CHAPITRE SEIZE

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La sonnerie retentit, je jetais un vague regard à mon reflet dans le miroir. J'avais laissé mes cheveux blonds s'éparpiller sur mes épaules et je m'étais appliqué un peu de maquillage pour paraître plus adulte. Quant à ma tenue, je portais simplement mon jean préféré et un pull-over bordeaux, celui qui épousait mes formes.

Aussi raide que jamais, j'ouvris la porte après avoir inspiré trois bons coups pour me calmer. J'aperçus Enzo se tenir sur le seuil de l'entrée, son beau regard vert se posa sur moi et je frémis.

— Bonjour, Lucy, tu es en forme ?

Je l'invitais à entrer et refermais la porte. Il se trouvait chez moi et j'étais seule avec lui, du moins pendant une petite heure avant que ce détestable de prof de maths arrive. Mon père n'était pas là et heureusement, car mon ami aurait subi un questionnaire important.

— Très bien et toi ? Enfin je suis un peu nerveuse à l'idée de voir débarquer mon prof de maths dans moins d'une heure maintenant.

— Ne t'inquiète pas et puis je suis là, me rassura Enzo en ôtant son manteau.

Il portait le pull-over marine que nous avions trouvé ensemble.

— D'ailleurs comment ont réagi ta sœur et ta mère en te voyant ?

— Une horreur, elles m'ont pratiquement sauté dessus. Ma mère à tout de suite peint un tableau et l'a intitulé « le nouveau Enzo », tu te rends compte ?

J'éclatais subitement de rire, d'un rire totalement nerveux et peu contrôlé. Il m'observa avec des yeux ronds, ne s'attendant pas à un tel accès de folie.

Mistigris me sauva la mise et arriva vers nous en miaulant, plutôt en grincheux.

— Voici, Mistigris, ma chatte.

Enzo se pencha et offrit sa main à mon chat, je croisais les doigts qu'elle ne l'ignore pas. Finalement Mistigris s'intéressa à lui et se laissa prendre dans ses bras en ronronnant comme une tondeuse à gazon.

Celle-là alors, quelle comédienne.

J'avais l'impression qu'elle me narguait.

— Elle est lourde, remarqua-t-il en la cajolant doucement.

J'en fus presque jalouse. Comme réponse elle lui éternua au visage et continua de ronronner sous les caresses attentionnées de mon ami.

Un silence s'installa, il ne fallait pas oublier la raison de sa présence. Uniquement pour me faire un cours de maths et assurer à mon prof qu'Enzo était la seule personne qui pouvait m'aider. Cette partie serait sûrement la plus dure, mais j'avais confiance.

— Bon, je vais commencer ton cours alors. Où pouvons-nous, nous installer ?

Je lui montrais la cuisine du doigt et le fit entrer, il reposa Mistigris ce qui ne lui plaisait pas d'ailleurs. Elle semblait avoir besoin de la présence d'Enzo pour être bien, exactement comme moi.

Il posa son sac à dos et en sortit des cahiers ainsi que des stylos.

— Tu as emmené ce qu'il faut, riais-je en prenant place en face de lui.

— Oui, on doit être préparé à tout.

— Et surtout montrer à monsieur Smith qu'il n'y a pas de raisons qu'il s'attarde chez moi.

— Aussi.

Nous nous sourions et Enzo s'installa en face de moi, se concentrant sur un cahier violet. J'observais son écriture propre et nette ainsi que son visage, si harmonieux.

Le Chemin du CœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant