Chapitre 8

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S'en est suivit une relation secrète entre Salinger et moi. Je ne savais pas ce qu'il m'avait prit, je me souvenais simplement avoir été attiré par ses lèvres à nouveau, puis encore une fois, et après plusieurs baisers enflammés échangés, j'ai pris quelques distances avant de réaliser que les hommes, ou qu'en tout cas, cet homme, embrassait bien mieux que n'importe quelle fille que je n'eut côtoyé.

C'était donc devenu un rituel pour nous, de nous retrouver tous les jours de la semaine entre 16 et 18 heures en permanence pour continuer de faire ce que nous n'avions pas pu finir la veille. Les premiers jours étaient terriblement excitants. J'avais l'impression de casser les règles, de briser les stéréotypes. C'était une forme d'insouciance que je ne connaissais pas, mais Dieu sait à quel point je n'avais jamais autant apprécié quelque chose de toute ma vie qu'à ce moment là. Durant toute la matinée, je me rappelle le chercher du regard dans tous les couloirs de l'établissement, et quand je l'apercevais du coin de l'œil à plusieurs mètres de moi, souvent perdu dans l'ombre en train de lire, je m'approchais de lui et tirais discrètement son bras pour l'amener dans un lieu à l'écart et à l'abris des regards indiscrets afin de lui donner un avant goût de ce qui pouvait l'attendre plus tard dans l'après-midi. Le reste de la journée, je passais mon temps à attendre ces heures-là. Je ne parvenais que rarement à suivre les cours, j'étais bien trop obsédé et nerveux. Et lorsque je ne pensais pas à Salinger, je pensais à cette pauvre Kristen à qui je ne parlais presque plus et que je trompais sans le moindre regret. Est-ce que ça faisait de moi un connard ? Probablement. Mais merde, je ne pouvais m'empêcher d'agir ainsi.

Puis est arrivé un des plus grands moments de ma vie. Ça ne faisait que deux semaines que notre relation avait commencé, mais je me souviendrais de ce jour jusqu'à la fin de ma vie. Je suis rentré dans la salle de permanence comme d'habitude, mon sac à dos sur mes épaules, et Salinger était déjà là, debout à m'attendre avec un grand sourire. Sauf que tout avait changé. Il avait réussit à fermer tous les volets, il avait installé sur quelques tables et allumé des bougies, et une couverture plutôt épaisse blanche recouvrait une partie du sol devant lui. J'avais immédiatement compris et je n'avais jamais été aussi sûr de moi qu'à cet instant présent. Il avait tout fait pour rendre le tout un minimum romantique, et moi j'ai juste baissé mon pantalon et mon caleçon, avant d'attraper ses poignets et de le pousser sur la couverture. Il était à quatre pattes, ne se débattait pas. Je savais qu'il s'attendait à ce que je réagisse comme ça. J'ai jamais été très délicat ou sensible à ce genre de préparation romanesque, mais je savais que lui si, et j'ai donc été plus lent, plus doux et plus intentionné avec lui. Je l'ai caressé, je l'ai embrassé avant d'aimer son corps à ma façon. Et sincèrement, ça a été magique. Alors on a recommencé.

listen before i goOù les histoires vivent. Découvrez maintenant