Désillusions

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Je me réveille ce matin aux côtés de mon Colt. J'ai eu l'impression d'avoir passé une éternité sans lui et pas des jours. Je me colle à lui. La nuit, on a du mal à rester collés l'un à l'autre, mais je pense que c'est le cas de la majorité des couples. Au vu aussi de la chaleur qui règne dehors et dans la chambre, il n'y a rien d'étonnant à ça. Il est tellement beau quand il dort. Je pourrais l'admirer durant des heures. 


Nous passons la journée ensemble, sans quitter notre confort ou plutôt le confort de ma chambre, puis de la sienne, puis de la mienne, etc... Nous avons même commandé toute la journée, regardé des films, nous faire des câlins, dormir. Nous n'avons pas bougé de l'auberge, malgré le temps splendide dehors. On ne voulait pas quitter notre petit cocon, notre petit nid douillet. Le plus important était qu'on soit ensemble, qu'importe le temps, l'endroit ou ce qu'on fait finalement. Il est près de moi et moi de lui et on ne désire rien de plus. Juste passer notre temps tous les deux. J'ai espéré toute la journée qu'un problème n'allait pas nous tomber dessus et je suis heureuse de constater que non. Aucune larme, aucune tristesse, que des sourires et des rires aux éclats. Nous avons parlé de nos enfants aussi, un peu et puis de plein d'autres sujets différents tout en étant allongés dans le lit, ses bras autour de moi. Je ne rêve pas. Ce que je vis est réel et la plus belle chose qui me soit arrivée. 



Il est plus de dix-huit heure et Lucas a totalement disparu de la chambre. Je me dis qu'il est sûrement remonté dans la sienne, mais la clé de sa chambre est sur ma commode. Je lui envoie un message, pas pour le fliquer, mais pour savoir où il est et si ça va. Ce n'est pas dans ses habitudes de disparaître comme ça, sans donner de nouvelles, à part ce fameux lundi où il était absent. Mais bon, après il était malade. Il ne m'avait pas répondu ce jour-là, il était étrange même. Je me dis que ça a peut-être un rapport avec la conversation qu'il avait eue avec Anne. Non, je délire complètement. À croire que je cherche des problèmes là où il n'y en a pas. Je descends à mon tour et je croise Anne qui est rivée sur son téléphone. 

  - Bonsoir Anne.

  - Bonsoir Océane, je ne t'avais pas vu. Tout va bien ? 

  - Tu aurais vu Lucas par hasard ? 

  - Non, désolée, je suis arrivée il y a peu de temps. Je suis venue chercher deux trois affaires. 

Je réponds d'un ok. J'aimerais lui poser la question à laquelle je n'arrête pas de penser depuis quasiment une semaine. 

  - Anne, je dois te dire quelque chose. Je t'ai vu parler avec Lucas l'autre jour. Vous étiez dehors et le ton avait eu l'air de monter entre vous. La semaine qui a suivi, Lucas m'a semblé distant et pas aussi actif que d'habitude, du moins, les premiers jours qui ont suivi. Il s'est passé quelque chose de grave ? Dis-le moi s'il te plaît, que je puisse l'aider.

Elle me fuit du regard, exactement de la même façon que lui, l'avait fait. J'en suis sûr maintenant. Je sais ce qui s'est passé.

  - Vous avez couché ensemble, c'est ça ? C'est pour ça que tu refuses de m'en parler. 

  - Océane, ce n'est pas moi qui ai couché avec Lucas. 

  - Comment ça, c'est pas toi ?

  - Enfin, je veux dire que je n'ai pas couché avec Lucas.

  - J'ai très bien entendu ce que tu as dit et tu as dit que ce n'était pas toi. 

  - Je ne veux pas le défendre, mais vous étiez séparés à ce moment-là.

  - Dis-moi qui c'est, s'il te plaît.

Je suis limite en train de le menacer et de lui lancer un regard assassin, alors que c'est ma patronne et que je risque de me faire virer d'une minute à l'autre. 

  - Anne, tu sais quelque chose et je pense que je mérite de savoir.

Elle décide de m'emmener dehors pour me parler de ce qu'elle sait. Au fond, je n'ai pas envie qu'elle m'en parle, mais c'est trop tard, elle en a trop dit. Ce qui me frustre, c'est qu'elle ne comptait pas m'en parler. Après, elle s'est peut-être dit que c'était à Lucas de m'en parler, mais il n'a pas jugé nécessaire de le faire et maintenant, je ne veux pas imaginer le fait qu'il ait pu voir une autre femme. Je sais que ce n'est pas de la tromperie, qu'on n'était plus ensemble et qu'il avait le droit de faire ce qu'il veut. Mais je ne lui avais jamais dit que c'était définitivement fini entre nous et là, j'apprends qu'il a couché avec une autre. Cette idée de le savoir dans les bras d'une autre me met en colère, mais une part de moi est triste. 

  - Tu es sûre que tu veux savoir Océane ? 

  - Non, mais tant pis. Je ne peux pas rester comme ça, stressée. Visiblement, il n'avait pas l'intention de venir m'en parler. 

  - Je lui ai dit de le faire, mais il a refusé. 

  - C'est pour ça que vous vous étiez pris la tête quand je vous ai entendue.

  - Oui. Ce n'est pas à moi de te le dire, mais j'en ai trop dit déjà et je ne peux pas garder ça pour moi plus longtemps. Sache qu'il ne m'a rien dit. Je l'ai découvert. 

Je répète à Anne que je suis prête à tout entendre et je connais déjà la finalité, donc elle se lance dans son discours et je promets de faire attention à chacun de ses mots jusqu'au dernier. Concernant Lucas, suivant ce que j'apprendrais, je verrais ce que je ferais. Mais il est certain que nous aurons une discussion à ce sujet.  

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