CHAPITRE DIX-HUIT

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— Je suis bien comme ça ?

Je jetais un coup d'œil à Rose ; elle portait une robe noire courte, une ceinture marquant sa taille. Elle avait enfilé des collants chair et ses bottes en cuir, elle était jolie dans cette tenue qui la mettait en valeur.

— Jolie, la complimentais-je en lui faisant un clin d'œil.

Elle se jeta sur mon lit en soupirant et croisa ses jambes.

— Ce n'est sûrement pas une bonne idée de se rendre à la fête de Candice sans y être invitées.

— Si, elle m'a invitée, la corrigeais-je. Et puis ce serait aussi une bonne façon de te rapprocher d'Erik, il sera là !

D'ailleurs il s'agissait de cet argument qui lui avait fait changer d'avis de venir avec moi à la fête de la « populaire » du lycée.

— Mouais mais j'ai peur que même avec ça, s'il ne s'intéresse pas à moi.

Je lus dans son regard la frayeur de se faire rejeter, la même que j'ai eue avec Enzo en début de semaine. Malgré tout c'était mon ami et je voulais comprendre ses raisons pour qu'il fasse quelque chose d'aussi stupide.

— Mais si, tu es mignonne comme tout. Regarde-toi !

Je lui tendis mon miroir de poche et elle s'observa dedans en se mordillant la lèvre.

Je l'entendis une nouvelle fois soupirer.

— Lucy, tu es prête ?

Mon père cogna contre la porte de ma chambre, c'était lui qui allait nous conduire à la fête de Candice. Je lui ouvris donc et il me contempla avec un sourire étonné.

— Tu es magnifique Lucy.

Son commentaire me fit plaisir, je tournais sur moi-même pour lui montrer ma tenue. Je portais une jupe noire avec un chemisier blanc et une veste cintrée, des collants et mes bottines préférées. Rien de bien incroyable, mais ce n'était pas laid du tout.

— Merci papa, nous sommes prêtes.

Je me tournais vers Rose qui hocha vivement la tête, elle se leva et me suivit dans les escaliers. Une boule se forma dans ma gorge, je me demandais également s'il s'agissait d'une bonne idée d'y aller... Peut-être allais-je voir des choses que je ne souhaitais pas... Comme Enzo embrasser Candice.

C'est avec ses pensées négatives que je montais dans la voiture à l'arrière, Rose prit place à côté de moi. Je sentais son regard curieux posé sur moi, mais je l'évitais.

On allait passer à une soirée d'adolescents et on allait bien s'amuser, tout simplement.

Le trajet se déroula rapidement, mon père essayait de connaître un peu plus Rose, que je considérais comme ma meilleure amie. Une bonne ambiance s'était installée dans la voiture alors que je restais silencieuse, perdue dans mes pensées profondes.

— Nous sommes arrivés, s'écria Rose en posant sa main sur mon bras, au bout d'un moment.

Je la fixais, elle semblait aussi stressée que moi. Je me raclais la gorge et ouvris la portière d'un geste déterminé.

— Je t'appelle quand il faudra revenir nous chercher, tu ne dormiras pas, n'est-ce pas ?

— Non, il y a un match de foot ce soir et n'oublie pas qu'Oliver et Paul viennent.

Bien sûr que je ne pouvais pas l'oublier, mon satané prof de maths allait encore se pointer chez moi. Je comptais sur Mistigris qu'elle l'attaque à ma place, à coups de griffes au visage.

Le Chemin du CœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant