Chapitre 8 PDV de Florian

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 Il pleut des cordes, les gouttes tapent contre ma baie vitrée et coulent comme des étoiles filantes le long du verre. Je les regarde achever leurs courses en bas de la vitre avant de disparaître. Je suis enfermé chez moi depuis deux jours, pas grand chose à faire à vrai dire. Oli est passé deux fois me voir et le reste du temps j'ai joué aux jeux vidéos en jogging dans mon canapé. Je lève de nouveau la tête vers ma fenêtre, vois la pluie qui tombe toujours, soupire et replonge le tête parmi les coussins et les draps. J'ai pas envie de bouger, dormir m'est impossible pour l'instant et même l'inspiration pour un texte n'est pas de la partie. Vers deux heures de l'après-midi la pluie cesse et le soleil décide enfin à se montrer et à réchauffer l'atmosphère, il éblouit les feuilles des arbres les rendant scintillantes. Je décide enfin de sortir de ma tanière et de m'habiller. J'attrape ma casquette, mon casque, mes clefs et mon téléphone et sors de mon appartement en claquant la porte. Dans les rues, il n'y a pas grand monde, en même temps il pleuvait il y a encore une demi heure. Je marche dans les rues, l'odeur de l'herbe mouillé chatouille mes narines et ne m'est pas désagréable. Je respire l'air frais à plein poumons et place le casque sur mes oreilles par dessus ma casquette et rabat ma capuche sur celle-ci, je passe en mode invisible. Je me balade le long d'une avenue regardant les feuilles des arbres qui filtrent les rayons du soleil dont les ombrez lézardent sur les murs de briques rouges. Je retire mon casque et entends une musique qui paraît étouffée de là où je suis, au loin, des personnes forment un cercle autour de là d'où provient la musique. Je m'approche et le son d'un violon s'intensifie, les notes me transpercent semblables à des aiguilles mais c'est une sensation agréable, comme si je flottais. Je me faufile parmi les gens et reste figé quand je reconnais la personne qui joue : Ambre, ses longs cheveux roux tressés en une natte lâche sur son épaule. 

Elle a les yeux fermés et un léger sourire étire ses lèvres, le soleil tape sur ses pommettes parsemées se tâches de rousseur, l'archet entre ses doigts semble prendre vie, elle le fait glisser sur les cordes d'un effleurement. La musique se termine, les gens applaudissent, certains déposent quelques billets dans l'étui posé a ses pieds et s'en vont. Il ne reste plus que moi, elle n'a pas encore remarqué ma présence, bien trop occupée à ramasser sa prime. Alors je m'éclaircie la voix et dis.

Moi: C'était très beau..

Elle relève la tête, me reconnaît et se relève.

Ambre: Merci.

Moi: Tu... tu fais souvent ça ?

Ambre: Jouer dans la rue pour gagner de l'argent ? Oui, parfois.

Je ne réponds rien, elle est si mystérieuse, si difficile à cerner. Soudain un sourd retentit me tirant de mes pensées : son ventre vient de gargouiller.

Moi: Ça te dirait de manger quelque chose ?

Elle me regarde et mes entrailles se serrent.

Ambre: Ça serait avec plaisir.

Moi: Suis-moi.

Elle ramasse son étui à violon et nous marchons côte à côte. Je nous emmène jusqu'à un petit café d'où s'échappe des odeurs de viennoiseries. Nous nous asseyons en terrasse au soleil, un serveur vient prendre notre commande et nous ramène une panière de croissants et deux grandes tasses de chocolat chaud.

Elle s'appelait AmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant