Chapitre 19 : Le chef ici c'est pas toi

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[Pdv Adeline ]

Je me tourne vers les corbeaux qui arrivent, je reconnais aisément leurs chefs. En avant de tous il fixe les personnes maintenant terrifiées et qui sont soit tétanisé soit courant hystérique. Son regard se bloque sur moi, je fixe cette personne qui un jour aurait sûrement dû être l'homme qui me protégerais. Mais non, c'est l'homme contre qui je dois être protégé. Alors que la foule et les sondes tourbillonnent en un brouhaha incessant, je garde mon regard dans cet homme.

-P-Papa..je suis tombé. Bobo..genoux..
Mes yeux sont baignés de larmes et je ne cesse de renifler. Mon genoux me brûle, je viens de tomber à vélo alors que papa a refusé que je mette les petites roues. Il estime que je dois apprendre à en faire sans aide. Comme une grande. Je relève le regard vers lui et le vois debout face à moi, froid et distant. Aucune émotion ne traverse son regard lorsqu'il fait demi-tour et avance d'un pas morne vers la maison.
-Pathétique.

Alors que je suis debout dans ma longue robe de satin noir la douleur au genoux me parvient comme un souvenir fugace. Je ferme les yeux et j'efface les émotions de mon regard avant de me tourner et d'attraper cette main tendue.

A : Jamais.

Il hoche la tête, pas froidement non. Son regard est rempli d'inquiétude, de peur, de colère, de haine et de tristesse. Tout un pan d'émotion qui à mes yeux le rend bien plus fort que mon père. Il tire sur ma main et nous prenons à couture, j'entends les cris à nouveau,les balles mais je n'y prête pas attention. Nous zigzaguons dans les allées en évitant les personnes jusqu'à rentrer dans la voiture. Il rentre à la place conducteur et démarre alors que je boucle ma ceinture. Je reprends ma respiration en fixant les personnes présentes. Léa et Noa.

A : Mm..ou sont les autres.
L : Dans une autre voiture.

Sa voix claque comme un fouet et son regard semble me mitrailler sur place. Je crois comprendre aisément qu'elle ne m'aime pas.

N : E-Eden ça va ?

Le dit Eden se tourne vers le rouquin paniqué et hoche doucement la tête dans sa direction j'entends alors un long soupire et le reste du trajet se fait dans une ambiance pesante. Lorsqu'il se gare dans un mouvement fluide et que tout le monde sort rapidement je les fixe avant de sortir plus lentement. Il pleut, je relève la tête vers le ciel et laisse la pluie s'abattre sur mon visage. Ils avaient découvert qui j'étais, j'avais décidé de ne plus jamais les voir. Et puis, et puis mes parents ont découvert le dossier que j'avais fait sur eux. Dossier que j'avais boucler sans jamais vouloir le leurs donné ayant changer d'avis. Et ils avaient de quoi commettre leurs meurtres. Une goutte glisse dans mon cou. J'avais décidé de les en empêcher, c'est comme ça que je me suis trouvé face à Eliott. Eliott qui me regardait si froidement..et maintenant c'est eux. Ils me détestent tous. Mais pourtant je n'aurais jamais pu me résoudre à les laisser mourir par ma faute. 

-Viens.

Je ne réponds pas, je reconnaîtrais cette voix entre mille mais je déteste cette intonation froide. Il attrape mon poignet doucement au contraire de sa voix, la douceur de ses gestes résonnent et il me tire avec lenteur vers la bâtisse. Je baisse la tête et laisse mes cheveux entièrement mouillés recouvrir mon visage.

La : NON.
Li : Laïa, écoutons la.
La : Pourquoi on irait l'écouter ?! C'est une traite. 
Em : Je suis d'accord avec Laia.

Je me crispe et il me tire un peu plus pour être dans le salon, je relève alors le regard et son dos me bloque la vie alors je me décale doucement en défaisant mon poignet et je fixe Emma et Léa côtes à côtes face à un Liam essayant de les redonner. Eden se tient à côté de sa sœur, à cet instant précis leurs positions, leurs expressions et tout ce qui fait d'eux qui ils sont pourrait nous faire penser à de vrais jumeaux. A nouveau mon regard se tourne vers les vrais jumeaux cette fois ci. Enfin vrai, ce sont des faux jumeaux. Ils sont tous deux assis sur les accoudoirs du fauteuil et me fixent de leurs yeux vacillant entre glacial et bienveillant. Le premier jour..je tenais mon sac dans ma main, ma jupe et ma chemise concordaient ensemble et ma coiffure relevée je marchais dans les couloirs pour atteindre ma salle de classe. Les mots du professeur l'avaient agacé et eux aussi. Sans que je ne comprenne pourquoi je les avait défendu en quelque sorte et à chaque fois qu'on se croisait un léger sourire étaient sur nos lèvres. Le genre de sourire poli. Sourire qui n'est plus aujourd'hui.

N : Je ne lui fais pas confiance.
M : Moi non plus.
Li : Sérieusement ?! Il n'y a que moi ici qui vois le fait qu'elle s'est mise en danger pour nous aider ?!
La : Et d'après toi qui nous as condamné ?!
Em : Ils n'auraient jamais eu ses informations de qui nous sommes et nos habitudes sans elle.

Je me crispe un peu plus mais je dis rien, j'imagine qu'ils ont raison. Non ils ont raison mais une autre voix plus froide que les leurs retentit.

El : Je vous ferai dire que si elle a eu ses informations c'est à cause de moi, donc a moi aussi vous devriez faire ce discours.

Automatiquement elles se taisent mais Noa lui continue de fixer Eliott. Je trouve que la timidité du rouquin c'est mué doucement en une confiance un peu plus persistante.

N : C'est vrai. Mais ce n'étais pas consciemment. Tu lui as fait confiance, ta seule erreur est là. Si je peux appeler ça une erreur.
M : Faisons un vote.
La : Je vote pour qu'elle parte.
Em : Moi aussi.
N : Moi aussi.
M : Moi non.
Li : Non.
El : Non. 

Tous les regards se tournent vers le seul qu'il n'a pas encore parler. Je penche la tête de côté en le fixant, il s'appuie à un mur avec un ricanement.

El : Il y a un détail sur vous qui n'avez apparemment pas pris en compte. Premièrement si elle repart là bas elle se fera tuer ou torturer deuxièmement Laïa le chef ici c'est pas toi.
La : Qu'entends tu par là ?
El : Crois tu qu'elle serait venue seule ?
La : TU.INSINUE.QUOI ?!
El : Eden a déjà pris sa décision.
La : Je crois pas non.

Les regards ne cessent de converger entre l'un et l'autre et je me rapproche de Eliott, je sens son petit doigts se nouer au mien et un léger sourire me parcourt. Le silence c'est fait dans la pièce et chacun se regarde.

Ed : Elliott a raison, ma décision est prise. Elle a risqué sa vie pour nous sauver alors à mon tour de prendre ce risque. Nous l'aiderons.
La : Mais-?!
Ed : Prend le temps de l'écouter.

Alors cette fois les regards sont sur moi et je commence mon récit. Une partie de mon enfance, avec le passage d'Emma, puis ma mission, Eliott, mon changement de camps et ce soir. A la fin de mon récit, les regards ont changé, sauf celui de Laia. Mais Eliott m'avait raconté cette histoire avec Emma. Alors si elle doutait d'Emma moi elle ne croira sûrement jamais en moi. Mais au moins elle n'est plus décidée à m'envoyer à la mort et ils ne me détestent plus, enfin j'espère. Nous pourrons peut-être détruire les corbeaux ensembles.

Gémis Pour MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant