je n'étais même pas fichue de postuler quelque part.

Ce n'était pas une question, mais Enzo répondit quand même.

— Oui, mais il faut que j'aide ma mère. Elizabeth a dû t'en parler, non ?

Je fis oui de la tête.

— Elle est bien trop bavarde.

— Non, le contredis-je en secouant les mains. Ta sœur est gentille et très mature pour son âge, j'ai apprécié être avec elle et discuter. Et ta mère aussi est merveilleuse, elle a un talent fou pour la peinture.

Je ne m'étais pas rendu compte que je parlais avec un ton d'adoration, je refermais sitôt la bouche en rougissant.

— Bref je les apprécie toutes les deux.

Enzo me jeta un coup d'œil et se racla la gorge. Je me levais de son lit, décidée à partir. Mon père allait s'inquiéter de mon retard, car il rentrait tôt ce soir. Et puis il fallait que je continue de lui faire des cours de cuisine.

Le Chemin du CœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant