Bonus du Chapitre 28
(Après le Championnat)
Explications : Chapitre bonus spécial 14 000 lus ^^
...
Ses pas claquaient sur le sol des couloirs vides, il se dirigeait doucement vers la sortie du lycée, son éternel regard terne dans les yeux.
Soudain, une silhouette surgit quelques mètres devant lui.
« Hitoshi ! »
Surpris, il stoppa sa marche et s'efforça de reprendre immédiatement un air nonchalant. Le jeune garçon s'était attendu à la voir un autre jour ou limite avant de passer le pas de la porte de l'établissement, mais pas aussi tôt, et surtout pas de cet état-là.
Essoufflée et rouge comme une tomate, la jeune fille s'avança vers l'adolescent et essayait de reprendre correctement son souffle tout en voulant lui parler :
« Tu-tu aurais dû venir me voir quand... pfiou... quand j'étais devant la classe !
-Tu avais assez d'admirateurs comme ça. »
Ces mots glacials s'étaient enfuis de sa bouche sans qu'il n'en eût le contrôle. C'était dans ses habitudes et son caractère d'être aussi railleur, il n'y pouvait rien, cela venait de son alter et de ce qu'on lui avait fait subir en conséquent. Mais s'adresser comme cela à la jeune fille n'était pas normal de sa part, il avait parlé trop vite, sans réfléchir.
L'adolescente resta figée devant sa froideur. Elle leva des yeux inquiets sur celui qu'elle considérait comme son ami, essayant de comprendre ce qu'il avait.
Hitoshi se rendit vite compte de son erreur et tenta de se rattraper, malgré son ton glacial qu'il ne put empêcher de revenir :
« En tous cas, ... Bravo pour ton affectation.
-Tu ne m'en veux pas ? »
-Comment pourrais-je t'en vouloir ? Tu as réussi et j'ai échoué, c'est le jeu. »
Cela n'effaça pas ce regard triste dans les yeux de sa camarade. Il n'aima pas ce regard.
Alors l'adolescent s'efforça de mettre de côté sa propre tristesse et sa peur, il releva alors les deux coins de sa bouche dans un rare sourire qui se voulait rassurant :
« Je retenterais l'année prochaine, tu le sais, et je réussirais. »
Il la vit se rassurer, légèrement.
« Je ferais en sorte que tu gagnes alors ! »
Hitoshi sentit ces paroles lui pincer le cœur et ce regard noisette le blesser. Voulant leur remonter le moral à tous les deux, elle s'approcha un peu plus de lui et tendit une main devant elle :
« A l'année prochaine ! »
Ses mots se voulaient encourageants et amicaux, mais Hitoshi n'en fit rien.
Il ne voulait pas lui serrer la main. Il ne voulait pas juste une poignée de main.
Machinalement, le regard évasif sur cette main qu'il ne saisit pas, il dit :
« Bonne chance chez les héros. »
Et comme la polie jeune fille qu'elle était, elle lui répondit :
« Merc-... »
Elle n'eut le temps de finir sa phrase que le brouillard envahissait déjà son esprit. Son regard scintillant devint terne. Sa main resta en suspens dans le vide. Figée.
Hitoshi non plus ne bougea pas. Il resta devant elle, immobile, pendant quelques secondes, avant de pousser un long et triste soupire.
« Haruka... »
Elle ne lui répondit pas, il ne voulait pas lui en donner l'ordre.
« J'aurais aimé que tu restes... que tu restes avec moi... »
Sa voix se brisa à la fin de sa phrase. Il n'y pouvait rien, seule la tristesse le contrôlait à ce moment-là comme il contrôlait l'esprit de celle qui se faisait appelée son amie.
Il la contrôlait mais ne voulait pas non plus la forcer, il ne voulait pas profiter de son pouvoir sur elle. Il voulait juste lui parler, mais qu'elle n'entende rien.
« C'est égoïste, je sais... mais on voulait arriver ensemble sur le podium du Championnat, c'était le but qui nous avait rapprochés, tous les deux... Tu mérites ta place, c'est moi qui ne suis qu'un idiot et qui a échoué... »
Son caractère froid l'empêchait de pleurer mais les larmes menaçaient de couler et, au fond, il était accablé.
« Maintenant tu pars avec les héros et moi, je reste avec les ratés... Chacun à sa place comme on dit... »
D'un mouvement hésitant et doux, il fit passes ses doigts dans les cheveux châtains de la jeune fille. Un geste qui le démangeait depuis longtemps et qu'il n'aurait jamais eu le courage de faire si elle avait été consciente.
Ses doigts glissèrent sur ses mèches, jouèrent avec l'une d'entre elle, comme il l'avait pensé, le toucher de ses cheveux était semblable à celui de la soie.
Soudain, une idée folle lui traversa l'esprit. Une idée qui le dévorait déjà de l'intérieur, créant dans on ventre une nuée de papillons.
Après tout, il n'avait plus rien à perdre. Et puis, il n'avait jamais rien fait de mal avec son alter, alors pourquoi s'empêcher un petit écart ? Juste là, maintenant, tout de suite ? Et elle ne pourrait jamais lui en vouloir, puisqu'elle ne le saura jamais, si ?
Il resta un moment figé, pesant le pour et le contre, le regard posé sur ce visage qu'il trouvait si doux, si beau. Et cet air hébété la rendait encore plus adorable qu'elle ne l'était déjà. Comment résister ?
Alors il osa.
Ses doigts quittèrent sa mèche de cheveux pour se glisser sur son cou jusqu'au bas de son crâne. Il approcha doucement son visage du sien puis ferme les yeux. Ses lèvres se posèrent sur celles d'Haruka.
Juste un baiser.
Qu'elle ne saura jamais.
Hitoshi se détacha de celle qu'il aimait. Son cœur tambourinait dans sa poitrine avec force, tout un orchestre semblait avoir pris place dans son être.
Il la détailla encore quelques secondes, le regard triste, avant de passer derrière elle, à contre-cœur.
Il marcha un peu, ravalant ses larmes et reprenant son air nonchalant habituel.
Puis, d'une simple pensée, le jeune garçon la libéra de son joug.
Il l'entendit s'exclamer de l'autre bout du couloir :
« Qu'est-ce que tu m'as fait ?! »
Un maigre sourire satisfait se dessina sur ses lèvres encore chaudes des siennes :
« On se retrouva au Championnat, l'année prochaine, Haruka-chan... »
Il ne se retourna pas et disparut entre les couloirs de Yuei, emportant avec lui le souvenir de son baiser volé.
Haruka ne le saura jamais.
Mais Hitoshi ne l'oubliera pas.
VOUS LISEZ
Haruka Aizawa (Partie 1) [MHA]
FanfictionDans un monde où 80% de la population est dotée de supers pouvoirs nommés alters, ce sont les héros et les héroïnes qui maintiennent la Paix dans la société. Protégeant et défendant les civils des vilains, sauvant des centaines de vies des catastrop...