Chapitre 5 PDV de Ambre

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Je le vois prendre un air surpris, bien sûr que c'est troublant, il doit me prendre pour une folle. Mon cœur tambourine dans ma cage thoracique et je me contente de fixer l'eau paisible le temps qu'il prenne de nouveau la parole, ce qu'il fait au bout d'interminables minutes.

Lui: Pourquoi moi ? Enfin, on ne se connaît pas, tu ne sais même pas mon prénom...

Moi: Et bien présente-toi !

Il soupire et tente un maigre sourire peu convaincant.

Lui: Je m'appelle Florian, mais tout le monde m'appelle Flo.

Moi: Eh bien Florian, ça aurait très bien tomber sur quelqu'un d'autre comme sur toi.

Il hausse les sourcils. Je me tords les mains.

Moi: Mon but était de ne pas être un fantôme, du moins pas encore, je voulais... je ne sais pas, attirer l'attention de quelqu'un pour une fois.

Florian: Et à présent ??

 Ses yeux sont marrons, mais pas un marron boueux, un brun clair, comme le bois d'un arbre ou du chocolat, ses cheveux d'un noir de jais sont cachés sous une casquette qu'il porte un peu de travers. Ses doigts sont longs et fins "sûrement un pianiste." 

Moi: J'aimerai qu'on fasse connaissance, que quelqu'un me découvre et apprenne à me connaître une dernière fois.

Florian: Une dernière fois ? Ça veut dire quoi ?

Je me mords les lèvres et je me retiens de porter ma main à ma poitrine, juste au dessus de mon cœur, là où cette monstrueuse bombe est nichée.

Moi: Je ne peux pas te le dire, ça rendrait les choses bien plus compliquées ou faciles, je n'en sais rien.

Florian: Et tu veux faire connaissance avec n'importe qui ? Tant que l'on t'écoute, c'est ça ?

Moi: Qu'une mémoire, n'importe laquelle, se souvienne de moi, de ce que je suis, voilà longtemps que je ne me suis pas sentie vivante.

Il plante son regard dans le mien, je suis sereine, c'est simple ce jeune homme est en quelque sorte mon dernier espoir, s'il s'en va je ne le retiendrai pas, mais je me laisserai glisser le long du pont et j'irai rejoindre le fond de l'eau paisiblement.

Moi: Tu dois sans doute me prendre pour une folle... Tu n'es pas obligé, tu peux partir si tu veux.

Dans ma tête je pris pour qu'il ne le fasse pas, qu'il accepte d'écouter ma pitoyable vie avant que je ne sorte de la sienne.

Florian: À vrai dire je ne peux pas te laisser ici...

Moi: Ah oui ?

Il fixe mes doigts devenus blancs à force que je les serres.

Florian: Je ne laisserai jamais quelqu'un qui souffre seul.

Il a compris, je respire de nouveau comme si j'étais restée en apnée, je regarde l'eau et la défie du regard comme pour lui dire "Je ne rejoindrai pas tes vagues maintenant" Parce que une main s'est tendue vers moi en pleine tempête et cette main appartient à lui : Florian 

Elle s'appelait AmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant