Chapitre 28 PDV de Florian

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"J'voudrais qu'on arrête de me parler d'avenir..."

Je me souviens quand elle chantonnait cette mélodie, cela m'apaisait tellement. Et dire que je pourrais plus jamais l'entendre de sa bouche.

"Il fait si peur, il fait si froid dans ma tête la nuit."

J'ai si mal, si mal à penser que c'est fini.

"J'm'ennui, j'voudrais quitter mon corps, enfin être libre..."

J'en viens presque à regretter cette tournée, j'aurai pu être là, j'aurai dû être là.

"Mes sourires sont les esclaves de mon savoir vivre."

Pourquoi tu ne m'as rien dit ? J'avais confiance en toi.

"J'ai ouvert la cage à mon corbeau noir, sous le clair de lune..."

Tu m'avais dis que ça allait mieux, tu m'avais promis que tout se passerai bien !

"Il m'a chuchoté des mirages et m'a prêté sa plume."

S'il te plais, reviens, dis-moi que c'est un rêve.

"J'voudrai partir d'ici, si personne me comprends..."

J'ai encore besoin de toi, j'ai toujours besoin de toi.

"Car j'ai moins peur du vide que de faire semblant."

Tu l'avais dis, tu n'as pas menti, sortir de ma vie sans un bruit.

"J'veux pas de vos vies inintéressantes et artificielles..."

J'aurai aimé que tu te trompes, que tu mentes.

"Finir avec les mains rongées par le liquide vaisselle."

Ambre... Je t'aime bordel !

"J'veux pas d'la petite maison, au gazon bien tondu..."

Pourquoi t'est parti ? Pourquoi sans moi ?

"J'voudrais pas être moi, et quelqu'un d'autre non plus."

Je pleure ton absence, même Oli n'arrive à rien.

"Les gens de mon âge sont ridicules, mais c'est pas de leur faute..."

Tu aurais pu me le dire, tu aurais dû me le dire que ce foutu cancer avait gagné.

"On grandit pas, on remplace juste la cour de récré par une autre."

Tu n'avais pas le droit de me laisser comme ça, tu aurais du m'écouter !

"Alors faites votre spectacle de menteurs et d'idiots..."

On aurait pu s'aimer pour longtemps encore.

"J'm'occupe d'éteindre la salle et de fermer les rideaux."

Te voir t'éveiller dans mes bras le matin, voir le soleil caresser les courbes de ton visage.

"J'ai des aiguilles dans le cœur, s'il s'arrêterait de battre ça ferait moins mal.."

Sentir tes lèvres sur les miennes et mes joues. Sentir ton parfum qui m'enivrait.

"La tête dans la baignoire j'entends une voix qui me chuchote : rejoins-moi."

On aurait pu se promener des heures le long de la Garonne, main dans la main.

"Mes jours sont amers, mon visage en atteste..."

Mais ta maladie a tout balayé comme un coup de vent.

"Les minutes sont acides, elles me lassent, elles me blessent."

Je me souviens d'une fois, où on nous sommes retournés au café d'une de nos premières rencontres. Tu riais et tu souriais...

"Comme un lâche, qu'on me laisse pour quelques milliers d'années..."

Tu étais vivante.

"J'voudrais prendre la pose, qui ne finit jamais."

Je me rappelle d'une autre, où tard dans la nuit, tu m'avais avoué tes craintes et tes doutes.

"On est tous en sursis, la fin est la même pour tout le monde j'prendrai juste une raccourci."

J'avais essuyé tes larmes et t'avais serré contre moi, nos corps n'avaient alors fait qu'un.

"Et je souffre de décevoir tous ceux que j'aime, j'ai plus de peur que de la peine..."

Cette nuit là, je t'avais promis de toujours te protéger, de tous ce qui pourrait nous arriver, tu t'étais blotti alors contre moi.

"J'suis jeune mais vieux, dans le fond j'suis creux, y'a que du fer dans mes veines."

Tu m'avais chuchoté "je t'aime" et j'avais fais de même.

"Qu'elle m'apporte de l'autre côté, qu'on m'y laisse..."

J'arrête pas d'imaginer l'instant où ton cœur a cessé de battre.

"J'écris un mot, au cas où, par politesse."

Étais-tu seule ce jour là ? L'as-tu senti ?

"L'avenir c'est un mur, qu'il faut casser à main nue..."

Ou étais-tu à l'hôpital, avec personne à ton chevet ?

"S'accrocher, forcer et monter pierre par pierre."

Je t'imagine seule et ça me brise le cœur rien que d'y penser.

"Le futur c'est un mur qu'il faut briser à main nue..."

Un jour où nous étions assis sous le saule pleureur, tu t'es mise à chanter, à fredonner une mélodie.

"Et j'suis même plus sûr de vouloir voir ce qui se passe derrière."

Une mélodie qui m'est restée en tête, alors cette chanson je te la donne, parce que tu en es la créatrice. À chaque fois que j'écouterais ce refrain je penserai à toi, j'imaginerai ta voix.

"Quand le temps s'efface, qu'apparaît la glace, que les larmes vident le corps. Il faut que tu saches, si tu tournes la page, que dehors on t'aime encore... "

Tu sais que j'aimerai être autre part.

Le jour de notre rencontre tu m'as donné un papier, où il était écrit que la morte gagnerai un pari. Elle l'a gagné mon amour, mais tu as tenu longtemps, j'aurai juste aimé que tu tiennes encore un peu plus, juste pour pouvoir profiter de la vie avec toi. J'espère que tu me vois de là-haut, je t'aime et tu me manques. Florian.

Elle s'appelait AmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant