Chapitre 18 PDV de Florian

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  Le lendemain, je suis adossé à un lampadaire regardant la fenêtre du troisième étage de l'immeuble de Ambre. Elle m'a donné l'adresse et voilà cinq minutes que j'attends. Soudain la fenêtre s'ouvre et la tête d'Ambre entouré de son habituel cascade de cheveux roux apparaît.

Ambre: J'arrive !
 
Elle referme la fenêtre et je souris. Quelques minutes plus tard, la lourde porte en bois avec une énorme poignée en cuivre rouillée s'ouvre et Ambre sort, vêtue ; d'un jean délavé, d'une blouse blanche avec un décolleté discret et un perfecto couleur jaune moutarde. Elle a ramené ses cheveux en un gros chignon désordonné et j'ai le temps d'apercevoir des petites boucles d'oreilles accrochés a ses lobes. "Depuis quand tu regardes les oreilles des gens toi ?" Sa tenue est simple mais lui va tellement mieux. Je n'arrive qu'à bégayer quelques compliments et j'ai l'impression que chaque mot griffent ma gorge.

Moi: On y va ?

Ambre:  Allons-y.
  
Je la sens un peu tendue ou stressée et je ne sais pas comment la rassurer. Nous marchons côte à côte en silence et je nous conduis jusqu'à la boite où mes amis m'attendent sûrement. Je ne les ai que vaguement prévenu de la venue de quelqu'un, n'abordant pas le fait que ce soit une fille et encore plus qu'elle m'intéresse. À la première vue cela ne pourrait être qu'un bar normal mais tout se passe en fait au sous sol, j'ouvre la porte et laisse passer Ambre en pathétique gentleman que je suis. Le barman nous salut d'un signe de tête mais insiste sur Ambre et cela ne me plaît pas forcément, "Tu n'es pas avec elle, elle seule décide de si ce regard est dérangeant ou pas."  Nous descendons et les vapes d'alcool et de fumée de cigarette commencent à assaillir mes narines. Un brouhaha de conversations mélangé au son des basses dans le fond de la salle me fait mal au tympans, je me rapproche de Ambre pour lui parler par dessus la musique et l'arôme de son parfum atteint mes narines. J'aime beaucoup son parfum.  

Moi:  Allons retrouver mes amis, tu pourras faire connaissance ! 

Elle hoche la tête, le front plisser, les néons fluorescents accrochés aux murs projettent dans ses yeux, une lueur qui illumine ses pupilles. Malgré cette beauté, j'y lis une angoisse et même une peur que je n'aurai jamais soupçonné. Sans réfléchir, j'attrape sa main : ses doigts sont glacés, elle sursaute et se tourne vers moi. 

Moi: Tout va bien, suis-moi ! 

Elle regarde nos mains et entrelace ses doigts entre les miens, une bouffée de chaleur entoure mon visage mais ce n'est pas à cause de la vapeur ni de la chaleur monstre dans la boite. Non, c'est un liquide brûlant qui part de mon cœur et traverse chaque vaisseaux de mon corps de la pointe de mes pieds jusqu'au sommet de mon crâne. Une liquide apaisant et stressant à la fois, un mélange de sentiments et de gêne que j'ai du mal à apprivoiser, avec les filles je n'ai jamais été très doué, en leur présence comme tétanisé. 

J'entraîne donc Ambre avec moi me frayant un chemin parmi la marée humaine des gens qui dansent et tente de localiser Antoine, Quentin ou même Clément. Soudain j'aperçois des mains se lever lorsque je passe devant une table un peu plus recluse du reste de la boite, je me dirige vers mes amis qui se rassoient et lèvent un sourcil interrogateur en me voyant accompagné de Ambre. 

Moi: Salut les gars ! 

Antoine: Salut Flo ! Et salut...

    Il penche la tête sur le côté comme un imbécile et regarde Ambre, je me tourne vers elle. 

Moi: Ambre, c'est une...amie, une amie. 

Clément: Une amie ? 

Son regard se porte sur nos mains enlacés qui se séparent comme si nous avions reçu une décharge électrique. 

Ambre: Oui. Heureuse de vous rencontrer. 

   Je déglutis et m'assois à côté de Quentin, mes doigts se tendent vers un verre à moitié rempli mais Walid m'arrête net. 

Walid: Stop ! C'est un mojito ! 

Je le repose sous les rires des amis. Ils ne comprennent toujours pas mon choix. Ambre s'assoit sur le tabouret en bout de tables, au lieu de la banquette et se penche vers moi. 

Ambre : Tu ne bois pas d'alcool ? 

Moi : Non, pas une goutte. 

Walid: Et toi ? 

   Elle lui lance un regard timide comme un peu gênée. C'est mignon. "Flo ? La ferme."

Ambre: Il peut m'arriver d'en boire. Parfois. 

  Quentin attrape, suite à ces mots, un verre de mojito et le tend à Ambre qui le prend avec un peu de réticence. Chacun prend son verre et le lève, j'attrape quant à moi un verre de jus de fruit que me tend Antoine et le lève à mon tour. 

Walid: Sentez tout le monde ! 

  Chacun boit et soudain tous les regards se braquent sur Ambre qui descend son verre jusqu'à la dernière goutte en un éclair. Elle repose son verre et recroqueville les épaules. 

Ambre: Qu'est-ce qu'il y a ? 

Antoine : Tu bois juste des fois ?? 

   Elle arque un sourcil et esquisse un sourire en coin. 

Ambre : On n'a qu'une vie. 

   Et encore une fois je sens que derrière cette phrase qu'elle dit avec désinvolture se cache en fait une vérité bien trop grande pour qu'elle ne me l'avoue. 



(je rappelle l'abus d'alcool est dangereux pour la santé les enfants ! 😉🍻

Elle s'appelait AmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant