Chapitre 25 PDV de Ambre

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Nous nous installons dans la salon spacieux de la maison, j'ai l'impression que rien n'a changé en deux ans, sauf peut-être les photos qui sont disposées sur la cheminée : plusieurs sont des portraits de mon adolescence ou enfance. Je ressens un pincement au cœur en les voyant. Ma mère, souriante, nous invite à nous asseoir dans le canapé tandis qu'elle s'en va dans la cuisine chercher de quoi nous rafraîchir. Je reste près de la fenêtre et contemple le jardin calme. Florian me rejoins et se place dans mon dos, je sens sa respiration dans ma nuque. 

Florian : Pour l'instant ça à l'air de bien se passer... 

Moi : Oui, pour l'instant. 

Il pose ses mains sur mes épaules pour me rassurer. 

Florian : Hé, tout va bien, je suis là d'accord, et puis ta mère n'a pas l'air en colère contre toi. 

Moi: Oui mais qui dit qu'elle ne fait pas semblant ? Elle l'a toujours fait depuis que je suis enfant. 

Je me tourne vers lui et presse mon front contre le sien, sa présence m'apaise et m'aide à y voir plus clair dans mon esprit. Mes lèvres se rapprochent des siennes mais nous sommes vite séparées par ma mère qui revient dans la pièce. Je me détache de Florian, les joues rosies et vais m'asseoir dans un fauteuil essayant de me faire toute petite. 

Maman : Alors, j'ai du thé glacé, du soda ou du café, vous en voulez Florian ? 

Florian : Un thé glacé c'est parfait, merci. 

Il lui sourit poliment et prend le verre que ma mère lui tend avant de s'asseoir dans le fauteuil à côté de moi. 

Maman : Et toi ma chérie ? 

Moi : Rien pour moi, merci...euh...maman. 

Tout ça me paraît étrange, pas naturel, alors que ça devrait l'être. C'est moi qui est choisis de partir et je dois en assumer les conséquences, c'est moi qui ai coupé les ponts pour me protéger. Un silence gênant s'installe et ma mère essaye tant bien que mal de le combler en souriant niaisement.

Maman : Alors vous venez d'où Florian ?

Florian : De Toulouse, c'est là que j'ai rencontré votre fille.

Elle me jette une regard.

Maman : Toulouse donc, je ne savais pas que tu t'étais installé là-bas, enfin je ne sais pas grand chose d'ailleurs.

Voilà je l'attendais ce moment où elle retirerait son masque de mère inquiète pour enfiler celui d'avocate que j'ai plus connu étant enfant. Je me racle la gorge.

Moi : Je me suis installé quand je suis partie, j'ai trouvé un petit appartement. 

Maman : Avec quoi payes-tu ton loyer ? 

Je soupire, il fallait que je m'y prépare à cette tonne de questions qui me tomberait dessus si je revenais. Je me sens soudain oppressée et l'impression qu'un étau entour ma gorge. 

Moi : J'arrive à me débrouiller. 

Maman : Tu sais qu'avec ton père on peut t'aide.. 

Moi : Non c'est bon, je m'en sors très bien seule. 

Elle se tait visiblement choquée par mon ton sec, je glisse un regard suppliant à Florian pour lui faire comprendre que j'ai aucune envie de rester ici une minute de plus. 

Florian : Hum... votre maison est très jolie. 

Je soupire intérieurement, ma mère lui sourit et part dans une explication détaillée de l'histoire de notre maison. "Notre maison" ça me fait bizarre quand j'y pense, je regarde autour de moi et me sens de plus en plus mal, la pièce et les meubles me sont familiers mais pourtant... je ne m'y sens plus chez moi. 

Elle s'appelait AmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant