𝙻𝚊 𝙼𝚊𝚛𝚚𝚞𝚎 𝚍𝚎 𝚕'𝙰𝚗𝚐𝚎

𝒞𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇𝑒 𝒯𝓇𝑜𝒾𝓈

— Je vais devoir y aller, m'informe Dana quand nous sortons du car. On se recroisera sûrement demain. Tu n'as qu'à venir à notre table, au petit-déjeuner !

Elle attrape sa valise dans le coffre et part en trottinant vers les autres cars déjà arrivés pour rejoindre un petit groupe d'adolescents qui rient et parlent avec des grands gestes. Sur le coup, je me sens un peu exclue mais je remarque que je ne suis pas la seule. Nous sommes une petite dizaine rassemblés à gauche du car. Certains échangent quelques mots mais je suis trop fatiguée et perdue pour essayer de sociabiliser. En plus, j'en reconnais certains qui ont rigolé à mon entrée dans le bus et je n'ai aucune envie de traîner avec ce genre de personnes.

La parking se vide petit à petit, à mesure que les élèves retrouvent leurs amis et partent avec leurs valises. Alors que je vais chercher la mienne, Lee m'intercepte.

— Mademoiselle Johnson, les bagages des nouveaux seront transportés dans leurs dortoirs dans quelques minutes, il est inutile de vous en occuper.

Je m'apprête à répondre que je préfère me charger de la mienne quand une voix de femme retentit au milieu du parking.

— S'il vous plaît, rejoignez immédiatement vos dortoirs ; et je vous rappelle qu'il est interdit de traîner dans le parc à cette heure. Les nouveaux, veuillez vous regrouper devant moi.

Je m'exécute car de toute façon Lee a disparu. La femme qui vient de parler est bien entendu habillée en noir, ses vêtement sont simples mais étonnements élégants pour une tenue unie. Elle porte une robe bustier bouffante, et des escarpins assortis. En m'approchant, je remarque qu'elle est légèrement maquillée et qu'elle regarde avec bienveillance les élèves s'approcher timidement. Quand elle pose son regard son moi, mon cœur rate un battement. Son mascara intensifie la couleur de ses yeux... rouge vermeil. Les iris sont tellement écarlates qu'elles semblent saigner, ou s'enflammer. La femme me détail de la tête au pieds avec un visage neutre. Quand tout le monde s'est réuni, elle reprend la parole avec un sourire accueillant.

— Bonsoir, bienvenue à l'Institut Arimnéos. Je m'appelle Lyndsy, je suis la directrice de cette école.

Elle marque une pause pendant laquelle certains échangent quelques murmures. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit la directrice, elle ne doit pas avoir plus de 25 ans.

— Vous êtes ici parce que vous avez reçu la Marque d'Ariané. Ne voyez pas cela comme un inconvénient, c'est chance extraordinaire d'être un des descendants de la Déesse. Mais je n'ai pas l'intention de m'attarder sur nos origines ce soir, il est tard et vous êtes sûrement fatigués. Suivez-moi, je vais vous montrer vos dortoirs.

Elle nous emmène dans l'allée où tous les autres élèves ont disparu et nous fait traverser un parc. Les éclairages des chemins nous permettent de distinguer plusieurs bâtiments sur le côté. Lorsque nous passons devant un édifice plus grand et plus somptueux que tous les autres, Lyndsy nous informe qu'il s'agit du bâtiment principale, là ou se trouve le réfectoire et la plupart des salles de classe. Il n'est pas très haut – un étage tout au plus – mais s'étend sur cent cinquante mètres de longueur. Notre guide continue sa route en nous donnant des informations utiles pour le lendemain et je me dirige vers l'avant du groupe pour mieux entendre ce qu'elle dit.

— Le petit-déjeuner sera à partir de 7h et il vous suffira de suivre cette allée pour rejoindre le réfectoire, c'est la seule qui relie les dortoirs au bâtiment central. N'oubliez pas de vous habiller en noire, vos placards sont remplis de vêtement.

Elle ne fait aucune allusion à moi mais cela n'empêche pas la moitié du groupe de ricaner. Je jette un regard furibond à mon voisin quand il me donne un coup de coude dans les côtes avec un sourire méchant. Je sens qu'on ne va pas s'entendre. Si la directrice n'était pas en train de parler, je lui aurais clairement fait comprendre qu'il veux mieux ne pas m'embêter.