Chapitre 4 PDV de Florian

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À dix neuf heure j'ai rendez-vous avec mon frère et des potes pour manger dans un resto. Pour l'instant je contemple le message que j'ai envoyé à cette fille rousse. Sur le papier, il y avait un numéro écrit en tout petit au stylo à encore noire. Je sais qu'elle a vu le message, le petit "vu" me nargue depuis ce matin et ça me rend fou, je suis déjà assez à cran par rapport à tout ce qui passe pour moi et la tournée, je n'ai pas le temps de courir après une fille et résoudre des énigmes. "Alors pourquoi tu le fais ?" Suis-je contradictoire ? Oui, assez. Soudain mon téléphone vibre. C'est elle ! 

📩Elle: Sur le vieux pont à 16h... Je serai là.

Je fronce les sourcils. Ce n'est pas clair et très mystérieux. Devrais-je y aller ? Si ça se trouve c'est une groupie hystérique qui veut me séquestrer ? Non c'est n'importe quoi, toute cette histoire est n'importe quoi, je devrais oublier, supprimer le numéro et brûler le papier... quoique. Je me mords la lèvre et fixe le message, mes épaules s'affaissent et je jette un coup d'œil à ma montre : il est seize heures moins dix. Je me dirige vers le vieux pont, un peu réticent, tandis que je marche sous la lueur faible du soleil, des centaines de questions se bousculent dans ma tête et prennent toute la place. Le poème me revient sans cesse en mémoire, surtout le dernier vers : "Je ne resterai pas longtemps je me doute que la mort gagnera son pari." Quel pari ? Que vient faire la mort dans ce poème ? C'est à seize heures pile que j'arrive sur le pont, il est à première vue désert, mais plus je m'approche, plus je distingue une silhouette dont les cheveux de feu se démarquent parmi le paysage. Je m'approche essayant de ne faire aucun bruit mais le crissement de mes semelles sur les graviers se fait entendre. Pourtant elle ne tourne pas la tête, elle fixe l'eau claire et calme, ses pieds sont dans le vide et elle est assise sur le rebord. Je ne sais quoi dire.

Elle: Bonjour...

 Moi: Euh... salut, alors que... 

Elle tourne la tête vers moi et je suis une fois de plus déstabilisé par ses yeux. Un maigre sourire en coin dévoile ses dents bien alignées.

Elle: Oui, c'est peut être un peu bizarre.

Moi: Même très ! Bizarre.

Je shoot dans un cailloux qui rebondit sur le béton.

Moi: Alors qui es-tu ?

Elle: Monte et je te dirai tout.

Elle me tend une main que je regarde avec réticence. Je rassemble mon courage et lui répond.

Moi: Désoler mais je ne te fais pas confiance...

Elle: Tu es venu ici pourtant.

Un point pour elle, je soupire, me balance sur un pied puis sur l'autre avant d'attraper sa main et de m'asseoir sur le bord. J'évite de regarder en bas et agrippe fermement le rebord. Mais respiration est saccadée.

Elle: Tu as le vertige ?

Elle a l'air amusé de la situation, je hoche la tête.

Moi: Alors ?

Elle détourne un peu la tête et replace une mèche de cheveux dernière son oreille.

Elle: Je m'appelle Ambre, j'ai vingt ans et... 

Moi: C'était quoi ce papier ?! 

Elle se tourne vers moi et plante ses yeux verts dans les miens.

Ambre: Un SOS....

Elle s'appelait AmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant