Erina Nakiri et la nourriture de prolétaire (Food wars)

Fuite

Azami Nakiri était quelqu'un d'excessivement sévère. Si vous le respectez et que vous faites tous ce qu'il vous demande, il vous respectera aussi. Au contraire, si vous ne le respectez pas et que vous n'écoutez pas ce qu'il a à vous dire, il peut vous faire vivre un enfer sur terre. Cette politique là, la sienne, il la faisait vivre à tout le monde. C'était surtout bien pire maintenant qu'il s'était autoproclamé doyen de l'académie.

Il avait renforcé les règlements de l'académie, ajouté des heures de cours supplémentaires à des sessions de cours déjà beaucoup trop chargées, établi un couvre-feu quotidien, triplé le nombre d'examens et de devoirs que devaient faire les étudiants chaque jour, etc...

Il faisait vivre un calvaire à tous ces futurs chefs. Il exigeait la perfection dans tout sous risque d'expulsion et aucune chance de retour lors des inscriptions annuelles. Il menait cette école du haut de sa pyramide monarchique, seul. Le conseil des dix maitres n'avait plus aucune autorité sur rien et ne pouvait pas répliquer contre Azami, sinon ils risquaient leurs carrières de chefs toute entières.

Aussi, depuis son retour en ville, il était beaucoup plus présent dans la vie de sa fille Erina Nakiri et de sa nièce Alice Nakiri. Plus «présent» pouvait aussi être interprété comme quoi il était toujours sur leurs dos et que ce n'était qu'une question de temps avant qu'il puisse savoir leurs moindres faits et gestes, et ce en tout temps. C'était une vraie dictature.

Erina rentra chez elle après avoir passé la journée à errer dans les rues marchandes de Tokyo à découvrir et à goûter de la nourriture de prolétaire. Elle commençait à y prendre goût. Par contre, il faut à tout pris qu'elle cache ce péché mignon, sinon elle risque de le payer, très, très cher. Elle s'en était achetée de réserve. Elle comptait la cacher dans sa chambre et les sortir seulement quand elle en avait absolument besoin. Ça peut toujours être utile...

Elle monta dans sa chambre et alla prendre une douche. Ses vêtements sentaient la panure et la malbouffe. Ce serait beaucoup trop suspect si elle arrivait à table au côté de son père avec cette odeur-là. Ce n'est pas comme si elle pouvait dire que c'était l'odeur de son nouveau parfum ou de son nouveau shampoing! Elle cacha ses réserves et sauta dans la douche.

Une fois sa douche prise, elle revêtit une simple robe bleu marin et laissa ses cheveux blonds complètement trempés tomber sur ses épaules. On frappa à sa porte.

-Mademoiselle Nakiri, votre père m'a dit de vous prévenir que le repas était prêt. Mademoiselle Alice est déjà arrivée.

-D'accord, j'arrive! dit-elle précipitamment. Merci, Sachi.

-Il n'y a pas de quoi, mademoiselle Nakiri.

Erina mit ses chaussons préférés et descendit à la salle à manger. Elle prit place au côté de sa cousine, en face de son père.

-Erina, tu es enfin là. dit froidement Azami. Pourquoi est-ce que cela a été si long?

-Je suis désolée, j'étais dans ma douche.

-Ce n'est pas grave, on discutait simplement des cours. dit joyeusement Alice.

-Oui... Erina, dis-moi, qu'est-ce que tu penses des heures de cours supplémentaires?

-Hum... Je trouve que c'est une bonne idée. Oui certain jour c'est plus difficile de suivre et tout mais au fond, c'est pour mieux former les futurs chefs et pour être certain qu'ils sont capables de travail dur même avec la pression. dit Erina en un seul souffle.

-Très bien dit... C'est parfaitement ce que j'essaie de faire avec ses heures supplémentaires. Merci, Erina.

-Ce n'est rien, dit-elle, visiblement mal à l'aise de se faire féliciter alors qu'elle venait délibérément mentir à son père. Elle était du même avis que la majorité des étudiants, c'était beaucoup trop dur à suivre avec tous ces trucs en surplus.

Le souper continua et les discussions partirent dans plusieurs directions différentes. Erina pensait s'en être sortie jusqu'à ce que son père lui pose une question.

-Erina.

-Oui, père?

-Dis-moi, commença-t-il, suspicieusement. Où étais-tu aujourd'hui? Je t'ai cherché sur le domaine mais je ne t'ai pas trouvé...

-Oh... C'est que... Je n'étais pas dans le domaine. J'étais en ville, répondit-elle, une sueur froide dans le dos.

-Ah oui? Que faisais-tu là-bas?

-Pardonnez-moi, père, mais ce ne sont pas vos affaires.

Azami tapa sur la table et regarda sa fille d'un regard assassin.

-Je reformule ma question. dit-il, plus fort et plus énervé. Pourquoi étais-tu dans un quartier pauvre de la ville?

Les yeux d'Erina devinrent aussi grands que des soucoupes. Elle était démasquée. Il avait dû la suivre grâce à son téléphone.

-Je... Je.... J'étais là parce que.... bégaya-t-elle.

-Très bien. Si tu n'arrives même  pas à me donner une réponse claire, va dans ta chambre. ALLER! s'époumona-t-il. Tu m'en reparleras demain.

La larme à l'œil, Erina se leva et remontât à sa chambre. «Alice doit sérieusement se demander qu'est-ce qui se passe...» pense-t-elle.

Une fois dans sa chambre, Erina était persuadée d'une chose: elle ne pouvait pas rester là. Elle devait fuir ou son père lui ferait payer très cher d'être aller trainer dans ce genre de quartier de la ville. Elle faisait partie d'une des familles les plus réputées de ce pays et elle n'était pas censée aller dans ce genre d'endroit. Si son père venait à découvrir sa «dépendance» à la nourriture de basse qualité, elle le regretterait toute sa vie. Elle devait fuir. Maintenant.

Elle ouvrit sa garde-robe et sortit les deux valises qu'elle possédait. Elle devrait se contenter de ça. Une quinzaine de minutes plus tard, ses bagages étaient prêts. Une lumière s'alluma dans sa tête. Ses réserves! Si elle les laisse ici, elle sera grillée immédiatement! Elle attendit les environs de minuit et elle sortit de sa chambre. À pas de loups, elle se glissa au bas des escaliers et fit extrêmement attention à ne pas faire de bruits. Elle avait réussi! Elle était sortie! Son père ne pourra pas la retracer, puisqu'elle avait laissé son portable sur son lit. Elle était sortie mais... où pouvait-elle aller? Un nom lui vint en tête: étoile polaire.

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Hello Hello!

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Karaméla15