Chapitre 15 PDV de Ambre

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Allongée sur mon lit les yeux grands ouverts, je n'arrive pas à dormir. Non pas que j'en ai envie, je suis morte de fatigue pourtant je ne dors pas, mes doigts pianotent sur mon clavier tandis que Florian répond au message envoyé précédemment. Voilà dix bonnes minutes que nous discutons de tout et de rien, mon cœur bat dans un rythme régulier, calmement, comme s'il était assoupie. Je souris comme une idiote en lisant ce qu'il envoie avant de me ressaisir "Ne pas trop s'attacher, ne pas trop s'attacher." Vers minuit il finit par aller se coucher et je pose mon téléphone sur le chevet, je passe un bras derrière ma tête et passe ma main à travers le col de ma chemise de nuit pour suivre du bout des doigts la cicatrice qui barre ma poitrine, elle est assez grande et pourtant est presque inexistante. Parfois j'arrive à oublier qu'elle est là mais elle me revient très vite en mémoire, d'une façon ou d'une autre, elle me fait rappeler de mauvais souvenirs ; prises de sang, radios, IRM, etc... Mais je m'y suis faite, j'ai fais un choix, un choix que mes parents ne comprennent pas et ce qui a causé notre éloignement. Je cesse de penser à tout ça et ferme les yeux me laissant envahir par les vapes douces du sommeil et m'endors la main sur la poitrine juste en dessous de la bombe assoupie.

Le lendemain matin, je me réveille tôt pour un samedi et m'étire en faisant craquer unes à unes mes articulations. Je sors de mon lit sans prendre le temps d'aérer les draps et me rends dans ma minuscule cuisine pour me préparer de quoi déjeuner. Une tasse de thé, des tartines de pain beurrées font l'affaire, une fois fini je lance le lave-vaisselle et me rends dans la salle de bains, elle aussi minuscule. J'ouvre le robinet de la douche, quitte ma chemise de nuit et me glisse sous le jet d'eau chaude, au bout de cinq minutes mes muscles se détendent et je me savonne rapidement jusqu'à ce que ma peau fume presque. Quand je sors de la salle de bain, le soleil brille dans le ciel azur, je m'habille et attrape mon violon dans son étui. Je le pose au creux de mon épaule et fais glisser lentement l'archet sur les cordes.

La musique m'enivre et provoque des frissons sur toute la peau, comme si cela réveillait chaque nerf, chaque cellule de mon corps. Je joue en fermant les yeux, laissant l'archet prendre vie entre mes doigts, il glisse avec la fluidité et la rapidité d'une danseuse sur pointes. Je joue encore et encore tant que mon cœur est accordé à la mélodie, assise en tailleur devant la fenêtre grande ouverte de ma chambre. La musique remplit la pièce de son parfum enivrant et créer une bulle autour de moi. La vibration de mon téléphone dans la poche de ma veste me sort de ma transe et je repose mon instrument dans son étui. 

📩Florian: Ça te dirait que l'on se voit dans la journée ? Si tu en as envie bien sûr.

Je souris niaisement et mes doigts survolent le clavier. 

📩Moi: Non, pas de souci, tu veux qu'on se retrouve où ? 

📩Florian: Le parc à côté de la place du Capitole ça te va ?

 📩Moi: Oui je vois où c'est, quelle heure te convient ? 

📩Florian: 15h serait parfait pour moi 😄.

📩Moi: Pour moi aussi alors. 😊

Je me mords la lèvre inférieure en souriant. Mon cœur s'est emballé, dans un rythme plus soutenu que quand je jouais. 

📩Moi: Alors à tout à l'heure.

 📩Florian: Ouais, à tout 👋🏻

Elle s'appelait AmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant