Parler De Mon Cas

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Pour la première fois, je vais tenter de mettre des mots sur ma personne. Donc ce livre n'est pas un livre avec des textes joyeux comme vous avez pu le voir. Ça reflète une partie de ma personnalité, une partie de ma vision des choses. Même si ça touche beaucoup de sujets différents, ces sujets ont des liens indirects ou directs avec ma personne. Je tente au maximum de montrer tous les thèmes qui existent, réels ou fictifs, je les écris pour essayer de les voir disparaître de la réalité. Un des objectifs que je préfère est que l'écriture de ce livre devienne le réel du fictif.

Parler de moi... J'aime pas beaucoup ça mais je le fais parce que je me dis que peut-être une personne va le lire et se reconnaître, va enfin se dire qu'elle n'est pas seule. Même si ce n'est pas vous mais un de vos amis.

J'ai besoin d'aide, je le sais, je le sens, je sombre de plus en plus.

Je vais écrire cette partie en regrettant chaque mot employé, en regrettant de le poster à la fin.
Peut-être même que je le supprimerai tout de suite après, je ne sais pas.

Ça allait avant, je n'avais pas une joie de vivre non plus mais je ne pensais pas négativement. Selon moi la vie ne pouvait être que méliorative. Puis j'ai grandi.
Ma manière de voir le monde a changé petit à petit. Toujours un peu plus bas je m'en allais mais j'arrivais à voir l'horizon encore.

L'année de première est arrivée. La pire. Depuis le début, depuis surtout quelques mois tout change. Ma vision de la vie ne diminue plus petit à petit, elle est en chute libre constante.

Je ne veux pas que cette partie du livre soit triste. Je veux juste qu'elle soit explicative. Je veux pouvoir poser des mots sur un mal-être même si rien ne s'arrangera.

Je pense bientôt atteindre le fond. Le plus étrange selon certaines personnes c'est que je puisse rire alors que je me proclame être en plein mal-être.
Être dans ma situation ne supprime pas les émotions. Je peux rire, heureusement. Il y a des moments où j'oublie le reste, je me concentre sur une personne, sur une parole, sur une blague, une histoire, un fait tout ce que vous voulez mais je peux rire !

Ce qui est étonnant c'est ma manière de me comporter. J'ai besoin d'aide, ma conscience et mon inconscience le savent et pourtant je continue de ne rien dire. Ou alors c'est parce qu'ils savent que rien est guérisable. Je le sais, la dépression peut être traitée. Il suffit d'aller voir un psychiatre. Et pourtant, quand vous en êtes atteints, toutes issues semblent bloquées. Elles sont là, vous le savez, mais elles ne vous intéressent pas. C'est incroyable ! Je veux m'en sortir mais pas en même temps. Est-ce juste ? Pouvez-vous comprendre le cerveau humain ?
J'ai peur. De tout. Absolument tout. Je sais que c'est en partie de la faute de mes parents, je ne me suis pas assez retrouvée seule pour affronter un danger ou un moment de stress. Je gère très mal mon stress. C'est même de pire en pire. Je stress actuellement car je parle de moi-même, tout se mélange dans ma tête et il m'est impossible de parler clairement de ce que je ressens. Comment voulez-vous expliquer à vos parents que vous n'allez pas bien si vous vous mettez à bégayer et rire de gêne et de stress ? C'est impossible. La crédibilité disparaît.

J'ai l'impression d'être transparente. Pas pour les autres mais pour la vie en général. J'ai l'impression d'être là pour rien. Juste un déchet comme vous en trouvez à chaque recoin d'un bâtiment abandonné. Une poussière qu'il faut penser à retirer mais pas encore maintenant. Une fois que la poussière aura grandi et grossi. Une fois que le mauvais se sera accumulé.

Vous connaissez cette sensation de vide constant ? Je le vis presque tous les jours.

Apparemment j'ai perdu goût à la vie. Je n'ai jamais été voir de psychologue et là vous me demanderez comment je sais que je suis atteinte de dépression ? Et bien parce que certains de mon entourage en sont atteints et que je suis pire qu'eux.
Je n'ai plus goût à la vie. C'est fade maintenant. Mais, en fait, je pense que je n'ai jamais eu goût à la vie.

Je veux crier, tout le temps, de plus en plus mais je me retiens, par respect.

Il y a des moments où tout va bien puis plus rien ne va, rien ne s'est passé entre deux mis à part le temps. Il y a des moments où je souris puis je le perds et il ne revient plus ou un mini rictus, rien de bien concret. Je suis un boulet. Des amis qui vivent leur vie à fond et je suis à leurs côtés, ne sachant quoi faire, étant perdue au moindre mouvement, regardant l'horizon grisâtre.

Ma tête tourne parfois. Je déteste comment j'écris en ce moment. Aucune phrase ne semble allait avec l'autre mais j'essaie de vous montrer que rien ne va dans mon esprit. Un minute ne semble pas aller avec l'autre.

Il y a des moments où je vais bien, vraiment bien, rien ne me dérange, je souris, comme avant, comme quand je ne pensais pas comme ça. Ces moments sont rares donc précieux et pourtant, quand je suis comme ça je lève les yeux au ciel et je me dis que je vais bien. Que là, je vais bien et tout redevient normal. Mes pensées noires reviennent et s'en est fini. J'ai regardé la série skam il y a pas longtemps, dans la saison trois, un des personnages a su mettre les mots sur quelque chose que je n'arrivais pas à expliquer. Il dit que parfois son cerveau se sent seul car on échappe pas à ses pensées. Que seule la mort peut stopper tout ça. Les mots ont semblé couler dans mon corps, dans ma manière de réagir, penser et d'être. Car oui, je ne peux échapper à mes pensées, avant je pouvais, à certain moment. Par le biais de la musique, de l'écriture, la lecture principalement, mais désormais je n'y arrive plus. Je continue pourtant à faire ces trois choses, elles me sont nécessaires, elles apportent un petit rayon de soleil le temps de quelques secondes puis ce dernier s'obscurcit.
Les gens ne comprennent pas, mais ces trois choses sont ma drogue. Une autre activité arrive de plus en plus: regarder des séries/films. Ces 4 activités ont un point commun: l'imagination. Elles demandent une créativité d'esprit. Elles te font plonger dans un autre univers, une autre vie, un autre monde. Une fois terminées tu reviens à la surface de cette océan de plaisir et tu vois le réel, ce que tu vis quand tu n'es plus sous drogue. Donc tu repars, tu reviens toujours mais tu repars encore et encore, de plus en plus souvent pour ne plus subir le reste. Tu repars toujours plus, au fil des jours, les rêves s'assombrissent mais tu persistes car quand tu n'y es pas tu fais des crises de dépendance. Ma drogue équivaut aux drogues des toxicomanes. Cela peut mal se terminer comme disent les autres, ou bien, par traitement. Je trouve le monde tellement égoïste. Demandons-nous aux toxicomanes ce qu'ils veulent ? Pourquoi les retenir alors qu'ils veulent partir? Pourquoi personne ne voit comme nous ? Que le monde est pourri. Laissez-nous nous en aller. Juste partir... Le temps d'une seconde. Juste un allé sans retour. Juste une fois, la seule fois. Laissez-nous nous libérer de ces chaînes qui nous font saigner tous les jours un peu plus. Notre chair est à vif, notre coeur est en lambeau mais on entend "tiens bon" "ça ira mieux un jour" nous ne voulons pas que ça aille mieux ! Nous voulons partir ! Tout ça ne nous convient pas. Je ne suis pas en dépression selon moi ! Je suis réaliste ! Vous êtes idéalistes. Vous êtes des personnes que je ne comprends pas et que je pense ne jamais comprendre réellement car je suis ce que je suis et que je ne veux pas changer. La douleur de mon coeur me rappelle sans cesse qu'un jour ça s'arrêtera. Certains ont peur de la mort, moi je l'attends. Je vis en l'attendant.

ÉcrireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant