➝Liés à la Musique

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  Herr Cartman haleta bruyamment en montant la colline qui donnait accès au campement des femmes pour trouver le ramasseur de corps.

Butters, tu vas me le payer ! Me faire marcher une éternité pour trouver un stupide juif qui sait jouer de la musique. Il ferait mieux de bien jouer ou je suis dans la merde. Tout comme toi, Butters. Tout comme toi...

Il réussit à finalement à rejoindre le campement des femmes mais vit uniquement des femmes travaillés dans la neige. Il demanda à un gardien s'il avait vu le chercheur de corps et le voilà repartit, courant de l'autre coter du chantier. Il détestait tous ces exercices, ses poumons voulaient se faire la malle et ses jambes s'alourdissaient à chaque pas. Il ne marchait pas autant d'habitude. En fait, il n'allait jamais de se coter du camp puisqu'il était trop loin de son cher bureau.

  Après un petit moment, il trouva enfin ce juif de malheur qui se tenait au pied de la colline. Herr Cartman se stoppa quand il remarqua que l'adolescent était penché en avait et toussait, son corps parcouru de convulsion, à quelques pas de sa charrette. Le nazi espéra sincèrement que le juif n'était pas malade, car il n'avait plus beaucoup de temps. Cependant le garçon se tourna, une main couvrant sa bouche et revint près de la brouette métallique. Le nazi sourit malicieusement quand il vit la cause de l'attitude maladive du juif : proche de la charrette se tenait un corps dans un état de décomposition très avancé et jugeant le comportement de Kyle, le cadavre devait relâcher une odeur atroce de pourrie.

  Depuis ces dernières semaines, Herr Cartman avait, lui aussi, chercher des corps, mais pas pour la même raison. Il les trouvait, les prenaient et les cachaient dans des endroits reculés et cachés avec pas mal de chaleur et d'humidité pour se décomposer correctement. Une fois satisfait de leur état de décomposition, il les reprenait et les plaçaient sur le chemin du juif cependant, éloignés des chantiers. C'était sa farce quotidienne pour le rouquin et personne n'était au courant. C'était pour cette raison qu'il rôdait le soir, quand tous les juifs avaient rejoint leur baraque et qu'aucuns soldats se tenait dans les camps de travailles. Il agissait dans le secret le plus total et pâturai dans le noir, sans être vu un peu comme l'allure d'un râton-laveur.

Il observa Kyle amusé, oubliant momentanément la raison de sa venue jusqu'ici. Le juif, qui s'était remis de sa panique, commença à recouvrir le corps de neige. Il avait délicatement placé de la neige sur le cadavre qu'il avait réussi à poser dans la charrette. Herr Cartman regardait ses actions avec une certaine admiration, comprenant que le juif utilisait la neige pour couvrir l'odeur. Putain de génie ! Il pensa en entendant le jeune homme bafouiller quelques insultes.

    « Putain !... Dégueulasse !... Merde ! ... », se plaignit Kyle en jetant plus de neige sur le corps, jusqu'à ce qu'une raisonnable couche le couvre. Cependant dès que Kyle prit la brouette et commença à s'en aller, Herr Cartman lui signala sa présence.

    « Hey ! Le juif ! » Herr Cartman cria et Kyle s'arrêta brusquement. Il se tourna lentement. Cette voix-là était vraiment la dernière qu'il voulait entendre. C'était trop beau pour être vrai de ne pas voir ce gros pendant quelques jours.

   « Viens ici ! » Le SS lui ordonna, et Kyle lui obéit en y laissant la brouette, la tête baissée. Il se stoppa en voyant les bottes sombres devant lui. « Regarde ce que j'ai trouvé. » Herr Cartman rajouta avec un ton faussement tendre, presque chantant.

Kyle leva lentement les yeux. Herr Cartman eut un rictus satisfait ; pas besoin de demander s'il lui appartenait ou non, son expression disait tout. Les yeux de Kyle s'ouvrirent en grand quand il vit le violon. Ils brillaient de plaisir quand il vit son plus précieux objet en parfait état. Une joie inexplicable envahie son cœur.

Le Violon [KYMAN]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant