Une nouvelle pensionnaire au dortoir

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C'était sa seule option. Le dortoir de l'étoile polaire. Elle n'avait nulle part d'autre où elle pouvait aller et elle savait pertinemment qu'ils avaient des chambres de libres. Tirant ses deux valises derrière elle, elle commença à escalader la montagne vers ledit dortoir.

Après un bon quart d'heure de marche, Erina arriva enfin à destination. Elle frappa. Elle allait probablement réveiller les pensionnaires et Mme Fumio, mais c'était toujours mieux que de dormir à l'extérieur et de devoir attendre le lendemain matin avant que quelqu'un se rendre compte qu'elle est là.

«Ils ne m'aiment tous sûrement pas déjà alors si je les réveille, ça ne fera que rajouter ça sur le dessus de la montagne.»

Contre son attente, quelqu'un vint lui répondre assez rapidement. Elle reconnut ses cheveux rouge feu même dans le noir de la nuit. Seulement, ils étaient plus ébouriffés qu'à l'habitude. Elle remarqua aussi qu'il avait un bol dans les mains. Fringale nocturne probablement.

-Nakiri? Mais qu'est-ce que tu fais là à une heure pareille? demanda Sôma, les yeux encore un peu collés.

-Je... Je sais que c'est complètement débile, mais... J'ai besoin d'un endroit où dormir et... ben... J'ai pensé à venir ici parce que c'est pas trop loin et parce que je sais que vous avez des chambres de libres, dit-elle en un seul souffle, très gênée. Est-ce que je peux entrer, Sôma?

-T'as de la chance que ce soit moi qui t'es entendu! dit-il en retrouvant son sourire rieur habituel. Si t'avais réveillé Mme Fumio, j'imagine pas le sale quart d'heure que t'aurais passé! Allez, entre. dit-il en l'invitant d'un geste main.

Son ventre choisit ce moment pour se mettre à gargouiller.

-Ou là! T'as pas mangé toi, je me trompe? dit-il en riant.

Elle hocha simplement de la tête.

-Eh bien... On a de la nourriture, mais c'est seulement de la nourriture banale et vue comment t'as réagi la dernière fois...

-Ça ne me dérange pas! dit-elle un peu trop rapidement au goût de Sôma. Tant que je peux manger quelque chose.

-T'y as pris goût on dirait! dit-il en riant de nouveau.

Les yeux d'Erina s'agrandir. Il avait deviné.

-Hé, oh. Pas besoin de faire cette face-là, c'était qu'une blague... Ah moins que je vienne de découvrir le péché mignon de la grande Erina Nakiri... dit-il un sourire en coin, l'air satisfait.

Sôma sortit une boîte de biscuits et la tendit à Erina. Elle le fusillait encore du regard à cause de ce qu'il venait tout juste de dire. Une fois terminés, les deux adolescents montèrent à l'étage des chambres. Il montra à Erina où était la chambre de tout le monde.

-Bon ma chambre est là, c'est la 303. Celle de Megumi c'est la 302 et la 301 est inoccupée. T'as qu'à t'installer dans celle-là.

-Mer...Merci, Sôma.

-De rien, retoqua-t-il, souriant. Bonne nuit, Nakiri.

Il entra dans sa chambre et referma la porte derrière lui. Elle rentra dans la sienne. C'était modeste, mais ça fera l'affaire. Ici, elle pourra se procurer de la nourriture n'importe quand... Elle rangea ses effets personnels dans les tiroirs et cacha sa réserve de nourriture sous le matelas de son lit. Elle se glissa sous la couette et s'assoupit.

La nuit se passa sans problème. Erina était vite tombée dans les bras de Morphée. Elle se rhabilla et descendit l'escalier. Elle entendait les pensionnaires parler entre eux.

-Je vous préviens, quand elle arrive, vous faite comme si de rien était. Je sais pas ce qui s'est passé hier pour qu'elle arrive ici au beau milieu de la nuit, mais vous faite comme si tout était normal, compris?

-C'est bon, Sôma. Ça fait quatre fois que tu le répètes, je pense qu'ils ont compris. dit calmement Satoshi.

-Je sais, mais vu leurs comportements de d'habitude, vaut mieux prévenir que guérir.

-Sôma, tu peux arrêter de répéter. On a compris. Il y a rien de bizarre, on fait comme si Erina était une pensionnaire normale. dit Ryoko.

-Exactement!

Erina décida d'entrer dans la cuisine à ce moment-là.

-Salut, Erina. Bien dormi? dit Satoshi comme si tout était normal, au plaisir de Sôma.

-Oui, merci. Toi?

-Super bien, merci. Viens, Yuki a fait ses crêpes pour déjeuner. Je te le dis, c'est une tuerie.

-Tu en veux, Erina? dit Yuki, au loin. J'en ai fait en surplus de toute façon.

Les pensionnaires mangèrent comme si de rien n'était. Erina s'intégrait bien aux conversations. Elle avait même découvert une tartinade appelée «Nutella» qu'on pouvait mettre sur les crêpes. Vers la fin du repas, quand presque tout le monde avait fini, Erina se lança.

-Je sais que vous vous demandez tous comment et pourquoi je suis arrivée hier en plein milieu de la nuit et pourquoi je me cherchais un endroit pour dormir au lieu de tout simplement rester chez moi. Hier soir, au repas, j'ai eu une dispute avec mon père. Le sujet n'est pas très important (elle ne veut vraiment pas qu'ils soient au courant), mais ça a fait qu'il s'est mis à me crier dessus et comme je n'avais pas vraiment de réponse satisfaisante et suffisante à lui donner, il m'a obligé à aller dans ma chambre sans manger. Comme vous le savez déjà, il est excessivement strict envers tout le monde et je savais qu'il allait me tomber dessus si je restais là-bas. C'est pour ça que je suis partie. J'avais trop peur de mon père donc je me suis enfuie. Je n'ai pas pris mon téléphone avec moi non plus parce qu'il arrive à me traquer avec.

-...

-Je sais, c'est beaucoup d'un coup, mais vous n'avez aucune idée de ce que mon père est capable de faire...

-Moi j'ai une idée de ce qu'il peut faire, dit doucement Satoshi. Je ne vous l'ai pas dis parce que je ne savais pas comment vous alliez réagir, mais... Le doyen m'a retiré ma place de septième siège du conseil des dix maitres.

-QUOI!?! Disent-ils tous à l'unisson.

Ils continuèrent à discuter comme ça des solutions, mais ils en virent à la conclusion qu'ils ne pouvaient rien faire et Satoshi refusait catégoriquement qu'ils risquent leurs carrières de cuisiniers pour qu'il récupère sa place dans le conseil.

Erina retourna à sa chambre et prit une décision. Malgré tous ses problèmes avec son père, elle avait besoin d'un contact. Pas pour ses problèmes ou quoi que ce soit. Non. Pour se procurer de la nourriture de prolétaire. Elle avait accepté son sort à présent. Ce gage qui était à la base si anodin l'avait rendu accro. Elle avait une dépendance à ce type de nourriture. Si elle voulait pouvoir s'en procurer, elle avait besoin d'un contact qui pourrait en acheter à sa place...

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Karaméla15

Erina Nakiri et la nourriture de prolétaire (Food wars)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant